COURRIER INTERNATIONAL – PARIS
“Modéré”. Voilà un mot rarement utilisé pour qualifier Donald Trump. Pourtant, pour le quotidien libanais L’Orient le jour, l’opération lancée en Syrie par le président américain était le choix le plus pondéré.
Après plusieurs jours d’incertitudes, Donald Trump a annoncé dans la nuit du 13 au 14 avril le déclenchement d’une opération militaire en Syrie. Des “frappes ciblées” a précisé le président américain, lancées avec l’aide de la France et du Royaume-Uni pour répondre à l’utilisation présumée le week-end dernier d’armes chimiques par le régime syrien.
Pour L’Orient le jour, quotidien du Liban voisin : “Les Occidentaux ont privilégié l’option la plus modérée.” Trois cibles liées au programme d’armement chimique syrien selon l’État-major américain : une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs. “Les alliés ont pris soin d’éviter de toucher les forces russes, massivement présentes dans le pays”, analyse le journal.
Des mots durs pour des frappes limitées
“Ni frappes symboliques, ni opération de changement de régime : trouver le bon compromis entre ces deux types d’actions, sans provoquer d’escalade avec la Russie, était la principale difficulté de la riposte occidentale” poursuit L’Orient le jour.
Pourtant les mots employés par Donald Trump dans son allocution télévisée ne fleuraient l’apaisement ni avec le pouvoir syrien – “un terrible régime” conduit par “un monstre” qui “massacre des civils innocents” –, ni avec ses alliées russes et iraniens.
“Quel genre de nation veut être associé au meurtre de masse d’hommes, de femmes et d’enfants innocents ?”, a demandé le président américain en s’adressant directement à l’Iran et à la Russie.