Autour de la table du Chabbath, par le rav David Gold
Est-ce qu’on était vraiment tous esclaves en Egypte?
La paracha de la semaine s’intitule Emor. Elle traite en ses débuts de toutes les lois qui concernent la prêtrise en Israël. Par la suite Moché Rabbénou nous transmettra les lois des fêtes du calendrier juif. En effet encore dans le désert, Hachem ordonnera au peuple juif de fêter Pessa’h, Souccoth et Chavou’oth… Parmi cette liste de rendez-vous spirituels existe la Mitsva de compter les jours depuis Pessa’h jusqu’à Chavou’oth (le don de la Tora). Les versets enseignent en effet que depuis le lendemain de Pessa’h jusqu’à Chavou’oth on comptera 49 jours. Ainsi tous les soirs après la prière on fera le décompte du ‘Omer. On appelle « Sefirat Ha’omer »/le décompte du ‘Omer car à l’époque du Temple on offrait une mesure (le ‘Omer) d’orge en tant que sacrifice. Et à partir du lendemain de Pessa’h la nouvelle récolte était permise à la consommation. De nos jours, bien qu’on n’offre plus l’Omer, on veillera à compter les 49 jours. Qui plus est, puisque on n’offre plus cette offrande beaucoup de commentateurs s’accordent à dire que le décompte est une prescription des Sages à l’exception du Rambam/Maïmonide (qui considère que c’est de la Tora). Donc même si on a raté une journée, on devra continuer de compter (sans faire la bénédiction d’usage). Autre chose à savoir, il faut nécessairement comprendre ce qu’on récite en hébreu (le compte) avant de faire la Mitsva du jour.
Le saint Or Ha’haim (verset 23.15) explique que le mot « décompte » en langue sainte c’est sofer qui est le même mot que « sapir », une pierre précieuse (en français c’est le saphir). Et il nous enseigne que le décompte aura la qualité de nettoyer l’âme de toutes ses impuretés ! Il explique aussi que le corps est à l’image des Tables de la loi tandis que l’âme ressemble aux lettres gravées (sur les Tables) -voir aussi le traité Chabbath 105-. Or, l’impureté accumulée à cause des fautes ternit son éclat. Donc lorsque le verset dit : »Ousfartem… Et vous compterez. », c’est aussi l’idée de faire resplendir l’âme par l’intermédiaire du compte, comme on peut polir le Saphir… Dans la même verve, le Chlah Haquadoch (Pessa’him Ner Mitsva 63) enseigne qu’un homme ressemble au Tables de la loi. Les deux mains avec les dix doigts sont à l’image des 10 commandements (sur chacune des Tables était gravé cinq commandements), les lettres sont à l’image de l’âme. Et lorsque l’âme quitte le corps, cela ressemble à l’écriture qui s’envole (comme c’est enseigné lors de la faute du veau d’or) et ensuite Moché a placé les Tables dans l’armoire sainte…Pareillement, lorsque l’âme quittera l’homme, le corps inerte sera déposé dans le cercueil avant sa mise en terre….
(Pour ceux qui ont la très bonne habitude de lire notre feuillet à la table du Chabbath, il sera préférable de sauter ce passage et de le lire à un autre moment) Et si on parle enterrement on sera obligé de dire un petit mot pas très gai –je l’avoue- mais important à connaitre …. Comme vous le savez : notre corps ne nous appartient pas ! C’est un dépôt du Maitre du monde jusqu’au moment où Il décidera de le reprendre ! Mettre le corps en terre est une Mitsva de la Tora, et même vis à vis des nations : c’est un héritage qui remonte à l’époque des fils de Noa’h. Or, il est aussi marqué dans la loi juive qu’on n’a pas le droit de profiter du mort. Par exemple, on n’aura pas le droit de prendre ses habits, ses dents (même en or) ou même ses cheveux (tout ce qui est joint au corps)… L’interdit touche aussi les gentils…. Donc on n’aura donc pas le droit d’accepter que les services médicaux opèrent des petits prélèvements pour faire profiter qui d’un receveur d’outre-Rhin ou une fac de médecine (pour le sauvetage d’une vie –quand c’est pour du vrai et pas d’un mensonge des blouses blanches – afin d’arrondir les fins de mois des services médicaux français en