le « Nouvel an des arbres »

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le « nouvel an des arbres »

Voici donc une sorte de fête qui vient égayer l’hiver, entre ‘Hanoucca et Pourim !
Mais n’allons-nous pas décevoir les jeunes en leur disant que ce n’est qu’une fête
concernant les arbres, et fort peu les hommes ?! Pourtant, c’est bien le cas. Mais la chance veut que, pour des raisons à éclaircir, nous participions à leur fête…

Tou bichevat, le « nouvel an des arbres », est avant tout une date technique, concernant
le passage d’une année de ma’asser à l’autre. En effet, la Tora fixe un certain nombre de prélèvements et de dîmes à prendre de la production agricole.
Certains d’entre eux reviennent aux Kohanim, d’autres aux Leviim, certains sont à manger à Jérusalem, et d’autres sont à remettre aux pauvres. Certains de ces prélèvements et dîmes changent d’une année à l’autre (c’est le cas du ma’asser chéni, à manger à Jérusalem, qui est remplacé à d’autres années par le ma’asser ‘ani, à donner aux pauvres). La date de passage de l’un à l’autre pour les fruits de l’arbre est ce fameux jour de Tou bichevat. Mais cette date a également son incidence sur les autres dîmes, dans la mesure où il n’est pas possible de prélever d’une année sur l’autre : soit une récolte donnée, on ne pourra pas prélever de fruits arrivés à une certaine maturité sur d’autres, plus tardifs.

Pour mémoire, signalons également qu’à cette date se termineront les années de ‘orla des arbres (période d’interdiction des arbres qui dure trois ans), avant de passer à l’année
suivante. Mais l’impact de la date de Tou bichvat n’est pas si simple : cela ne sera pas le moment de la cueillette qui compte (excepté pour l’éthrog), mais le moment où le fruit arrive à une première période de maturité, à savoir au tiers de sa croissance.
Autrement dit, si les cerises prennent six mois pour arriver à maturité, il faudra vérifier si ce fruit est arrivé au tiers de sa pousse, deux mois après la floraison, pour déterminer
s’il est à compter avec ceux de l’année passée – et peut-être devoir en manger un dixième à Jérusalem – ou s’il n’est pas encore arrivé à ce stade de maturité, et donc un dixième de la récolte sera à donner aux pauvres.
Ce sujet touche donc plus particulièrement l’agriculteur, et les préposés à prélever ces dimes et prélèvements – de nos jours, c’est en général un acte que font les surveillants
de cacherouth, car rares sont les gens parmi nous qui travaillent la terre, ou qui ont un arbre fruitier dans leur jardin.
Mais le fait est que nos Sages ont fixé que c’est un jour durant lequel on ne dira pas les supplications quotidiennes. Par la suite, diverses traditions, à base qabbalistique, se
sont ajoutées, et selon elles, il est important de manger un certain nombre de fruits, et de louer l’Eternel pour la terre fructueuse qu’Il nous a donnée. C’est donc ce que l’on fait dans toutes les communautés, au grand plaisir des enfants.
Certains ouvrages ‘hassidiques ajoutent encore qu’il est bon de prier, ce jour-là, pour avoir un bel éthrog en temps voulu.

 

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