Le magazine britannique » The Economist « a révélé qu’un nouveau type de combat commençait à apparaître dans le ciel ukrainien, similaire à ce qui s’était passé pendant la Première Guerre mondiale, mais cette fois à l’aide de drones.
Le magazine a rapporté que pour la première fois une augmentation des cas de combats aériens mutuels entre drones ukrainiens et russes a été observée, tout comme cela s’est produit lors de la Première Guerre mondiale lorsque de violents affrontements ont eu lieu dans les airs entre les avions de chasse.
En octobre dernier, une vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux montrant un drone ukrainien percutant et abattant un avion russe.
« Il s’agit du premier cas documenté d’un conflit entre drones en temps de guerre », indique le journal.
Depuis lors, les forces ukrainiennes ont publié des vidéos supplémentaires de batailles aériennes entre drones, et des drones russes auraient effectué des frappes similaires (contre des drones ukrainiens), bien que les informations disponibles à ce sujet soient rares.
Comment les drones s’affrontent-ils et quel en est l’effet sur le développement de la guerre aérienne ?
La Russie et l’Ukraine utilisent largement des drones pour recueillir des renseignements, améliorer les capacités de reconnaissance et diriger les tirs d’artillerie.
La Russie a mené des attaques répétées contre le réseau électrique ukrainien, principalement à l’aide de drones Shahed-136 qu’elle a achetés à l’Iran.
Il est difficile d’abattre de tels avions en utilisant les méthodes traditionnelles utilisées pour intercepter des missiles ou endommager des avions de chasse, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles la difficulté de les localiser, et le coût élevé des missiles Patriot et autres systèmes de défense aérienne, qui atteignent un coût d’un million de dollars par missile.
Le journal note que les Ukrainiens utilisent actuellement de petits drones déployés sur le pays à des hauteurs hors de portée des drones russes et équipés de caméras.
Une fois les drones russes détectés, les drones ukrainiens entrent en collision avec eux et s’écrasent avec eux.
Les Russes ont également utilisé une méthode différente, car une vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux le 2 décembre dernier, montrait un drone russe attaquant un drone ukrainien avec une bombe.
Le journal affirme que la bombe n’a pas explosé, mais qu’elle a détruit des parties des hélices de l’avion ukrainien et l’a fait s’écraser.
L’article montre que les méthodes utilisées dans les combats entre drones sont encore improvisées et ne réussissent qu’à faire tomber de petits drones.
Le journal en attribue la raison à la nature des drones utilisés dans cette guerre, qui sont souvent très lents et légers, ne dépassant pas un kilogramme, ce qui signifie qu’ils sont incapables de chasser de gros drones, et leur poids léger ne cause pas beaucoup de dégâts.
Cependant, le journal révèle que les forces ukrainiennes auront bientôt accès à un drone conçu spécifiquement à cet effet, ce qui pourrait causer des dégâts bien plus importants.
Le journal ajoute que le drone, fabriqué par la société de défense française « Marss », est un drone intercepteur qui est lancé depuis le sol, à l’aide de systèmes de capteurs, dès que les drones russes sont détectés, car le drone utilise l’intelligence artificielle pour identifier, suivre et attaquer des cibles sans aucune assistance humaine.
La vitesse de ces intercepteurs est d’environ 270 kilomètres à l’heure et ils sont suffisamment puissants pour rester intacts lorsqu’ils sont attaqués par de petits drones.
Il peut également engager des cibles plus importantes, telles que le drone Shahed-136, même s’il ne survivra peut-être pas à l’attaque, mais son prix sera certainement moins cher par rapport aux systèmes Patriot.
En conclusion, le document s’attend à ce que les drones intercepteurs soient une solution viable à un grand nombre d’attaques de drones, telles que celles ciblant le réseau électrique en Ukraine.
Le journal ajoute que les drones attaquants pourraient, à l’avenir, être accompagnés d’autres drones pour les protéger et s’assurer qu’ils atteignent leurs destinations, et note que « dans les futures batailles aériennes, il peut y avoir ou non un rôle d’un humain. »
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Illustration : Alhoura Crédit photo : Al Jazeera