Parachath Noa’h

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Autour de la table du Chabbath, par le rav David Gold

Ces paroles de Tora seront lues et étudiées à l’occasion des chlochim de mon oncle (qui auront lieu à Kokhav Ya’akov dimanche soir 3 novembre : Robert Gold Réouven David Ben Avraham Naté, paix à son âme.

Pourquoi un ange ne descendrait pas à Deauville…

Cette semaine on a la chance de lire la section de « Noa’h ». C’est connu, nous sommes dix générations après la création d’Adam et les versets le proclament : les hommes se comportaient mal ! (Peut-être est-ce aussi une réponse à une question courante du grand public : « Si Hachem me faisait un grand miracle par exemple qu’un ange descende du ciel pour m’annoncer que j’ai droit au poste que je convoite de « PDG » de notre boite… Alors c’est sûr : je deviendrais un grand religieux et j’appliquerais toutes les Mitsvoth de A à Z… Mais la parole divine ne s’est pas encore révélée à moi, donc je me permets des petites entorses à droite et à gauche… »! Or notre paracha est une formidable réponse : puisque la génération de Noa’h a connu Adam (qui a vécu 970 ans) et ‘Hava (ou leurs enfants) et pourtant le vol et de la débauche étaient particulièrement développés ! Donc on aura compris : même si un ange vient sermonner notre éternel joueur de poker du casino de Deauville, la partie ne sera pas gagnée pour autant !) Mais revenons à notre raisonnement… Les hommes ont progressivement commencé à servir les astres comme le soleil et la lune puis se sont complètement détournés de D’ pour devenir de vrai idolâtres. Le Rambam (au début des lois sur l’idolâtrie) explique l’ordre des événements: au départ la connaissance de D’ était bien là. Seulement les générations ensuite ont fait ce calcul : il n’est pas concevable que des créatures si basses puissent servir le D’ du ciel et de la terre ! Donc par souci de mieux faire ils ont commencé à prier Hachem au travers des astres du firmament (qui sont aussi des serviteurs de D’). Or les générations ont franchi un deuxième pas : honorer les serviteurs de Hachem comme le soleil et la lune (toujours en considérant qu’il existe le D’ des astres). Cependant, avec le temps les nouvelles générations oublieront complètement Hachem et n’auront qu’un seul service celui du soleil et de la lune (on peut trouver encore de ces rares spécimens par exemple les indiens d’Amérique les populations d’Inde et du Grand Orient et leurs fervents supporters dispersés un peu partout…). Pendant ce temps, Hachem regretta amèrement toute Sa création et avait le projet de tout abandonner lorsque est né un homme qui changea la face du monde, c’est Noa’h. Rachi rapporte un enseignement très intéressant à son sujet. Jusqu’à sa naissance, le monde était damné ! De la terre sortait des fruits et des récoltes de très mauvaises qualités, un homme semait du blé, et il en sortait des ronces, etc. Jusqu’à ce que Noa’h crée une charrue et que sa génération en profite, alors, la malédiction cessa. Le rav Lopian zatsal explique que l’acte de Noa’h a agi jusque dans les cieux ! A partir du moment où Noa’h a aidé son prochain dans le travail pénible du labourage, il a amené de la bonté dans le monde. Consécutivement il a éveillé dans les cieux la générosité et la mansuétude. En final, la bonté d’en haut se déversera ici-bas et depuis la malédiction sur terre cessa ! C’est donc l’action des hommes qui influx dans les mondes supérieurs et pas le contraire ! Formidable ! Cependant l’homme reste un homme (voir « Deauville » au début) et la génération de Noa’h restera pécheresse et s’adonna au vol à la débauche et l’idolâtrie ! C’était tellement grave que Hachem décida d’en finir avec ce monde. Seulement grâce à Noa’h qui sortait du lot, Hachem Se consolera et lui demandera de construire une grande arche afin de sauver un petit échantillon de toute la création. Et ainsi, durant 120 ans, Noa’h avec ses enfants construira un grand navire fait de bois. Les gens jugeront qu’il est fou mais Noa’h armé de toute sa foi annonce que dans peu de temps Hachem détruira ce monde. Et effectivement la date butoir arriva, le 17 ‘Hechvan (dans la 600° année de Noa’h, il vécut au total 950 ans) les cieux s’ouvrirent ainsi que les abîmes de la terre : la pluie et les sources d’eau dévastèrent le monde ! L’ensemble de l’humanité disparut sous des torrents d’eau ! C’est au bout seulement d’une année de navigation que l’arche de Noa’h se posera sur une montagne élevée (Ararat). Depuis l’humanité reprendra son cheminement grâce à la droiture de Noa’h. Seulement la Tora s’attarde à décrire que Noa’h a pris de chaque espèce animal et de volaille le mâle et la femelle. Pour les espèces pures, Noa’h en prendra 7. Les Sages (rapporté dans Rachi) enseignent que Noa’h a étudié les lois de la Tora afin de connaitre la distinction entre les différentes races pour savoir lesquelles des espèces seront aptes à l’avenir pour le Clall Israël. De là, on apprend que Noa’h a étudié la Tora. Or les commentateurs demandent : il existe un interdit aux non-juifs d’étudier la Tora ! On l’apprend de verset : « La Tora nous est ordonné par Moche Rabbénou, c’est un héritage  de l’assemblée de Ya’akov. » Or le mot héritage (Moracha) c’est par un jeu d’inversion le même mot que « fiancé/meourassa. De là, le Talmud apprend qu’il est interdit d’apprendre à un non-juif les lois de la Tora car elle (la Tora) est considérée comme notre fiancée qui est interdite au monde entier (à l’exception du marié : en l’occurrence le Clall Israël). Donc comment Noa’h a appris la Tora pour connaitre les espèces pures des impures? (pour ceux qui ont l’envie de faire découvrir à leur collègue de bureau la joie d’une page du Talmud ou la lecture collective de notre feuillet à la cafétéria de l’entreprise, c’est raté!).

