A l’opposé de ce que l’on pensait, Netanyahou n’a pas renoncé à la réforme, et dans ce tour il entend prendre le volant entre ses mains • Contrairement au blitz dont rêvait Levin, l’objectif est de mener le mouvement par étapes, en coordination avec toutes les composantes de la coalition, et en informant le public afin de dissoudre la contestation de la gauche.
JDN
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou estime avoir retenu la leçon concernant les progrès de la réforme juridique lors du cycle précédent, et il n’a pas l’intention de répéter les mêmes erreurs cette fois-ci également, mais il ne renonce pas à promouvoir la réforme – c’est ce que Mati Tuchfeld publie aujourd’hui (vendredi), dans sa chronique hebdomadaire du journal Israel Hayom.
Selon le rapport, tous les préparatifs de son action seront différents. Non plus Levin et Simcha Rothman au front, mais tous les ministres du Likoud et les membres de la coalition y participeront. Cette fois, estime-t-il, lorsque les manifestations reviendront et que la gauche tentera de mettre le feu à la zone, lui et les autres ministres seront déjà prêts pour une réponse appropriée qui ne permettra pas aux flammes de s’enflammer et de tout brûler comme la dernière fois.
Des plans formulés par Netanyahou avec Levin, David Amsalem et les chefs des partis de la coalition avec lesquels il s’entretient, il ressort que le calendrier prévu est le suivant : la semaine prochaine l’ouverture des discussions sur la loi visant à réduire la clause de la « »raisonnabilité » (permettant aux juges de suivre leur estimation personnelle contre les lois que la Knesset a mises en place) en la commission constitutionnelle. Début juillet, le projet de loi sera présenté en première lecture en plénière, et dans la dernière semaine de la session en deuxième et troisième lectures. Dans le même temps, des discussions commenceront sur la loi sur les médiateurs, dans le but de la passer en première lecture dès la session.
Et ce n’est pas tout : Mati Tuchfeld ajoute que dans les deux prochaines semaines, le gouvernement va mettre en place une commission d’enquête gouvernementale pour enquêter sur l’affaire des espions policiers (l’affaire Pegasus), une enquête qui risque de bousculer le système et de grimper au sommet des le bureau du procureur. Avec le début de la session d’hiver, après les vacances de Tishri, la coalition va initier la loi pour changer la composition du comité de sélection des juges et dépouiller le Barreau de ses pouvoirs. En attendant, la coalition poursuivra l’adoption de la loi de Moshe Saada pour la suppression du casier judiciaire du bureau du procureur, qui a déjà été approuvée en lecture préliminaire.
Le commentateur politique précise que ce paquet de lois suffit à relancer la contestation, mais la coalition s’y prépare également cette fois. Les ministres du Likoud et les membres de la Knesset de la coalition recevront presque chaque jour des fiches-messages en préparation des interviews auxquelles ils sont conviés à la télévision et sur les radios. Chaque revendication de l’opposition sera commentée immédiatement par les porte-parole du Likoud. Les messages seront courts et accrocheurs, parallèlement aux slogans des leaders de l’opposition et de la contestation concernant le « danger pour la démocratie » et la « dictature ».
Pour la loi la plus délicate, qui modifie la composition du comité de sélection des juges, la coalition ne commencera à la promouvoir qu’à la session d’hiver. La loi d’origine, qui stipule que la coalition dispose d’une majorité pour nommer les juges, sera remplacée par une loi portant sur une autre composition non encore déterminée, mais qui sera paritaire entre la coalition et l’opposition. Les juges sont sortis et les avocats sont exclus. Selon la proposition du ministre Amsalem, deux représentants de la coalition et deux de l’opposition seront nommés, et chacun des partis nommera des juristes supplémentaires en son nom, tels que des juges à la retraite ou des personnes qualifiées par la loi pour siéger à la Cour suprême. La coalition renonce à la majorité incorporée comme elle le souhaitait, mais obtient une possibilité d’obtenir une majorité, possibilité que le droit n’a jamais eue au sein du comité de sélection des juges.