Nasrallah et les médias glorifiant le « chef terroriste »

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Hassan Nasrallah : les médias glorifient le terroriste au sourire éclatant qui a massacré tant d’innocents

‘Hanna Rifkin

« Charismatique », « vénéré », une figure de grand-père ?

C’est comme si ces portraits étaient tirés d’une dimension alternative où le chef du groupe terroriste Hezbollah, Hassan Nasrallah, était en direct, riait et aimait.

Mais ne nous trompons pas. Nasrallah était un terroriste malfaisant qui avait du sang sur les mains – et pas seulement celui des Juifs. HonestReporting nous explique tout ici.

En effet, Sky News a choisi de commémorer le boucher des sunnites syriens avec une photo douce et souriante de lui.

Nous l’avons également constaté avec la couverture médiatique de l’élimination du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Certaines des personnalités les plus perverses et oppressives de la planète bénéficient de moments de silence et de nécrologies complaisantes en commémoration de leurs accomplissements.

C’est malheureusement aussi prévisible que possible en 2024. Et avec des journalistes comme Rania Khalek de Breakthrough Newsroom et Hala Jaber, anciennement du Sunday Times, il semble que la ligne de démarcation entre l’intégrité journalistique n’est pas seulement floue, elle a été effacée.

La déformation des faits et de la vérité est un fil conducteur.

Il va sans dire que les réactions sur la plateforme sociale X (anciennement Twitter) sont au rendez-vous.

L’Associated Press a depuis changé son titre, mais pas avant que l’affaire ne soit révélée. Le Guardian n’a pas hésité non plus. Ce tweet résume ce que nous ressentons tous en lisant cette phrase.

Ce portrait de Nasrallah par le New York Times pourrait tout aussi bien être une lettre d’amour. Depuis sa publication, les mots ont été modifiés pour paraître vagues, mais restent plutôt favorables à un tueur.

Il faisait souvent référence à Israël comme à « l’entité sioniste » et soutenait que les Juifs arrivés d’autres pays au fil des décennies devraient retourner dans leur pays d’origine, et déclarait qu’Israël devrait être remplacé par l’État de Palestine, avec l’égalité pour tous les résidents.

Mais pas avant que l’écrivain ne soit surpris en train de dépeindre Nasrallah comme un partisan de la coexistence pour un seul État pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans en « Palestine » et comme un dirigeant responsable soucieux des besoins de son peuple.

Malheureusement, cette nécrologie bizarre ne s’arrête pas là. Elle est remplie de descriptions respectueuses de Nasrallah et de sa popularité auprès de la population chiite libanaise en souffrance. Presque comme s’il était progressiste.

Il est apparu moins austère que la plupart des dignitaires chiites, en partie à cause de sa silhouette rondelette, de son léger sifflement et de sa propension à faire des blagues. Il n’a jamais prôné des règles islamiques radicales, comme le port du voile pour les femmes dans les quartiers contrôlés par le Hezbollah. Les analystes attribuent cela à son exposition dans sa jeunesse à plusieurs des 17 sectes religieuses du Liban et à son désir de ne pas isoler les Libanais en dehors de la base religieuse chiite du Hezbollah.

Et des publications comme Le Monde ont publié une nécrologie décrivant ses traits avec une certaine tendresse et soulignant son caractère « héroïque ». Il semble presque cool d’être le plus grand adversaire d’Israël et l’« objet de fascination » du Moyen-Orient.

Avec son turban noir, réservé aux descendants du « prophète », ses fines lunettes et son épaisse barbe poivre et sel, Hassan Nasrallah est depuis plus de trois décennies le visage du Hezbollah. A la tête de cette milice vouée à la lutte armée contre Israël, devenu un Etat au-dessus de l’Etat libanais, le leader chiite a tenu le destin du pays entre ses mains, en temps de guerre comme en temps de paix.

Mais franchement, c’est embarrassant à lire.

Nasrallah, un meurtrier maléfique, a eu droit à des nécrologies qu’il ne méritait pas. Bien qu’il ait pu être considéré comme un personnage héroïque et vénéré par ses partisans, pourquoi cela devrait-il avoir de l’importance alors qu’il a eu tant de sang sur les mains au fil des décennies ?

JForum.fr avec HonestReporting

‘Hanna Rifkin
‘Hanna a débuté sa carrière dans le journalisme audiovisuel en tant que productrice et correspondante chez ILTV et i24NEWS, en se concentrant sur Israël, le Moyen-Orient et le monde juif. Elle a étudié la communication et les sciences politiques à l’université Bar-Ilan et a obtenu un master en diplomatie et études des conflits à l’université Reichman en Israël.

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