Affamé, enchaîné, battu, il raconte l’horreur de sa captivité, accuse le Hamas de voler l’aide humanitaire et exhorte l’ONU à agir pour libérer les otages encore détenus
Lors d’un discours prononcé jeudi devant le Conseil de sécurité des Nations unies, Eli Sharabi, 53 ans, ex-otage enlevé le 7 octobre 2023 au kibboutz Beeri et libéré le mois dernier des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, a dénoncé la manière dont le Hamas détournait l’aide humanitaire fournie par l’ONU, la privant ainsi des otages israéliens et des civils gazaouis. Lors du pogrom du 7 octobre, les terroristes palestiniens ont tué sa femme et ses deux filles – ce qu’il a appris après sa libération le 8 février.
« Je suis revenu de l’enfer pour raconter mon histoire », a affirmé Sharabi, à l’ONU pour plaider pour la libération des autres otages « toujours piégés dans ce cauchemar ».
« Je suis ici aujourd’hui, moins de six semaines après ma libération, pour parler pour ceux toujours piégés dans ce cauchemar ; pour mon frère Yossi, tué par le Hamas pendant sa captivité, son corps toujours gardé en otage; pour Alon Ohel, toujours 50 mètres sous-terre », avec qui il a partagé une partie de sa captivité et à qui il a « promis de raconter son histoire », a-t-il ajouté.
« Sachez que pendant que les otages meurent de faim, le Hamas mange comme des rois », a-t-il déclaré.

« J’ai vu des terroristes du Hamas transporter des boîtes estampillées du logo de l’ONU et de l’UNRWA dans les tunnels, des dizaines et des dizaines de boîtes payées par vos gouvernements », a-t-il poursuivi.
« Ils prenaient plusieurs repas par jour grâce à l’aide de l’ONU sous nos yeux, et nous, nous n’avons jamais rien reçu », a-t-il ajouté.
« Chaque jour, le Hamas nous répétait, ‘le monde vous a abandonnés, personne ne viendra’ », a-t-il poursuivi.
Il a raconté que les otages n’avaient droit qu’à « un bain par mois », se lavant avec un simple seau d’eau froide, et que leur ration quotidienne se limitait à « un morceau de pita, peut-être une gorgée de thé ».
« Je les voyais manger plusieurs repas par jour, festoyant avec l’aide humanitaire volée aux otages et aux civils », a-t-il témoigné.
Sharabi a exhorté l’ONU à agir sans relâche pour obtenir la libération des 59 otages encore détenus à Gaza, « enchaînés, affamés, battus et humiliés » en captivité.
« Plus d’excuses, plus de délais », a dit Sharabi. « Ramenez-les tous à la maison. »
« J’ai été abandonné à mon sort par les organisations humanitaires internationales », a-t-il dénoncé.
L’ancien otage s’est demandé ce que faisait la communauté internationale pendant sa captivité et celle des autres otages.
« Où était l’ONU ? Où était la Croix-Rouge ? Où était le monde ? » a-t-il interrogé les membres du Conseil lors de cette session spéciale consacrée à la crise des otages.
Il a poursuivi en disant qu’il n’était « pas un diplomate » mais « un survivant ».
« Si vous défendez l’humanité, prouvez-le. Ramenez-les tous à la maison. »
Avant de s’adresser au Conseil de sécurité, Eli Sharabi avait livré un témoignage poignant sur sa captivité.
« J’ai été traité pire qu’un animal », a-t-il confié.
Il y a expliqué le calvaire de ses chaînes et expliqué que « mendier était devenu mon mode de survie ».
Sharabi a souligné qu’il n’avait reçu aucune aide des habitants de Gaza ni des organisations internationales pendant sa captivité.
« Personne à Gaza ne m’a aidé. Les civils nous voyaient souffrir et applaudissaient nos ravisseurs. Ils étaient clairement complices », a-t-il dénoncé.