Gil Mihaely
Qui sont les premiers otages libérés par le Hamas, dimanche ? Que sait-on de leur état de santé et de leurs conditions de détention ?
Il s’agit de trois jeunes femmes prises en otage le 7-Octobre. Romi Gonen, 24 ans, a été capturée, blessée, sur le lieu d’une fête à laquelle elle participait. Emily Damari, Israélo-Britannique de 28 ans, et Doron Steinbrecher, infirmière vétérinaire de 31 ans, ont été kidnappées depuis leurs maisons dans le kibboutz de Kfar Aza, pris d’assaut par les terroristes du Hamas.
Pour l’instant, les détails de leurs conditions de détention ne sont pas connus, mais leur état de santé est jugé bon, et elles ont été vues marchant sans assistance.
Israël est partagé entre la joie de retrouver les premiers otages et le prix à payer. Comment les médias du pays ont-ils couvert ce “dénouement” de la crise des otages ? À quel pourcentage de la population estime-t-on ceux qui considèrent que cet accord est inacceptable ? Quels sont les arguments des uns et des autres ?
D’autre part, certains, notamment parmi l’électorat de MM. Ben Gvir et Smotrich, souhaitent qu’Israël réoccupe l’intégralité de la bande de Gaza et reconstruise les villages abandonnés lors du retrait israélien de 2005.
Est-il exact de dire que l’arrivée imminente de Donald Trump à la Maison-Blanche aux États-Unis a accéléré cet accord de cessez-le-feu ? Si oui, comment ? Quels rapports la nouvelle administration américaine entretiendra-t-elle avec M. Netanyahou ?
Au Moyen-Orient – en Israël comme en Iran, à Gaza comme à Riyad et Doha – on anticipe une plus grande proximité entre Washington et Jérusalem.
Parallèlement, M. Trump a laissé entendre qu’il attend d’Israël qu’il « joue le jeu » et qu’il paie ce soutien en suivant ses consignes. Concrètement, l’envoyé spécial de Trump a exercé une pression peu diplomatique sur Netanyahou pour obtenir les concessions jugées indispensables par les États-Unis afin de conclure l’accord avant la cérémonie d’investiture du nouveau président.
Les dernières élections ont eu lieu en novembre 2022, et les prochaines sont prévues pour novembre 2026, conformément au calendrier électoral habituel. Malgré le départ de Ben Gvir, le gouvernement de Netanyahou dispose toujours d’une majorité étroite mais solide. Le procès en cours contre le Premier ministre pourrait encore durer plusieurs années, notamment en cas d’appel.
Dans les semaines à venir, le gouvernement devra faire face à des crises majeures : la question du cessez-le-feu au Liban dans une grosse semaine, celle du cessez-le-feu à Gaza peu après, et, bien sûr, le vote du budget, prévu avant début mars. Par ailleurs, la question iranienne reviendra probablement sur le devant de la scène lorsque Trump fixera la stratégie américaine. Malgré ces multiples enjeux, rien ne menace directement la majorité actuelle, et le scénario d’élections anticipées ne semble pas à l’ordre du jour.
Deux otages franco-israéliens, Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon, sont toujours à Gaza et figurent parmi les 33 libérables dans le cadre de la phase actuelle de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Le rôle de la France s’est exprimé sur deux fronts.
D’autre part, sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron a maintenu une ligne relativement cohérente : soutien à une solution à deux États, opposition à la colonisation, critiques régulières envers le gouvernement Netanyahou, tout en veillant à préserver les relations avec les pays et les peuples arabes. Les tensions inhérentes à ce double rôle sont apparues de manière flagrante dans la période récente.