Autour de la table du Chabbath, par le rav David Gold
Cette semaine, et celles à suivre (4) –avec l’aide de D’- mon développement suivra la lecture hebdomadaire de la Gola (en dehors d’Erets Israël). En Israël la lecture sera celle de la parachath Behalotékha, puisque Chavou’oth, avec ses deux jours, a entravé la lecture de Nasso à l’étranger, mais pas en Terre sainte.
Quand les orthodoxes donnent une grande leçon de savoir vivre…
D’année en année, après la fête de Chavou’oth la première paracha qu’on lira est celle de « Nasso ». Certainement qu’il existe un lien entre notre section et cette fête. Le Sefat Emet –l’Admour de Gour- explique qu’avant de fauter l’homme était attiré vers Hachem comme un aimant peut l’être par le fer. Car D’ est la racine de toute vie, du bien et de la perfection ; nécessairement l’âme recherche désespérément à se rapprocher de son Créateur pour arriver à la plénitude. Ce phénomène était particulièrement palpable lors du don de la Tora. Au moment où Hachem dira : »Je suis l’Eternel votre D’ ! », le Midrach enseigne que toutes les âmes sont sorties du corps pour rejoindre la parole divine. Pendant un court laps de temps le peuple a goûté à la mort jusqu’à ce que Hachem fasse descendre du ciel la rosée de « résurrection des morts » pour faire revenir à la vie. Ce qu’on appelle mourir d’amour… Donc le Clall Israël, les hommes, femmes et enfants ainsi que les vieillards ont atteint un niveau inégalé de spiritualité au mont Sinaï. Les Sages enseignent même que lors de ce grand rendez-vous, l’impureté première du serpent avait cessé car le peuple était revenu à un niveau –spirituel- d’avant la faute du premier homme. Et en conséquence, les corps étaient guéris, les claudiquant retrouvèrent leurs pas lestes et les malades (peut-être aussi ceux de corona) retrouvèrent une superbe respiration (sans avoir besoins d’inhalateurs et d’incubateurs –que D’ nous en préserve…). Seulement les choses ne durèrent pas des lustres puisque seulement 40 jours après, une partie du Clall Israël s’égarera dans le veau d’or et de nouveau la maladie se réinstallera dans le campement juif. Comment de nos jours peut-on revenir à cette pureté -demande le Sfat Emet ? Sa réponse, c’est grâce à la Tora sur laquelle est dit : « La Tora est intègre, elle remplit l’âme de l’homme« . Explique le Sfat Emet, dans chaque mot et chaque lettre de la Tora est enfoui un dévoilement divin (un des Noms de D.ieu). Donc dans chaque passage de la Tora notre âme fatiguée (à cause des fautes) pourra trouver son refuge et son épanouissement. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle la parachath Nasso est la plus longue de toutes les Parachiyoth (ainsi que dans le Midrach) pour nous apprendre : »Si tu veux arriver à la plénitude du don de la Tora, il faudra que tu t’épanches sur l’étude de la sainte Tora ! ». Or vous le savez l’étude dépend d’un certain niveau d’abnégation: éteindre son IPhone, arrêter de regarder des documentaires très poussés sur la biologie féminine ou masculine (ou les deux à la fois…) lorsqu’ on est seul à l’arrêt dans sa voiture dans les rues sombres de Paris… Et, seulement après avoir pris une bonne douche, on essayera de se concentrer sur les méandres du Talmud qui demande d’avoir une tête bien claire… Peut-être que le mont Sinaï, c’est aussi l’allusion que les choses spirituelles demandent un certain effort de sa personne, à l’image de l’alpiniste qui n’a pas peur et s’attèle à gravir des rocs et des fortes dénivellations afin d’arriver au sommet. (Heureusement que la Tora n’a pas été donné sur l’Himalaya…).
