« Les gens devraient faire pression sur le Hamas et leur expliquer qu’ils doivent renvoyer un civil malade chez lui, qu’il n’est pas un soldat », a-t-il ajouté.
« Il est également interdit par la loi islamique de prendre des otages. Si vous êtes musulman, laissez-lui sa liberté, » a-t-il lancé.
Outre le civil Avera Mengistu, qui souffre de troubles mentaux, le Hamas détient les corps deux soldats israéliens tués lors de l’Opération Bordure Protectrice à l’été 2014, Oron Shaul et Hadar Goldin.
Les cas de deux citoyens bédouins israéliens, Hisham Al-Sayeed et Jumaa Abu Ghanima – qui ont traversé Gaza depuis exactement un an – ont suscité moins d’attention.
Hisham, qui a été repéré à Gaza le 20 avril 2015, souffre lui aussi de problèmes psychiatriques: dans son dossier médical transmis à Human Rights Watch (HRW), il est présenté comme un « patient connu depuis plusieurs années dans les services psychiatriques ».
Les voisins et les commerçants de la ville d’al-Hura, dont il est originaire, ont déclaré à HRW plus tôt cette année que l’homme de 29 ans flânait souvent entre les maisons et les magasins du quartier pour occuper son temps.
M. Sha’aban a révélé que son fils a traversé l’enclave côtière à deux reprises en 2010 et en 2013. Même si la famille a créé des contacts pour assurer son retour, il a été placé en détention près de la frontière de Gaza et admis dans un établissement psychiatrique pour une longue période.
M. Sha’aban pense qu’à cause de la situation précaire de la santé d’Hisham, il incombe uniquement au Hamas de lui accorder sa liberté.
« Je suis prêt à rencontrer personnellement un responsable du Hamas ou des médias. Je suis prêt à m’asseoir avec le chef du Hamas à la télévision », a déclaré Sha’aban. « Pas pour les négociations, mais pour le libérer. »
Le Hamas estime qu’Hisham et Avera Mengistu doivent être considérés comme des soldats ou des espions et l’organisation a diffusé des images des jeunes hommes en uniforme militaire, alors que les archives de l’armée publiées par les familles montrent que les deux ont été jugés inaptes à servir dans les rangs de l’armée.
Lundi, M. Sha’aban, accompagné de la famille Mengistu, ont rencontré à Jérusalem Jason Greenblatt, le conseiller spécial de Donald Trump en négociations internationales.
« Nous ressentons la douleur de votre enfant. Nous sommes prêts à tout faire pour libérer votre fils », a dit M. Greenblatt à M. Sha’aban lors de la rencontre. « Je crois beaucoup en lui », a confié M. Sha’aban à i24NEWS.Il se dit « satisfait » du soutien apporté par sa famille aux Israéliens, Arabes et Juifs. En revanche, la famille Mengistu a déploré que les politiques et les médias israéliens ont souvent négligé le sort des captifs vivants en faveur des familles des soldats morts.
Un troisième otage?
Ce mercredi marque également l’anniversaire du troisième captif israélien à Gaza, Jumaa Abu Ghanima.
Sa famille a refusé de répondre aux questions d’i24NEWS, et un responsable israélien n’a pas non plus souhaité s’exprimer sur l’affaire. Le Hamas a également nié l’avoir capturé.
Le père de Jumaa, Ibrahim, a déclaré à HRW qu’après avoir été interrogé par le Shin Bet suite à la disparition de son fils, il n’a jamais été recontacté par les autorités israéliennes.
« Hier, il conduisait près de la frontière quand tout à coup il a disparu. Nous sommes devenus fous lorsque nous avons réalisé qu’il était entré à Gaza, » a-t-il dit.
« Mon fils souffre d’une situation mentale complexe », a-t-il ajouté. « Nous l’avons emmené à l’hôpital en raison de son comportement, mais malheureusement, rien n’a aidé. Je ne comprends pas pourquoi il a décidé de traverser la frontière … si je l’avais su, je ne lui aurais pas permis de quitter la maison ».
Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a démenti dimanche l’existence d' »avancées » dans des pourparlers avec le Hamas visant à obtenir des informations sur le sort des Israéliens à Gaza en échange de la libération de détenus palestiniens, au lendemain d’informations faisant état de négociations entre l’Etat hébreu et le Hamas à ce sujet.
Article co-écrit par Max Schindler et Jacob Atkins, journalistes pour le site d’i24NEWS en anglais.