Paracha ‘Houkat : l’importance de préserver son regard« Et tout vase découvert, qui n’est pas entièrement clos d’un couvercle, sera impur » (Bamidbar 19,15). On observe malheureusement un phénomène récent : des parents dont les enfants étudient dans des établissements juifs, estiment qu’il faut leur permettre de choisir toutes sortes de lectures et d’effectuer des recherches sur Internet autant qu’ils le désirent. Ils affirment que c’est positif pour développer une ouverture d’esprit. Mais ces parents n’écoutent pas les Rabbanim en éduquant leurs enfants dans cette voie, et au final, les jeunes gens sont perturbés, dégringolent sur le plan spirituel et engendrent de grandes souffrances aux parents qui observent leurs enfants les fuir et s’éloigner de la voie qu’ils leur ont tracée en commettant des actions inconvenantes. Les parents viennent ensuite consulter des Rabbanim pour chercher des moyens de les sauver… On perçoit aussi des effets nuisibles chez les adultes, exposés à un déluge de faits et d’idées du monde entier. Le cerveau humain n’est pas capable d’emmagasiner toutes ces données, et cela crée une terrible confusion. À chaque instant, on est attiré par du nouveau qui semble, au premier abord, préférable à l’ancien. De même, les pensées et les désirs changent d’un instant à l’autre, selon les influences arrivant des quatre coins de la planète via la technologie. La vie de la majorité des gens n’est pas stable et les couples divorcent rapidement, plutôt que de fournir les efforts requis pour établir un mariage réussi. S’ils s’imaginent que les choses ne se déroulent pas bien, que ce soit sur leur lieu de résidence, avec leurs amis ou voisins, dans leur environnement professionnel ou avec leurs partenaires commerciaux, etc., ils cherchent immédiatement un changement, pensant vainement que cela améliorera leur situation. Des millions d’hommes émigrent constamment d’un pays à l’autre pour tenter futilement de trouver une vie meilleure ailleurs. Cette confusion et cette capacité d’attention limitée existent également dans la sphère des idéologies. Les hommes changent fréquemment d’idéologie, sans y accorder une attention suffisante. Les hommes perdent leur sérénité, lancés dans la poursuite constante d’un bonheur qui leur échappe, se détruisent la vie, et peuvent même en arriver au suicide, que D’ préserve, du fait de leur échec à trouver un bonheur véritable et éternel. La vue de scènes indécentes, en particulier, engourdit l’esprit et peut conduire l’homme à des actions extrêmement répréhensibles, qui risquent de détruire sa famille ou de lui faire perdre son argent. À ce sujet, nos Sages disent : « L’œil voit, le cœur désire et les instruments d’action complètent l’acte » : les scènes interdites éveillent la convoitise et ainsi, le cœur domine l’esprit et y insère un vent de folie qui l’incite à commettre une faute. À ce sujet, nos Sages (Sota 3a) ont déclaré : « Un homme ne commet de faute que si un vent de folie a pénétré en lui. » Ces dernières années, depuis l’ère d’Internet, le taux de divorce a augmenté en conséquence de la vision de scènes interdites. Il n’y a jamais eu de période où le peuple d’Israël a tourné autant le dos au judaïsme. Un grand nombre de Juifs respectant les Mitsvoth ont subitement tout rejeté en raison de la vision de scènes interdites qui les a détruits. Tout ceci provient du Yétser Hara’, le mauvais penchant, qui incite l’homme à penser que porter un regard sur quelque chose est insignifiant. On doit conquérir ce mauvais penchant et méditer sur l’importance du sens de la vision, car la sainteté de l’esprit dépend du regard. En effet, en regardant des scènes interdites, on provoque de mauvaises pensées destructrices pour l’homme. La vision de scènes immorales engendre des pensées perverses qui polluent l’esprit et l’âme. Même en entendant des Divré Tora, l’homme n’a pas le mérite de les comprendre et même s’il parvient à en saisir le sens, il ne les retient pas, comme il est dit (Bamidbar 15,39) : « Vous ne vous égarerez pas à la suite de votre cœur. Vous vous rappellerez…» Ainsi, dans notre verset : « Et tout vase (Kli) » : un Kli est un terme appartenant au langage de la pensée, comme il est dit (Beréchith 37,18) : « Ils complotèrent (Hitnaklou) de le faire mourir », qui est « découvert », c’est-à-dire ouvert à toutes les influences de la rue, du fait qu’il « n’est pas entièrement clos d’un couvercle » : l’homme ne fait jamais usage du « couvercle », constitué par les portes de la réflexion, en bloquant son regard pour éviter de voir des scènes malsaines, et de ce fait : « Il sera impur » : sa pensée se heurte à l’impureté. L’impureté, la Touma, est de la même racine que le terme Timtoum (bêtise), comme l’indiquent les ouvrages sacrés (Tomer Devora, chapitre 6) : si un homme ne protège pas son regard, il développe une stupidité et une confusion, au point qu’il ne sait plus qui il est, et est assailli constamment de doutes sur ses volontés et ses idées. En revanche, en érigeant des barrières pour protéger son regard, par l’installation notamment de systèmes de filtre sur les appareils technologiques, l’homme a le privilège de vivre une vie de véritable bonheur. Chabbath Chalom |