déficit chroniques…- il faudra poser la question aux autorités rabbiniques compétentes). Qui plus est, l’incinération du corps est strictement interdite par la Tora car elle annule la Mitsva de l’enterrement. De plus c’est mettre fin à nos espoirs de revenir sur terre après la résurrection des morts (qui est un des fondements de notre foi en la pérennité des âmes). Donc, il sera bien dommage que nos aïeux –paix en leurs âmes- déportés à Auschwitz et qui sont passés par les crématoires de ces grandes institutions de marque allemande reviennent sur terre (lors de la Résurrection) tandis que leur descendants (les fils –des déportés-) acceptent sans protester la décision de l’hôpital d’opérer l’incinération…). Fin de la petite digression qui j’espère de tout cœur ne restera que dans le domaine de l’étude et du coup de plume mais surtout pas dans la pratique: qu’Hachem protège tout le Clall Israel…
Mais revenons à une question beaucoup plus joyeuse et plus chabbatique. Dans la Agada de Pessa’h on a dit : »Avadim haynou lepharo… »/Nous étions esclave de Pharaon en Egypte. Or, on le sait, la tribu des Lévi (dont les Cohen font partie) n’a pas eu à subir les affres de l’esclavage (comme c’est rapporté dans Rachi). C’était une loi en Egypte: les gens du culte n’étaient pas soumis aux aléas de la vie d’esclavage. Donc comment de nos jours les Cohen et Lévi peuvent dire ce même passage de la Agada : nous étions esclaves…? Or la Michna enseigne qu’un homme doit se considérer de génération en générations comme sorti d’Egypte. Plusieurs réponses sont données. L’une d’entre elle c’est qu’effectivement les Cohen n’ont pas subis les affres de l’esclavage mais n’étaient pas libres de quitter le pays du Sphinx à leurs guise. Les Midrachim expliquent que la magie noire était particulièrement forte… plus encore qu’à Paris-Barbès… Donc ce manque de liberté était en soi l’expression de l’esclavage égyptien.
Autre possibilité, tout aussi intéressante c’est que l’asservissement était d’ordre spirituel. Comme l’explique le Or Ha’haïm, l’exil provenait de la grande impureté qui y régnait: les fameux 49 degrés d’impuretés. Donc même si les Cohanim étaient exemptés du labeur, il reste qu’ils étaient affectés par l’impureté ambiante. Nécessairement la libération du 15 Nissan marquera la libération de leurs âmes ! Un peu comme pour certains Baal Techouva de notre époque qui après avoir passé –par exemple– 4 années à surfer avec leur IPhone sur des sites à vomir… et de vivre une vie des plus dépravés (comme on le dit bien: « chacun fait comme il lui plait…« ) tombent par miracle sur un feuillet intéressant (vous le connaissez..) qui leur montre qu’il y a espoir dans la vie ! Et, par grande mansuétude divine notre homme ouvrira les yeux (bien rouges à cause de toutes les heures passées sur le net.) en se rendant compte qu’on peut accéder à la Kedoucha/sainteté… Et en final, prendra le 15 juin 2020 (j’espère que d’ici là les vols reprendront) l’avion pour la terre sainte afin de gouter à la joie de l’étude de la Tora (par exemple à la Yechiva du rav Yankel Abergel chlita de Bené Brak). Ne devrait-il pas fêter sa libération –spirituelle- (tous les 15 juin) au même titre que les Cohanim fètent Pessa’h (le 15 Nissan) alors qu’ils se sont extirpés de l’impureté du pays du Sphinx ?
Autre réponse qui fera réfléchir plus d’un, c’est qu’au niveau des âmes ce n’est pas du tout prouvé qu’un Cohen de notre époque était aussi Cohen à l’époque de la sortie d’Egypte. Le Or Hama (commentaire sur le Zohar H2 p114) enseigne par exemple que l’âme de Moché Rabenou s’est incarnée beaucoup plus tard (1200 années après) dans le corps de Rabbi Chimon Bar Yo’haï (on fêtera sa Hilloula cette semaine) qui n’était pas Cohen… (Ce développement est une petite partie des réponses données dans le périodique « Hikou Mamtaquim » de Pessah de l’année dernière)
Petit conseil pour éviter en final de payer 15 360 000 Euros!
