Nucléaire iranien: Trump entend se passer des Européens si nécessaire (média)
Le président américain Donald Trump compte bien s’atteler à la renégociation de l’accord nucléaire américain sans les Européens, aurait-il fait savoir à Benyamin Netanyahou lors de leur rencontre à Washington la semaine dernière.
S’il entend modifier le texte de manière significative, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni n’ont proposé que des « changements superficiels », a-t-il dit à Netanyahou, selon le site d’information Axioscitant des responsables israéliens sous couvert d’anonymat.
Lors de son discours devant le lobby pro-israélien AIPAC à Washington la semaine dernière, Netanyahou a dénoncé une nouvelle fois l’accord international de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire, qu’il considère trop conciliant, et a rappelé avoir mis en garde de longue date contre les « mensonges répétés du régime iranien ».
« J’avais prévenu qu’en levant les sanctions contre l’Iran, le régime iranien ne deviendrait pas plus modéré et plus pacifique », « mais au contraire beaucoup plus dangereux », a-t-il lancé. « C’est exactement ce qui est en train de se passer! »
« Nous devons stopper l’Iran et nous stopperons l’Iran », a-t-il martelé. « Nous ne laisserons jamais l’Iran développer l’arme nucléaire, ni aujourd’hui, ni dans dix ans, ni jamais ».
Lors de la même conférence, le vice-président américain Mike Pence a fait savoir que « les Etats-Unis ne permettront jamais à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire », rappelant la menace américaine de se retirer de l’accord si les pays européens ne trouvent pas un compromis avec Washington pour le durcir d’ici mi-mai.
L’accord nucléaire, conclu en 2015 entre l’Iran d’un côté et les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie, la Chine et l’Allemagne, a annulé le programme d’enrichissement nucléaire de Téhéran en échange de sanctions.
« De nombreux pays du Moyen-Orient disent qu’ils devraient eux aussi être autorisés à enrichir de l’uranium si l’Iran y est autorisé », a-t-il déclaré à l’ouverture de sa réunion hebdomadaire à Jérusalem.
ATTA KENARE (AFP)
De son côté, l’Iran a opposé lundi dernier une fin de non recevoir au ministre des Affaires étrangères français, venu chercher à Téhéran des gages pour tenter de sauver l’accord.
Il y a « encore beaucoup de travail à faire » sur la question du programme balistique iranien et de l’influence de l’Iran au Moyen-Orient, a reconnu le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.
M. Le Drian, qui a rencontré son homologue Mohammad Javad Zarif, le président iranien Hassan Rohani et l’amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, a dit leur avoir « fait part des interrogations lourdes de la France sur ces deux sujets ».
Les deux parties se sont exprimées « très librement », avec « fermeté », a ajouté le ministre, soulignant que les entretiens avaient été « francs ».
Selon le ministère des Affaires étrangères iranien, M. Zarif a déclaré à M. Le Drian que l’Europe pouvait « jouer un rôle plus constructif pour préserver » l’accord de 2015 en faisant « pression sur les États-Unis pour qu’ils appliquent leurs engagements ».
Dans un entretien publié dans la presse, M. Zarif avait dénoncé plus tôt l' »extrémisme » dont font preuve selon lui les pays européens « pour conserver les États-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien ». Cette attitude « nuira en fin de compte à la politique de l’Europe », a-t-il averti.
L’Iran a des « programmes balistiques de plusieurs milliers de kilomètres de portée qui ne sont pas conformes aux résolutions du Conseil de sécurité et dépassent les seuls besoins de sécurité des frontières de l’Iran », avait déclaré M. Le Drian, avant de s’envoler pour Téhéran, appelant la République islamique à prendre ce sujet « à bras le corps faute de quoi (elle) s’exposera à des sanctions ».
Source www.i24news.tv