La composition et le fonctionnement de la plus haute instance des Nations Unies datent de la Seconde Guerre mondiale.
Plusieurs pays ont réclamé à nouveau vendredi une réforme urgente du Conseil de sécurité des Nations unies, dont la composition et le fonctionnement restent hérités de la Seconde Guerre mondiale, lors de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU.
Ce sujet, véritable serpent de mer, fait du surplace depuis des années. Le Conseil de sécurité comprend 15 membres, dont cinq permanents dotés d’un droit de veto – Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne – et 10 membres non permanents en rotation pour des périodes de deux ans.
Il peut autoriser un recours à la force
Pour maintenir la sécurité internationale, le Conseil peut imposer des sanctions et autoriser un recours à la force. Ses décisions s’imposent aux 193 membres de l’ONU. Pour être adoptées, ses résolutions doivent être approuvées par au moins neuf membres du Conseil de sécurité et ne pas faire l’objet d’un veto.
Dans son fonctionnement, le Conseil reste sous forte influence des cinq grandes puissances nucléaires, qui ont souvent des réunions informelles en petits comités pour débloquer des discussions ou faire émerger des consensus entérinés ensuite par le reste du Conseil.
Jeudi, le groupe dit G4, composé de l’Allemagne, du Japon, de l’Inde et du Brésil, au poids économique conséquent sur la scène mondiale, a insisté sur la nécessité de réformer « au plus tôt » le Conseil de sécurité pour que ses pays en deviennent des membres permanents.
Le Conseil « ne reflète pas l’évolution de la réalité mondiale »
La plus haute instance de l’ONU « ne reflète pas l’évolution de la réalité mondiale », ont-ils souligné dans un communiqué. Elle « doit refléter le monde actuel afin de pouvoir agir face à des défis complexes ». La réforme est urgente et doit inclure « davantage de pays permanents et temporaires », comme des changements dans « les méthodes de travail ».
Outre cette approche du G4, d’autres membres de l’ONU plaident pour donner des sièges permanents à des pays arabes et africains.
Parallèlement, la France et le Mexique plaident depuis plus de quatre ans pour une réforme du droit de veto afin d’interdire son usage en cas d’atrocités massives. En raison de ce droit, utilisé par la Russie, le Conseil de sécurité s’est retrouvé plusieurs fois paralysé dans sa gestion du conflit en Syrie.
Cette situation a été vivement dénoncée vendredi lors d’une réunion tenue à l’ONU par les ONG Amnesty International et Human Rights Watch. « Nous avons besoin d’un Conseil de sécurité capable de prendre des mesures appropriées et efficaces sans être paralysé par l’utilisation du veto quand des atrocités massives sont commises », a résumé le ministre français des Affaires européennes, Jean-Baptiste Lemoyne.