Revenons à notre paracha. Y est enseigné les lois de la femme sota. On le sait, c’est une femme mariée qui, par son comportement très léger, a su attirer l’attention de prédateurs féroces (et pour nos fins linguistes, c’est certainement pour cela qu’on l’appelle la « sote »)… Et, après qu’elle se soit isolée (sans qu’on sache véritablement s’il y a eu faute ou non), elle sera amenée au Temple de Jérusalem pour vérifier son honnêteté en buvant une potion (de l’eau mélangé avec de la terre et un parchemin sur lequel est écrit le passage de la femme sota). Si oui, sa mort sera atroce puisqu’au vu et au su de tout le monde (il y avait des centaines de Cohanim qui servaient dans le Temple sans compter les Lévi et tous les fidèles qui amenaient leurs sacrifices), le ventre de cette femme gonflera de manière extraordinaire au point d’exploser… Que D’ nous en préserve… Et pour que mes lecteurs ne disent pas, encore un ‘Harédi (ultra-orthodoxe) qui est misogyne… le même prédateur qui pouvait être au même instant sur les grands boulevards de Paris en train de faire ses emplettes, s’effondrera devant la caissière, du magasin de chaussures, toute affolée… (Encore une précision intéressante, cette vérification ne pouvait se faire que si le mari de cette femme n’avait pas lui-même une seule fois fauté dans sa vie ! C’est-à-dire que si lui aussi avait par ailleurs un faible pour sa petite amie d’enfance… Alors sa femme bien qu’elle soit tombée dans les bras du Don Juan de Deauville ne sera pas punie du Ciel ! Cependant, il est de mon devoir de vous informer que par ailleurs il restera un interdit qui pèsera sur la vie commune de ce couple en dérive…). N’est-ce pas que les ortho ont des choses intéressante à dire même dans le domaine très sensible du couple ? Seulement pour ne pas faire que dans le catastrophique… je vous dévoilerais que si la jeune dame n’a pas fauté (donc qu’elle ne meurt pas), elle aura droit à une bénédiction dans son foyer. Si elle avait jusqu’à présent des enfants laids, alors ils naitront beaux et aussi en bonne santé ! (Et pour ceux qui se demandent le pourquoi du comment… d’une telle loi de la Tora qu’ils se procurent mon livre au plus tôt –et pourquoi pas qu’ils le sponsorisent- et de l’ouvrir à la parachath « Nasso »).
La section qui suit le sort funeste de cette femme c’est le nazir. Il s’agit d’un homme qui fait le vœu de ne pas boire de vin, ce qui fait qu’il n’a pas le droit de se rendre impur à l’approche d’un mort et doit laisser pousser sa chevelure sur une période d’au moins trente jours. Les commentateurs expliquent que cet homme veut se séparer des contingences de ce monde. En effet, les Sages expliquent que la juxtaposition de ces deux sections (Sota et Nazir) vient nous apprendre : »Tout celui qui voit la femme sota dans sa déchéance, qu’il s’abstienne de boire du vin« … En effet, d’une manière générale pour qu’une femme trébuche dans ce grave interdit, il fallut au départ une grande frivolité qui a été accentué par les bonnes ambiances dû aux vins et alcools. Donc un homme qui verra cette femme punie sévèrement devra s’abstenir du vin qui a été un des facteurs de cette dégradation. Or les commentateurs posent une intéressante question. Normalement le contraire aurait dû être vrai ! Voir dont la manière de cette femme meurt horriblement dans l’enceinte du Temple est en soi un garde-fou de ne pas trébucher dans la faute ! Pourquoi avoir besoin de faire encore ce vœu d’abstinence ? La réponse est rapportée au nom du saint Ba’al Chem Tov : un homme voit des événements dans sa vie que parce que lui-même est lié avec l’incident ! C’est-à-dire que si notre pèlerin de Jérusalem voit la manière dont est puni cette femme, c’est la preuve que du Ciel on lui montre qu’il a une certaine propension à cette même faute ! (Ce sont des choses très fines). A un autre niveau, on peut comprendre que tout événement vu nous interpellera et éveillera notre mauvais penchant à agir de la même sorte (pour ceux qui ne sont pas convaincu de l’existence du mauvais penchant… qu’ils aillent faire rapidement un séminaire de présentation des bases du judaïsme)… Donc pour colmater la brèche, le Nazir prendra sur lui de ne pas boire le vin (autre exemple plus actuel: « Après m’être rendu compte des dégâts occasionnés dans les familles par l’utilisation des IPhone… je n’ouvrirais plus ces sites qui empoisonnent ma relation avec ma femme et mes enfants… ou mieux encore, je prends mon courage à deux mains et je place un super filtre sur mon Smartphone »… Et pour les plus sérieux: « Je jette mon Smartphone… »).