On rapportera cette semaine une belle anecdote qui s’est déroulée tout dernièrement outre-Atlantique. Comme vous le savez, le pays d’oncle Sam est touché par le fléau de corona et en particulier la communauté juive ! On leur souhaitera une prompte guérison ! Donc dernièrement il a été fait cas d’un homme âgé de 87 ans qui était gravement malade et cela durant deux semaines. Il a été conduit dans un hôpital de sa ville. Après deux semaines de soins intensifs (sous appareils respiratoires) notre homme s’en sortira : Béni soit Hachem guérisseur de tous les maux ! Après avoir craint le pire, et par la grande Mansuétude divine, il retrouvera ses forces et sa respiration normale et en final sera congédié de l’institut médical. Seulement en Amérique les soins médicaux ne sont pris en charge que partiellement ! Donc à sa sortie les services de comptabilités lui demandèrent de venir régler les différents frais de séjour. Notre vieil homme accompagné de sa proche famille recevra la facture pour les 2 semaines d’hospitalisation pour la coquette somme de 10 000$! Notre patient était alors convenablement assis lorsqu’il explosa en pleurs ! Le secrétaire qui n’était pas habitué à ce genre de réaction, fera vite venir son supérieur… Voyant l’état du pauvre homme, le chef comptable lui dira : « Vous savez, on pourra vous faire une remise de 50 $ la journée… » Mais les pleurs ne tarirent pas ! Alors dans un grand sursaut d’humanisme, le comptable dira: « On peut vous faire un arrangement en 12 paiements (avec ou sans intérêt… je n’ai pas les données sous la main…) ! » Mais que nenni, notre homme continuait de pleurer… Puis il sécha ses larmes et dit : « Vous savez, l’argent ce n’est pas du tout le problème ! Mes pleurs proviennent que je viens de comprendre quelque chose dans mon existence. Cela fait 87 années que je vis en parfaite santé et jamais de ma vie j’en suis venu à remercier le Maitre du monde pour ma respiration ! Or, j’ai appris qu’à chaque fois que je respire, c’est un prodige ! La preuve c’est que pour deux semaines de soins intensifs, cela m’a couté 10 000 § (8000 euros). Donc j’ai de quoi pleurer ! » Fin de l’anecdote véritable (entendu par le grand Rabbin d’Israel rav Chlomo Amar hclita de Jérusalem et du rav Biderman Chlita). Cela vient nous apprendre deux choses. Premièrement qu’il existe encore sur terre des gens qui ont la tête sur les épaules pour comprendre une chose simple : la vie n’est pas un dû ! Hachem nous fait à longueur de journée de grands et petits prodiges… Et si mes lecteurs ont une calculatrice sous la main, ils feront avec moi 8000*2*12*80 c’est égal à 15 360 000 euros (pour les frais respiratoires qu’on devrait payer pour chaque jour passé à respirer profondément grâce à D’ sans appareil respiratoire). Mais les choses ne s’arrêtent pas là, car lorsque D’ nous gratifie de la nourriture (ainsi que de tout le système digestif… qui n’a pas de prix non plus… peut-être 5000 euros pour deux semaines… qui sait…), plus toutes les innombrables bontés du Créateur (la famille, les enfants… sans compter les Mitsvoth, la prière, l’étude de la Tora… Combien à la sortie de cette grande institution à but non-lucratif qui s’appelle « le monde » les services de comptabilité (les anges…) devraient nous réclamer par semaines: peut-être des millions d’euros, n’est-ce pas ? Donc peut-être que corona vient nous apprendre quelque chose qu’on a bien oublié, que la vie n’est qu’une grande bonté d’Hachem vis-à-vis de ses nombreuses créatures à deux pattes voire à quatre… Donc il serait peut-être temps de dépoussiérer le livre de prière de notre grand-père (reçu en héritage), l’ouvrir et commencer à remercier comme il faut le D’ de toute chair, qu’en dites-vous ?
Coin Hala’ha: On n’a pas le droit d’émettre des paroles dénigrantes sur son prochain même si l’on s’adresse qu’à une personne. A plus forte raison ce sera interdit lorsqu’on s’adresse à un groupe d’auditeurs. Plus les « récepteurs » sont nombreux, plus la faute sera importante car il existe aussi un interdit d’écouter des paroles dénigrantes. Autre cas, le ‘Hafets ‘Haim donne l’exemple d’un homme qui dans son passé s’est mal comporté puis a fait Techouva (repentir). On n’aura pas le droit de diffusé les mauvaises paroles (sur le passé de cet homme, même si c’est vrai et que de nombreuses personnes sont déjà au courant) car aujourd’hui il s’est amendé.
Chabat Chalom, on souhaitera toujours beaucoup de courage au Clall Israel!
A la semaine prochaine si D’ le veut
David Gold 00 972 52 767 24 63 email 9094412g@gmail.com
Soffer écriture askhénase et sépharade mezzouzoths téphililines birkat habait meguila, etc…
On souhaitera une bonne santé à Frédéric et J. M. ainsi qu’à leur mère A. et à Henri Schiller parmi toute la communauté juive.
On continuera à prier pour la bonne santé de tous les malades du Clall Israel et en particulier de Yéhia Ben Aïcha, Haim Edmond Ben Rah’el et Haim Edmond Ben Léa… parmi tous les malades du peuple juif.