« Où était le monde ? » demande l’ex-otage Eli Sharabi à l’ONU

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Affamé, enchaîné, battu, il raconte l’horreur de sa captivité, accuse le Hamas de voler l’aide humanitaire et exhorte l’ONU à agir pour libérer les otages encore détenus

Illustration : Eli Sharabi, ancien otage, s’exprime devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour témoigner de sa captivité aux mains du Hamas à Gaza. Tenant une photo de son frère assassiné en captivité par le groupe terroriste, il prend la parole à New York, le 20 mars 2025. (Crédit : Michael M. Santiago/Getty Images/AFP)
Sharabi et son frère aîné Yossi ont été kidnappés, la mort de ce dernier a été confirmée et le Hamas détient sa dépouille – lors de son adresse au Conseil de sécurité des Nations Unies, à New York le 20 mars 2025. (Crédit : Michael M. Santiago/Getty Images/AFP)

Lors d’un discours prononcé jeudi devant le Conseil de sécurité des Nations unies, Eli Sharabi, 53 ans, ex-otage enlevé le 7 octobre 2023 au kibboutz Beeri et libéré le mois dernier des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, a dénoncé la manière dont le Hamas détournait l’aide humanitaire fournie par l’ONU, la privant ainsi des otages israéliens et des civils gazaouis. Lors du pogrom du 7 octobre, les terroristes palestiniens ont tué sa femme et ses deux filles – ce qu’il a appris après sa libération le 8 février.

« Je suis revenu de l’enfer pour raconter mon histoire », a affirmé Sharabi, à l’ONU pour plaider pour la libération des autres otages « toujours piégés dans ce cauchemar ».

« Le 7 octobre, mon paradis s’est transformé en enfer (…) J’ai été arraché à ma famille, que je n’ai jamais revue », a-t-il déclaré.
« J’ai survécu grâce à des reste de nourriture, sans soins médicaux, sans pitié. Je pesais seulement 44 kilos à ma libération, j’avais perdu plus de 30 kilos. Je ne peux pas décrire cette agonie, c’était l’enfer ».

« Je suis ici aujourd’hui, moins de six semaines après ma libération, pour parler pour ceux toujours piégés dans ce cauchemar ; pour mon frère Yossi, tué par le Hamas pendant sa captivité, son corps toujours gardé en otage; pour Alon Ohel, toujours 50 mètres sous-terre », avec qui il a partagé une partie de sa captivité et à qui il a « promis de raconter son histoire », a-t-il ajouté.

« Sachez que pendant que les otages meurent de faim, le Hamas mange comme des rois », a-t-il déclaré.

Yossi (gauche) et Eli Sharabi, les deux frères pris en otage par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023.
« Je sais que vous débattez très souvent de la situation humanitaire à Gaza », a dit Sharabi, en s’adressant aux membres du Conseil de sécurité – faisant allusion à la réunion tenue mardi sur la question de l’aide destinée à Gaza -, « mais laissez-moi vous dire, à titre de témoin direct, j’ai vu ce qu’il se passe avec l’aide : le Hamas vole cette aide ».

« J’ai vu des terroristes du Hamas transporter des boîtes estampillées du logo de l’ONU et de l’UNRWA dans les tunnels, des dizaines et des dizaines de boîtes payées par vos gouvernements », a-t-il poursuivi.

« Ils prenaient plusieurs repas par jour grâce à l’aide de l’ONU sous nos yeux, et nous, nous n’avons jamais rien reçu », a-t-il ajouté.

Eli Sharabi a détaillé les conditions inhumaines de détention des otages, en disant qu’ils étaient « détenus à 50 mètres sous terre, enchaînés si étroitement que les liens nous arrachaient la peau. »

« Chaque jour, le Hamas nous répétait, ‘le monde vous a abandonnés, personne ne viendra’ », a-t-il poursuivi.

Il a raconté que les otages n’avaient droit qu’à « un bain par mois », se lavant avec un simple seau d’eau froide, et que leur ration quotidienne se limitait à « un morceau de pita, peut-être une gorgée de thé ».

« Je les voyais manger plusieurs repas par jour, festoyant avec l’aide humanitaire volée aux otages et aux civils », a-t-il témoigné.

Sharabi a exhorté l’ONU à agir sans relâche pour obtenir la libération des 59 otages encore détenus à Gaza, « enchaînés, affamés, battus et humiliés » en captivité.

« Plus d’excuses, plus de délais », a dit Sharabi. « Ramenez-les tous à la maison. »

« J’ai été abandonné à mon sort par les organisations humanitaires internationales », a-t-il dénoncé.

L’ancien otage s’est demandé ce que faisait la communauté internationale pendant sa captivité et celle des autres otages.

« Où était l’ONU ? Où était la Croix-Rouge ? Où était le monde ? » a-t-il interrogé les membres du Conseil lors de cette session spéciale consacrée à la crise des otages.

Il a poursuivi en disant qu’il n’était « pas un diplomate » mais « un survivant ».

« Si vous défendez l’humanité, prouvez-le. Ramenez-les tous à la maison. »

Avant de s’adresser au Conseil de sécurité, Eli Sharabi avait livré un témoignage poignant sur sa captivité.

« J’ai été traité pire qu’un animal », a-t-il confié.

Il y a expliqué le calvaire de ses chaînes et expliqué que « mendier était devenu mon mode de survie ».

Il a également révélé que, peu avant sa libération, le Hamas lui avait montré une photo de son frère Yossi, lui annonçant sa mort en riant. Le corps de Yossi Sharabi est toujours détenu à Gaza.

Sharabi a souligné qu’il n’avait reçu aucune aide des habitants de Gaza ni des organisations internationales pendant sa captivité.

« Personne à Gaza ne m’a aidé. Les civils nous voyaient souffrir et applaudissaient nos ravisseurs. Ils étaient clairement complices », a-t-il dénoncé.

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