Énième polémique en Seine-Saint-Denis. À Pantin (notre illustration), ville de 60.000 âmes, les écoles publiques se transforment, le soir venu, en centre de dons de soutien aux Palestiniens. À l’initiative de “Nous sommes Pantin”, un « collectif citoyen proposant une alternative démocratique, écologique et sociale » et du comité Pantin-Palestine, a organisé le 7 mars dernier une grande soirée caritative au sein de l’école élémentaire Joséphine Baker de Pantin, en faveur de la très controversée agence Unrwa (office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Face à un tel événement, de nombreuses levées de bouclier se sont fait entendre, mais rien n’y a fait, la mairie a maintenu et le syndicat enseignant SUD éducation de Paris a applaudi des deux mains. 3.500 euros de dons ont d’ailleurs été collectés lors de cette soirée si l’on en croit la page Facebook de « Nous sommes Pantin ».
L’Unrwa, une agence controversée
Financer l’Unrwa n’est pas anodin. Épinglée pour proximité avec le Hamas, l’agence de l’ONU est sous le coup d’une enquête internationale. En effet, comme le révèle le Wall Street Journal, douze employés de l’agence faisaient directement partie des terroristes du 7 octobre et, parmi ses 12.000 membres basés à Gaza, 10 %, au moins, ont des liens de proximité avec le Hamas. Encore récemment, le 5 mars dernier, l’ONG United Nations Watch tenait une conférence de presse à Paris pour alerter sur une organisation qu’elle estime « truffée d’incitations à la haine, d’implication dans le terrorisme et de perpétration de la guerre ».
Toutefois, malgré les compromissions de l’Unrwa avec le terrorisme du Hamas, l’Union européenne ne semble pas bien gênée de la gaver de subventions. Bien qu’un certain nombre de pays occidentaux, dont la France, aient annoncé, en janvier, suspendre leurs aides à l’agence onusienne, l’UE a déclaré verser 82 millions en 2024.
Des parents d’élèves ont tiré la sonnette d’alarme
Une telle réunion dans un lieu public n’est pas anodine. Inquiets, un certain nombre de parents d’élèves ont décidé d’agir en mettant en ligne une pétition « pour l’annulation immédiate de cette soirée dans les locaux de l’école [primaire Joséphine Baker, NDLR] ». Pour les signataires, cette réunion « mettrait en péril la neutralité et la laïcité de l’école » et sort « clairement du cade d’activités culturelles, social, sportif ou socio-éducatif ». Les auteurs de la pétition ont notamment dénoncé une soirée dédiée à la collecte de fonds pour l’agence onusienne Unrwa. Rien n’y a fait.
De son côté, la mairie assume. Interrogé par nos confrères de BFMTV, le maire socialiste a expliqué que la demande du collectif “Nous sommes Pantin” a été faite « dans les règles ». Toutefois, l’édile a déclaré, au micro de CNEWS, condamner fermement la distribution de tracts du collectif devant les écoles et a demandé de « de cesser toute distribution de tracts aux abords des écoles. » Malgré cela, il concluait : « Je ne peux m’opposer à la tenue d’une réunion politique, sauf en cas de risque de trouble à l’ordre public. À l’heure où je parle, aucunes des informations que j’ai pu recueillir ne m’amène à penser qu’un tel risque est avéré. » Certes, la soirée s’est apparemment bien déroulée, à en croire le communiqué du collectif “Nous sommes Pantin” qui d’ailleurs s’en réjouit : « Malgré les pressions de l’extrême-droite et certains groupes sionistes, la soirée a eu lieu, sans aucun heurt et dans une très belle ambiance »… Pourtant, une soirée caritative en faveur d’une agence dont des membres auraient activement participé au pogrom du 7 octobre n’était-il pas en soi un motif d’annulation valable ?
Contacté la semaine dernière par BV, le cabinet du maire de Pantin n’a pas répondu.