Par Stephen M. Flatow
Adaptation Mordeh’aï pour malaassot.com
L’expression «état palestinien démilitarisé» est la définition même d’un oxymore: «une figure de style dans laquelle des termes apparemment contradictoires apparaissent en conjonction».
Les partisans d’un État palestinien utilisent le terme «démilitarisé» comme une arme de propagande. Ils savent que les porte-parole de l’Autorité Palestinienne (AP) ont toujours rejeté l’idée qu’un Etat palestinien serait démilitarisé. Et ils savent que l’idée de démilitariser une dictature n’a jamais été appliquée avec succès dans l’histoire. Mais ils utilisent la phrase parce que c’est la seule façon de vendre leur plan horrible.
La création d’un État palestinien dans la plupart ou la totalité de la Judée et de la Samarie signifie qu’Israël aurait neuf milles de large à un moment donné. En conséquence, l’idée qu’un Etat palestinien aurait une armée à part est terrifiante. Cela signifie qu’Israël serait en danger mortel à partir du moment où la « Palestine » est créée.
Donc, la seule façon pour les défenseurs palestiniens de faire avancer leur cause est de prétendre que, d’une manière ou d’une autre, l’Etat serait démilitarisé.
Regardez le nouveau sondage effectué par le Comité juif américain sur les attitudes des Juifs américains et des Israéliens. La formulation appropriée d’une question sur un État palestinien aurait été: «Soutenez-vous la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël, qui aurait alors neuf milles de large?
À tout le moins, le libellé aurait pu être: «Soutenez-vous la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël?
Au lieu de cela, voici comment le Comité juif américain l’a formulé: « Dans la situation actuelle, favorisez-vous ou vous opposez-vous à une solution à deux Etats à travers la création d’un Etat palestinien démilitarisé en Cisjordanie? »
Eh bien, quand vous l’exprimez comme ça, ça ne sonne pas trop mal. Effectivement, 31% des juifs américains « favorisent » un tel état et 28% « plutôt » le favorisent. Ainsi, le titre, « 59% des Juifs américains soutiennent l’Etat palestinien. »
Mais c’est un mensonge. Ils ne «soutiennent pas un état palestinien». Ils soutiennent un état mythique qui ne peut jamais être créé parce que c’est une impossibilité.
La vérité, en fait, c’est que le régime de l’AP est déjà militarisé. L’accord d’Oslo II de 1995 a permis à l’Autorité palestinienne d’avoir une force de sécurité de 12 000 hommes en Judée-Samarie. Cette force compte maintenant plus de 30 000 hommes.
Un nouveau rapport de l’Institut de Washington sur la politique du Proche-Orient, qui se penche sur Israël, analyse l’histoire et le statut des forces de sécurité de l’AP. Le rapport a été rédigé par l’ancien haut fonctionnaire de l’AP Ghaith Al-Omari et la journaliste Neri Zilber.
« A la fin de 1998, » selon le rapport, « les services de sécurité de l’AP, comme on les appelait alors, avaient à presque tous égards violé la lettre des accords conclus avec Israël. … [L’Autorité palestinienne est devenue] l’un des territoires les plus surveillés du monde. «
L’Autorité palestinienne était censée montrer à Israël les listes de ceux qu’elle engageait pour les forces afin qu’Israël puisse opposer son veto à des terroristes connus. Au lieu de cela, « les responsables du gouvernement israélien savaient aussi que l’Autorité palestinienne ne soumettait pas de listes complètes de ces agents de sécurité pour masquer le nombre total d’armes et contourner les vérifications des antécédents israéliens pour les personnes ayant des antécédents terroristes. »
Le rapport poursuit: « De même, une prolifération d’armes se produisait, à la fois en quantité et en qualité, bien au-delà de ce qui était stipulé dans Oslo II. Selon une estimation, il y avait au moins 40 000 armes de plus que ce qui est autorisé dans l’accord, y compris des RPG, des mortiers, des mines, des lance-grenades et des fusils de précision; une capacité de fabrication locale à petite échelle de grenades à main et d’autres munitions a également été mise au point.
Les forces de sécurité de l’AP constituent déjà le noyau d’une armée. Si l’AP devenait un Etat souverain, Israël n’aurait aucun moyen de l’empêcher de transformer ces forces en une véritable armée, sauf en envahissant le territoire. Quelle est la probabilité qu’un gouvernement israélien ordonne une invasion de la «Palestine», connaissant les sanctions internationales et les pressions auxquelles Israël serait alors confronté?
Bien sûr, dans un tel scénario, tous les militants de la « paix » qui prétendent qu’il pourrait y avoir un état démilitarisé seraient les premiers à affirmer que « la Palestine » a besoin de chars, d’avions et de missiles pour « se défendre ».
Quelle tristesse qu’une organisation établie de longue date et respectée, le Comité juif américain, perpétue sciemment le dangereux mythe selon lequel un Etat palestinien pourrait être démilitarisé.
