Israël-France : tensions autour d’une éventuelle reconnaissance d’un État palestinien
L’éventualité d’une reconnaissance prochaine d’un État palestinien par la France suscite de vives réactions au sein du gouvernement israélien. Lors d’un échange téléphonique ce mardi avec Emmanuel Macron, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a clairement fait part de son opposition, estimant qu’une telle initiative reviendrait à récompenser le terrorisme.
Netanyahou a insisté sur les risques sécuritaires que représenterait, selon lui, un État palestinien situé à proximité immédiate des centres urbains israéliens. Il y voit une future base potentielle pour les opérations de groupes soutenus par l’Iran. Le dirigeant israélien affirme par ailleurs que la majorité des Israéliens s’oppose à cette perspective, une position qu’il présente comme la sienne depuis de nombreuses années.
Le chef de l’État français espère que cette initiative internationale aboutira à une dynamique diplomatique élargie, avec d’un côté la reconnaissance d’un État palestinien par des pays occidentaux — dont la France —, et de l’autre la reconnaissance d’Israël par plusieurs États arabes encore non alignés sur cette question. L’objectif affiché : ouvrir la voie à une paix durable au Proche-Orient.
Toutefois, cette posture française n’est pas sans susciter de vives critiques, en Israël comme en France. En Israël, la prise de position d’Emmanuel Macron a provoqué une réaction virulente du fils du Premier ministre, Yair Netanyahou, qui a publié un message insultant à l’adresse du président français sur X. Si Benyamin Netanyahou a désavoué la forme du message, il a validé le fond, exprimant son accord avec les inquiétudes formulées par son fils.
Le débat autour de la reconnaissance d’un État palestinien prend de l’ampleur sur la scène internationale. À ce jour, près de 150 États ont déjà franchi ce pas. En mai 2024, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont officialisé cette reconnaissance, suivies de la Slovénie en juin. Ces décisions s’inscrivent dans un mouvement plus large de pression diplomatique en faveur de la solution à deux États, qui reste soutenue par une partie importante de la communauté internationale.
Malgré cette dynamique, le gouvernement israélien dirigé par Netanyahou continue de rejeter fermement cette option. Le Premier ministre considère qu’elle ne tient pas compte des réalités sécuritaires du terrain, ni du rôle des factions armées palestiniennes dans le conflit. La reconnaissance d’un État palestinien dans un contexte de violences récurrentes reste, selon lui, inacceptable.
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