Nouvelle stratégie israélienne : affaiblir durablement le Hezbollah

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Ce changement se reflète dans la réponse israélienne à une attaque mineure survenue récemment près de la ville de Metulla. Une cellule terroriste, vraisemblablement palestinienne selon certaines sources, a tenté de tirer six roquettes vers le territoire israélien. Trois d’entre elles ont échoué au Liban, les trois autres ont été interceptées par la défense aérienne israélienne. Aucun dégât ni blessé n’a été signalé.

Dans le passé, une telle attaque aurait donné lieu à une riposte modérée, parfois même uniquement verbale, accompagnée de mises en garde diplomatiques. Désormais, la réponse est d’un tout autre calibre : Israël a lancé plusieurs vagues de frappes aériennes contre des infrastructures du Hezbollah à travers le Liban. Le message est clair : chaque tentative d’hostilité, même indirecte, entraînera une réponse disproportionnée et coûteuse pour l’ennemi.

Le Hezbollah sous pression constante

Depuis la fin officielle des hostilités le 27 novembre, Tsahal poursuit ses opérations ciblées contre les positions du Hezbollah. Plus de 120 sites ont été visés par l’armée israélienne, qu’il s’agisse de dépôts d’armes, de centres de commandement ou de convois soupçonnés de transporter du matériel militaire iranien. Ces actions ont également touché des zones stratégiques loin du front sud, notamment Baalbek, à une centaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise.

En parallèle, plus de 100 membres du Hezbollah ont été tués lors de ces frappes, alors que d’autres hauts responsables auraient été ciblés dans des opérations précises. La marine israélienne, quant à elle, a également joué un rôle actif, interceptant des navires soupçonnés d’acheminer du matériel militaire au groupe chiite.

Cette pression constante vise à maintenir le Hezbollah dans un état d’instabilité tactique, l’empêchant de se réorganiser ou de renforcer ses positions. Israël entend démontrer que toute tentative de provocation aura un coût bien supérieur à celui que le groupe pourrait infliger.

 

Un dispositif militaire maintenu sur le terrain

Bien que l’armée israélienne ait officiellement achevé son retrait du sud du Liban le 18 février, après deux reports, plusieurs centaines de soldats restent stationnés dans cinq avant-postes situés à quelques centaines de mètres de la frontière. Ce maintien des troupes constitue une ligne de défense avancée, destinée à intercepter toute tentative d’infiltration avant qu’elle n’atteigne les localités israéliennes.

Ces avant-postes servent également de symbole fort : Israël ne reculera pas face aux menaces, et sa présence au plus près du territoire libanais envoie un message sans équivoque. Le Hezbollah doit désormais composer avec une présence militaire israélienne résiduelle, qui n’était pas là avant le conflit, et qui pourrait bien perdurer si les tensions subsistent.

Un message clair à Beyrouth

La nouvelle doctrine israélienne ne laisse aucune place à l’ambiguïté : toute action du Hezbollah — ou même imputée au Hezbollah — sera suivie d’une réponse militaire massive. La stratégie consiste à frapper fort, frapper vite et frapper là où cela fait le plus mal, avant même que le groupe terroriste ne puisse réagir efficacement.

Cette posture proactive a jusqu’ici porté ses fruits : malgré les nombreuses frappes israéliennes, le Hezbollah reste silencieux, évitant soigneusement toute escalade ouverte. Le groupe sait que toute réaction pourrait déclencher une intensification brutale du conflit, mettant en péril ses capacités militaires et son leadership, déjà affaibli.

Israël a d’ailleurs averti que toute tentative de représailles pourrait conduire à une nouvelle vague d’attaques, visant non seulement les infrastructures du Hezbollah, mais également ses dirigeants les plus haut placés, jusqu’à son chef actuel, Hassan Nasrallah. Le remplaçant désigné en cas de décès de ce dernier a déjà été éliminé durant la guerre, et le second est désormais dans le viseur.

Israël assume sa position de force

La stratégie actuelle d’Israël traduit une volonté claire : ne plus subir les provocations, mais en prévenir les conséquences par une action militaire préventive et ciblée. En refusant de rester passif face aux menaces venues du Liban, Jérusalem affirme son droit à la sécurité et envoie un signal fort à ses ennemis : le temps de la retenue est révolu.

L’État hébreu démontre ainsi qu’il n’acceptera plus d’être le théâtre de tirs de roquettes impunis. Le Hezbollah, affaibli et sous pression, se trouve face à un dilemme : riposter et subir des représailles dévastatrices, ou se maintenir dans un silence stratégique en espérant un répit. Dans tous les cas, Israël reste maître du tempo militaire et garde l’initiative sur le terrain.

Jforum.fr

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