Les informations dévoilées par Israël sur un programme secret iranien pour se doter de l’arme nucléaire sont « réels », « authentiques », et pour la plupart inédites, a affirmé lundi soir le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, qui dirigeait la CIA jusqu’à la semaine dernière.
Le nouveau chef de la diplomatie des Etats-Unis a rencontré dimanche le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et a été informé de ces éléments, qui ont été rendus publics lundi tandis qu’il rentrait à Washington.
« Je sais qu’il y a des gens qui disent que ces documents ne sont pas authentiques. Je peux vous confirmer, que ces documents sont réels, qu’ils sont authentiques », a-t-il dit à la presse à bord de l’avion.
« Nous connaissions l’existence de ces documents depuis un certain temps et nous en avons bien entendu discuté hier lorsque nous étions ensemble », a-t-il expliqué.
Benyamin Netanyahou a dévoilé lundi des preuves « nouvelles et concluantes » du programme nucléaire iranien issues des archives atomiques secrètes de l’Iran, lors d’une conférence de presse depuis le ministère de la Défense.
Interrogé par les journalistes afin de savoir si les Etats-Unis étaient au courant depuis de nombreuses années de l’existence de ce programme nucléaire appelé « Amad », Mike Pompeo a déclaré: « c’est en partie vrai. L’existence du programme Amad a pris fin vers décembre 2003, janvier 2004 », et « il est vrai de dire qu’on en a eu connaissance depuis un certain temps ».
La Maison Blanche avait auparavant souligné que les « faits » présentés par Israël étaient « en accord avec ce que les Etats-Unis savent depuis longtemps ». « L’Iran a un solide programme d’armes nucléaires clandestin qu’il a essayé, en vain, de cacher au monde et à son propre peuple », a-t-elle même accusé dans un communiqué, parlant de ce programme au présent.
Les responsables américains, y compris Mike Pompeo lors de son audition de confirmation comme secrétaire d’Etat par les sénateurs, reconnaissent pourtant régulièrement que l’Iran respecte, au moins techniquement, les termes de l’accord conclu en 2015 avec les grandes puissances pour l’empêcher de se doter de la bombe atomique.
Mais lundi, le chef de la diplomatie américaine a refusé de réitérer cette position selon laquelle Téhéran ne viole pas l’accord. « Je vais laisser cela aux juristes », a-t-il dit, sans répondre non plus à une question sur l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui a constamment certifié le respect iranien de l’accord.
Le président américain Donald Trump, qui juge cet accord trop laxiste, menace de le quitter le 12 mai si les signataires européens du texte (France, Allemagne, Royaume-Uni) n’ont pas trouvé de solutions pour le durcir.
Après ces révélations,le président américain a réaffirmé que l’accord de 2015 était « horrible pour les Etats-Unis », sans dévoiler quelle serait sa décision le 12 mai, mais tout en affirmant que « ce qu’a fait Israël aujourd’hui avec la conférence de presse est la bonne chose ».
(avec agence) – www.i24news.tv