BERLIN — Ernst Zündel, un négationniste de la Shoah qui avait été déporté du Canada puis emprisonné en Allemagne pour avoir nié le génocide de millions de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, est mort à l’âge de 78 ans.
Sa femme, Ingrid Zündel, a confirmé sa mort dans un courriel transmis à La Presse canadienne. L’information a ensuite été confirmée par les autorités allemandes.
Mme Zündel a précisé que son mari était mort samedi dans le land du Bade-Wurtemberg, en Allemagne, où il était né.
Ernst Zündel avait d’abord été déporté des États-Unis à la suite d’allégations concernant des violations aux règles de l’immigration.
Ensuite, au Canada, un juge avait statué qu’il représentait une menace pour la sécurité nationale et pour «la communauté internationale des Nations», pavant ainsi la voie à sa déportation vers l’Allemagne en 2005.
En 2007, en Allemagne, il avait été reconnu coupable de 14 chefs d’incitation à la haine dans le cadre d’activités antisémites, notamment d’avoir collaboré à un site web consacré à la négation de la Shoah — ce qui est considéré comme un crime dans ce pays.
Il avait été condamné à la peine maximale pour ces chefs, soit cinq années d’emprisonnement. Il avait été libéré en 2010.
Mme Zündel a dit croire que son mari avait fait un infarctus, mais elle ne connaissait pas tous les détails. C’est la soeur d’Ernst Zündel qui l’a trouvé inconscient et qui a appelé l’ambulance.
«J’ai parlé à Ernst quelques heures avant et il était optimiste et aussi énergique que d’habitude. Rien ne laissait croire que quelque chose n’allait pas», a indiqué Mme Zündel dans son courriel.
Débat devant les tribunaux
Ernst Zündel a vécu à Toronto et à Montréal pendant quelques années après être arrivé au Canada en 1958.
Il avait attiré l’attention dans les années 1980 après avoir collaboré à plusieurs publications, dont «The Hitler We Loved» («Le Hitler que nous aimions»).
Cela avait provoqué un débat devant les tribunaux, et jusqu’en Cour suprême, sur la portée de la liberté d’expression. Ernst Zündel avait continué à publier ses réflexions sur un site internet.
Ses partisans et lui soutenaient qu’il ne faisait qu’exercer son droit à la liberté d’expression. Il avait fait l’objet de menaces à plusieurs reprises.
En 2005, le juge Pierre Blais avait statué qu’Ernst Zündel représentait une menace à la sécurité nationale à cause de son association avec des suprémacistes blancs et des groupes néonazis qui prônaient la violence.
Réagissant à la mort de l’homme, le Congrès juif canadien l’a décrit comme «un des fomenteurs de haine les plus connus». «Ce sera sa dernière épitaphe», a commenté Bernie Farber, chef de la direction de l’organisme.
Source journalmetro.com