Ne pas devenir chaussure…
Cette semaine on a parlé qu’il existe encore des gens sur terre qui ne veulent pas faire comme tout le monde (à l’exemple du Nazir), on rapportera une intéressante anecdote du rav Bidermann Schlitta. L’histoire remonte à plus d’une cinquantaine d’année lors d’un Chéva Berakhot (repas de la semaine du mariage). L’habitude est d’accompagner les repas de noces par des paroles de Tora. A l’occasion se lèvera dans l’assistance un grand rav. L’homme dira : »Avant de me marier j’étais très turbulent ! L’étude de la Tora ne m’intéressais pas véritablement, comme on le dit : l’étude de la Tora et moi cela faisait 2 ! Jusqu’au moment où le Rebbé (l’instituteur) de la classe me prenne à part et me raconte cette fable. Il y a avait une fois une vieille chaussure qui était venu devant le BETH DIN pour trainer en justice le … Sefer Tora ! La chaussure évoqua devant le BETH DIN tout son malheur et l’injustice poignante de son histoire : « Messieurs les juges… Au départ tous les 2, moi et le Séfer Tora étions promus au même avenir ! En effet, tous les deux nous avons partagé la même étable, et mangé ensemble le foin et l’avoine dans la même étable. Or, un beau jour est arrivé dans la ferme un scribe (il n’est pas dit s’il était ashkenaze ou sefarade…) et il a acheté mon amie (la vache) et après l’avoir abattu rituellement, il vendit sa viande au boucher tandis que sa peau il en fit un Sefer Tora. Depuis lors, à chaque fois que ce Sefer Tora apparait dans n’importe quelle assemblée, tout le monde se lève, l’embrasse (quand il n’y a pas corona) et lorsque le Séfer devient trop vieux et abimé alors on l’enterre avec beaucoup de respect en terre au cimetière (et au grand jamais on fait son incinération)… Tandis que moi, messieurs les rabbins, mon sort est bien différent ! Un jour –qui n’était pas beau- est venu un commerçant, il m’a acheté et de ma peau il fit des chaussures… Depuis lors je suis voué à être piétiné dans la rue du soir au matin, je sens mauvais, etc… Et lorsque mon propriétaire ne me trouve plus à son goût, il me jette désinvoltement dans le grand sac poubelle de la maison et je suis voué à être incinéré avec toutes les ordures du quartier ! Est-ce que vous trouvez cela juste que mon copain ait tous ces honneurs tandis que j’hérite de toutes ces malédictions ? » Fin de la petite fable. C’est alors que le professeur se tourna vers moi en me demandant quelle sentence je donnais ? Je répondis que la chaussure a raison: ce n’est pas juste ! Le rav me coupa et dira… « Nou, nou (pour les hébraïsants cela rajoute dans la véracité de l’anecdote), la chaussure a oublié de préciser une chose … C’est qu’avant de faire la peau de vache des parchemins il fallait beaucoup la travailler ! Au début on doit tremper les peaux dans des produits chimiques intenses afin de la laver, puis la peau est travaillée et on n’oubliera pas de sanctifié tout ce travail au nom de la sainteté du Séfer Tora, enfin on la coupera et l’amincira jusqu’à ce qu’elle devienne une fine feuille. Elle aura reçu de nombreux coups avant d’arriver à une épaisseur convenable pour faciliter l’écriture du Sofer. Et ce n’est pas tout. Avant que le Sofer ne se lance dans cette vaste entreprise qu’est l’écriture d’un Séfer Tora, il sanctifiera son écriture puis commencera l’écriture (pour un Séfer Tora il ne faut pas moins d’un an de travail d’arrachepied, 8/10 heures par jours). Par contre, pour la chaussure les choses auront une toute autre tournure. Après avoir fait quelques trempages dans de l’acide, on transformera rapidement cette peau en élégante chaussure, et c’est tout ! Donc tu comprends la différence entre les deux ! Et le רav rajouta : » Pour que tu acquières la grandeur de la Toraצ il faut endurer de nombreux coups et travaux ! Des efforts dans l’étude, passer ses journées et ses nuits à étudier la sainte Tora, travailler son caractère (avec sa femme et ses enfants…) et alors tu arriveras à la Tora ! Mais si tu ne veux pas cela (comme les Ba’hourim le disent : « Ayéfouth ha’homer… ») alors tu seras comme cette veille chaussure ! C’est à ce moment que ce jeune Ba’hour mit toutes ces forces dans l’étude, et deviendra un des grands de la Tora
A la semaine prochaine si D’ le veut
David GOLD email : 9094412g@gmail.com tel : 00 972 52 767 24 63
Soffer écriture Askhénaze écriture Séphrade : mezoutoths téphilines birkat a bait meguila….