« Tu enjoindras donc à tous les sages de cœur, que J’ai doués du génie de l’art, qu’ils exécutent le costume d’Aharon, afin de le consacrer à Mon sacerdoce » (Chemoth/Exode 28,3).
Cette expression de « sages de cœur », « ‘hakhmé lev », qui revient à plusieurs reprises dans la présente paracha, demande à être expliquée.
Rav ‘Hayim Schemoulévitz, dans ses Si’hoth Moussar, relève le fait que dans le verset (31,6), « Et dans le cœur de tout sage de cœur, J’ai mis de la sagesse », il ressort que ces gens sont tout d’abord eux-mêmes des « sages de cœur », et que l’augmentation de leurs qualités n’a été réalisée qu’en raison du fait qu’elles étaient des personnes qui recherchent la sagesse.
Le même phénomène s’est produit avec le roi Chelomo, auquel l’Eternel a accordé la sagesse (Melakhim/Rois I,5,9) : « D. a donné à Chelomo un très haut degré de sagesse et d’intelligence, et une compréhension aussi vaste que le sable qui est au bord de la mer ». Pourquoi a-t-il eu droit à un tel don ? Le verset l’explique lui-même (id. 3, 5-12) : « Chelomo vit, dans un songe nocturne, apparaître le Seigneur, Qui lui dit: « Demande, que dois-Je te donner ? » Chelomo répondit : « … Donne donc à Ton serviteur un cœur intelligent, capable de juger Ton peuple, sachant distinguer le bien du mal ; autrement, qui pourrait gouverner un peuple aussi considérable que celui-ci ? » Ce discours plut au Seigneur, satisfait de la demande exprimée par Chelomo et D’ lui dit : « Parce que tu as fait une telle demande, parce que tu n’as demandé ni de longs jours, ni des richesses, ni la vie de tes ennemis, que tu as seulement demandé l’intelligence afin de savoir rendre la justice, J’acquiesce à ton désir et Je te donne un tel esprit de sagesse et d’intelligence, que ton pareil n’a pas existé avant toi ni ne se verra après toi ».»
La volonté d’accéder à la sagesse, et non point à des biens ou à de la puissance, a donc plu à l’Eternel, et a fait que le roi Chelomo a eu droit à une grande sagesse, outre des biens et de la puissance. Le Rambam résume cela de la manière suivante (Hilkh. Rotséa’h chap. 6) : « La vie de gens qui détiennent la sagesse et qui la désirent, quand elle est sans Tora, est comme la mort… »
Ainsi donc sera également définie la notion de la présente paracha : il y est question de personnes qui désirent accéder à la sagesse, et qui, de ce fait, auront droit à une aide divine spéciale.
Il ne s’agit donc pas d’une attribution gratuite de sagesse, mais d’une aide spécifique à des personnes dont tout l’intérêt est dirigé vers l’intelligence et l’étude de la Tora.
Par Mordekhaï Azoulay
Magazine Kountrass numéro 162