Le  Zirkhon Yossef explique que l’interdit ne démarrera qu’à partir du moment où la Tora est devenu fiancée au Clall Israël c’est-à-dire au don de la Thora ! Au moment où Noa’h apprend la Tora, elle n’a pas été encore donné à la communauté juive (ce n’est que bien plus tard : plus de 1000 ans après). Avant le don de la Tora, il n’existait pas d’interdit donc Noa’h pouvait librement l’apprendre bien qu’il n’était pas juif.

Quand les piqûres d’abeilles deviennent du miel…

Cette semaine, puisque pour certains les cabanes sont encore sur le balcon (en attente d’être rangées dans la cave), j’ai décidé de vous faire partager une très belle anecdote véritable qui s’est déroulée il y a quelques temps en Amérique. Il s’agit d’un Juif new-yorkais qui a fait Techouva et qui tenait absolument à célébrer dignement la fête de Souccoth. Or dans le quartier où il habitait, il était pratiquement impossible de trouver une seule cabane, et pour cause, toutes les habitations étaient  des immeubles à multiples étages sans balcons… Pourtant notre homme n’a pas froid aux yeux et il décide de construire sa Soucca au dernier étage de la tour. Or le propriétaire du dernier étage est un gentil qui n’est pas très prêt à ce que son voisin nouvellement porteur de kippa sur la tête s’installe sur la terrasse de l’immeuble (comme quoi les problèmes antisémites ne sont pas l’apanage que de la douce France). Notre homme frappe à la porte de son voisin du dernier étage et lui expose son problème : dans quelques jours c’est la fête des cabanes et il aurait besoin de l’accès à la terrasse pour construire sa Soucca. Le gentil dira  qu’il est prêt seulement à condition qu’il lui paye la modique somme de 100$ par jour ! Notre Juif ne lâchera pas prise et donnera son accord. Seulement le voisin de la terrasse rajouta une clause bien gênante: « Je tiens à ce que notre accord se fasse devant un avocat ! » Notre homme de la communauté  expliqua qu’il n’avait en aucune façon la volonté de s’accaparer les lieux : pas besoin de passer chez un avocat pour dépenser une belle somme (pas moins de 1000/1500 $) ! Peine perdue, notre gentil voisin ne voulait pas louer l’endroit s’il n’y avait pas acte juridique concluant que la propriété de la terrasse était concédée pour les 8 jours et pas un en plus ! Cependant notre Juif ne réfléchit pas à deux fois : c’est une dépense qui valait le coup afin de passer de belles fêtes ! Les deux hommes se retrouvèrent donc le lendemain chez un avocat de la ville et un acte de location se fit en bonne et due forme. Fin du premier round… Le 2° sera que dès le lendemain notre Juif monta sur la terrasse pour installer sa Soucca. Or il n’était pas à la fin de ses surprises: la terrasse était pleine de saletés et d’immondices… Cela faisait des lustres que personne n’était monté sur cette terrasse… Notre homme commença à faire un ménage de fond en comble à la javel ! Notre homme était bien décidé : l’endroit devait être des plus propres pour accueillir la cabane sainte. Donc il retroussa ses manches et retirera tous les ordures emmagasinées sur le toit. Au cours de son nettoyage il découvrira un sac derrière un tas de vieilleries. Avant de le jeter aux ordures il eut le réflexe d’y jeter un coup d’œil. Il aperçu alors un petit sachet fermé. Il l’ouvrit et découvrit alors une dizaine de magnifiques diamants… Notre homme était ébahi par sa découverte mais il s’est dit que le sachet devait appartenir à quelqu’un. Il fit une déposition au poste de police (certains soutiennent que les gens de la communauté ne sont pas très regardant des lois du pays…). Après investigation (longtemps après Souccoth) on lui dira qu’il n’y a pas de propriétaire (c’était certainement l’objet d’un vol…) donc d’après la loi celui qui a trouvé un objet en devient le propriétaire! Formidable! Or, c’était sans compter les arguments du voisin de l’étage en dessous de  la terrasse qui vint à la charge pour revendiquer la propriété des diamants. Cette fois, c’est notre Juif qui prendra un avocat pour défendre sa cause auprès des tribunaux de la ville de New York. Le juge fédéral demanda la plaidoirie de chaque partie et chacune exposa son point de vue. Notre Baal Techoua expliqua que pour les fêtes de Souccoth il avait loué la terrasse de son voisin et avait trouvé les diamants… Le juge demanda à qui appartenait la terrasse, le voisin dit à moi ! C’est alors que notre Baal Techoua dit soit, mais c’est toi-même qui me l’a loué en bonne et due forme pour les 8 jours de Souccoth ! La preuve : l’ acte signé par un avocat comme quoi tu loues la terrasse durant les 8 jours. Donc la terrasse m’appartient bien ! Le juge inspecta le papier officiel et dit : « Cet homme est bien le propriétaire de la terrasse au moment de sa trouvaille, la preuve est là. Donc la trouvaille lui revient en bonne et due forme. C’est à toi, le sac de diamants : rendons à César ce qui appartient à César ! » Fin de la formidable plaidoirie et de notre histoire véridique !

