Après Paris, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est arrivé en Hongrie lundi soir pour une visite de deux jours, la première d’un dirigeant israélien depuis la chute du communisme en 1989. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et Benjamin Netanyahou qui tiendront une conférence de presse dans la journée devraient signer un accord culturel bilatéral et faire des déclarations d’intention communes concernant la coopération en matière d’innovation et de technologie.
L’accord culturel permettra un financement réciproque des événements et la déclaration d’intention concernant l’innovation conduira à une coopération étroite entre Israël et la Hongrie dans le but de multiplier les start-ups israélo-hongroises. Un forum économique spécial, auquel assisteront Netanyahou et Oban, est également prévu, avec plus de 100 entreprises hongroises afin de renforcer les relations économiques entre les deux pays. Les secteurs pharmaceutique, de la High-Tech et de l’agriculture seront représentés.
Benjamin Netanyahou rencontrera également le président hongrois Janos Ader et s’adressera lors d’une réunion à Budapest, mercredi, aux chefs de gouvernement de la République tchèque, de la Slovaquie et de la Pologne. Ces trois pays, comme la Hongrie, affichent des positions plutôt pro-israéliennes mais aussi un manque volontaire de solidarité avec le reste de l’Union Européenne sur les questions migratoires.
Benjamin Netanyahou visitera également la grande synagogue de la rue Dohany à Budapest et rencontrera les dirigeants de la communauté juive de Hongrie, forte d’environ 100.000 personnes. C’est l’une des plus importantes d’Europe et pourtant 600.000 Juifs hongrois ont été tués durant la Seconde Guerre mondiale. La synagogue de Budapest est une des plus belles et des plus grandes synagogues au monde.
Mais la visite de Benjamin Netanyahou en Hongrie intervient aussi en pleine polémique portant sur des accusations contre le premier ministre hongrois, Viktor Orban, lequel est accusé de « complaisance avec l’antisémitisme » notamment à cause d’une campagne d’affichage financée par le gouvernement hongrois et représentant le milliardaire juif George Soros, riant, avec le commentaire suivant: « Ne laissons pas Soros rire le dernier ». Le slogan en lettres capitales surmontées du drapeau hongrois fait allusion aux accusations du pouvoir hongrois selon lequel le financier de 86 ans, dont la fondation finance de nombreuses ONG en Europe centrale (dont certaines sont anti-israéliennes), chercherait à s’ingérer dans la politique nationale notamment en poussant la Hongrie à accueillir des réfugiés.
Le directeur de cabinet du Premier ministre hongrois a assuré il y a deux semaines que la campagne n’était pas liée « aux origines ou à l’identité de Soros », rescapé du nazisme, mais était destinée à « attirer l’attention sur le danger représenté par Soros sur la question migratoire » mais la principale organisation juive de Hongrie a demandé jeudi au gouvernement de Viktor Orban de renoncer à une nouvelle campagne d’affichage qu’elle juge « toxique » et accuse d’attiser « les sentiments antisémites » en ciblant le milliardaire d’origine juive hongroise. Rappelons ici que fin juin, Viktor Orban avait déjà suscité une autre polémique avec la communauté juive en faisant l’éloge de Miklos Horthy, un dirigeant hongrois allié des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
En outre, la visite de Benjamin Netanyahou devrait aider Viktor Orban à prouver que les accusations antisémites portées contre lui ne sont pas fondées d’autant que le gouvernement israélien reproche aussi au milliardaire hongrois de financer des ONG de défense des droits de l’homme qui critiquent « l’occupation israélienne des territoires palestiniens ».
« George Soros discrédite le gouvernement élu démocratiquement en Israël en finançant des organisations qui diffament l’Etat juif et lui nient le droit de se défendre » avait déclaré le gouvernement israélien.
Tel-Avivre – la rédaction –