Le village est assiégé : le Premier ministre et sa famille sont en vacances dans le nord, des manifestants sont venus s’interposer – et ont été arrêtés.
Des dizaines de militants de gauche ont manifesté aujourd’hui et hier devant Nevé Ativ sur les hauteurs du Golan, où le Premier ministre et sa femme sont en vacances à l’hôtel Panda • Sous la direction du Shin Bet, ils ont été empêchés d’entrer dans l’agglomération • Une pétition a été soumise à la Haute Cour demandant qu’ils soient autorisés à manifester à l’intérieur de Nevé Ativ.
JDN – El’hanan Tolédano – Photo : l’hôtel Panda de Nevé Ativ
Des dizaines de militants de gauche ont manifesté aujourd’hui (mardi) et hier contre le gouvernement devant la porte du Moshav Nevé Ativ sur les hauteurs du Golan, où le Premier ministre Binyamin Netanyahou et son épouse sont en vacances à l’hôtel Panda. Ils sont venus sur place pour perturber le repos de Netanyahou et y ont même dormi dans des tentes pendant la nuit.
La police israélienne, sous la direction du Shin Bet, a empêché ces manifestants d’entrer dans le Mochav et de perturber la vie des habitants et de la famille du Premier ministre. A l’entrée du Mochav par le sud, un poste de contrôle a été mis en place à une distance d’environ 3 km, la police n’autorisant que les résidents à entrer dans le moshav et les clients des chambres d’hôtes dont les noms ont été préalablement transmis à la police.
Ce matin, une pétition a été déposée devant la Haute Cour demandant qu’ils soient autorisés à manifester à l’intérieur du Mochav. L’avocat Gonen Ben Yitzhak, un militant du centre gauche, a déclaré lors du dépôt de la pétition que « la décision concernant la liberté de manifestation ne permet pas à la police fermer complètement un lieu et priver les citoyens de la liberté de circulation et de l’exercice du droit de manifester. Nous voyons sous nos yeux un événement réservé aux sombres régimes dictatoriaux. Le souverain et sa femme partent en vacances sur le site, qui se transforme en un lieu fermé et clos, et il ne manque plus que de faire venir le groupe musical Pir’hé Yerouchalayim pour venir encourager le couple afin qu’ils n’entendent pas ce que pensent les gens d’eux. »
Selon lui, « Le rôle de la police est d’équilibrer les besoins de sécurité, les besoins de l’implantation et le droit fondamental de manifester dans un pays démocratique, mais il semble que dans le cadre de la course aux postes haut placés, les surintendants deviennent les serviteurs de la dictature en route. Le tribunal doit intervenir au plus vite, arrêter la folie et ordonner à la police d’autoriser la manifestation dans le Mochav même si cela signifie que M. et Mme Netanyahou entendront ce que le public a à leur dire. »
L’organisation de protestation « Front du Nord » a déclaré que « plusieurs dizaines de manifestants dans le Nevé Ativ en ce moment continuent de lutter pour la réalisation des droits fondamentaux qui leur ont été refusés – liberté de mouvement, liberté d’expression, accès aux services de base qui se sont vus refuser l’accès au campement (accès à la nourriture, aux tentes, etc.). Ils demandent également quel camp sera évacué en premier ? Celui qui menace Israël ou celui qui « menace » le dictateur ?
Hagai Keren, l’un des dirigeants du front nord : « Un Mochav entier a été fermé à la circulation afin de servir le dirigeant. La police israélienne a nié les droits fondamentaux aux habitants du campement du front nord, restreint leur liberté de mouvement et empêché l’introduction d’équipements de base tels que l’éclairage et les tentes. La dictature est déjà là. Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour exercer le droit de manifester ».
Moshe Redman, l’un des leaders des manifestations de gauche, qui se trouve à Nevé Ativ depuis hier, a décrit ce qui s’y passe : « Tout le Mochav est fermé, il n’y a ni sortie ni entrée. Les manifestants se voient refuser le droit de manifester et la liberté de mouvement. Apparences et comportements empruntés à des régimes obscurs, le dictateur et son épouse veulent reposer en paix et toute une partie du pays est hermétiquement bouclée tout en foulant aux pieds les droits fondamentaux ».