Cette histoire nous montre que les efforts dans la Mitsva portent leurs fruits… (D’une manière générale le salaire de la Mitsva est pour le monde à venir mais il y a des fois où Hachem donne l’usufruit  dans ce monde). D’autre part, on voit que les 800 $ ainsi que des 1000 $ ont été la cause de sa formidable victoire au tribunal fédéral de new York. C’est un autre  enseignement de savoir que des fois les petites piqûres de la vie sont les clefs de grandes, très grandes REUSSITES au-delà de toutes les espérances… Et on finira  aussi par l’essentiel c’est que notre homme a passé de superbes fêtes de Souccoth au-dessus de la ville mouvementé de New York….

Coin Halakha: si un non-juif allume pour nous la lumière dans une pièce obscure (Chabbath), on n’aura pas le droit d’en tirer profit et on devra sortir. Par contre, s’il y  avait déjà une possibilité de rester dans la pièce comme par exemple qu’une bougie était au préalable  allumée, on pourra malgré tout rester et profiter du surplus de luminosité provoqué par l’allumage du gentil car il n’a fait que rajouter à ce qui existait déjà. Cependant, dans tous les cas on n’aura pas le droit de demander explicitement au gentil d’allumer une lumière (même s’il y a déjà un allumage dans la pièce).Or Ha’haim 276.4

Chabat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut !

DAVID GOLD, sofer écriture askhénaze, écriture sepharade, birkath habait, tephilines
Une bénédiction à mon ami Yehouda Strauss et à son épouse (Elad) à l’occasion du mariage de son fils Hillel (dont sa grand-mère עה  était de la famille Picard originaire d’Alsace). Mazel Tov !
Une bénédiction de réussite dans tout ce qu’entreprend Gabriel Lelti et la famille (Villeurbanne).
Une grande bénédiction à la famille Krieger (Belgique/Jérusalem) à l’occasion des fiançailles/Wort de leur fils Chimon. Mazel Tov !
On souhaitera un grand Mazel Tov au rav Mordéchaï Bismuth Chlita auteur de « La Daf du Chabath » ainsi qu’à son épouse (Bné Brak) à l’occasion de la naissance de son fils. Qu’ils aient le mérite de le voir grandir dans la Tora et la crainte du Ciel avec toutes les bénédictions qui l’accompagneront.
On priera pour la santé de Ya’avov Leib Ben Sara, Chalom Ben Guila parmi les malades du Clall Israel.
Pour la descendance  d’Avraham Moché Ben Simha, Sarah Bat Louna; et d’Eléazar Ben Batchéva
Léilouï Nichmat: Joseph/Yossef Ben  Romane (famille Joffo/Paris), Réuven David Ben Avraham Naté, Dora Dvora Bat Sonia, Simha Bat Julie, Moché Ben Leib, Eliahou Ben Raphaël, Roger Ye’hïa Ben Simha Julie, Hanna Clarisse Bat Mercedes, Yossef Ben Daniéla תנצבה que leurs souvenir soit source de bénédictions.

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