Municipales à Grenoble : accusée d’antisémitisme, une colistière d’Emilie Chalas mise à l’écart

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La polémique enflait depuis plusieurs heures sur les réseaux sociaux. Louisa Ben Fekir, colistière d’Emilie Chalas, a été mise à l’écart de la campagne. Elle serait à l’origine de propos antisémites à l’encontre de l’ex-candidat PS Jérôme Safar en 2014.

C’est une histoire murmurée dans le milieu politique grenoblois depuis les Municipales de 2014. Une histoire confirmée aujourd’hui par des captures d’écran issues des réseaux sociaux.

Des captures que France 3 Alpes a pu consulter, par ailleurs publiées sur le site du « Groupe d’analyses métropolitain », et sur lesquelles apparaissent des messages clairement hostiles au candidat PS lors des dernières élections Municipales : Jérôme Safar.

En cause : la judéité du candidat. « Le mot est déjà passé dans la mosquée de Kawthar (une mosquée fermée six mois en 2019 pour cause de radicalité des prêches) : c’est haram de voter Safar qui envoie 20% de son argent en Israël ».

Ici, l’usage du mot « haram » pose question car il signifie une interdiction religieuse : il serait, selon ce message, interdit par la religion musulmane de voter pour Jérôme Safar en raison de sa religion juive.

L’antisémitisme de ces propos semble donc assez net. Autre problème, cette conversation se déroule entre deux interlocutrices.

La polémique a pris de l’ampleur

L’une d’elle serait Louisa Ben Fakir, engagée aux côtés de la candidate LREM Emilie Chalas.

Car ce vendredi 7 février, en fin d’après-midi, et face à l’ampleur que prenait la polémique, l’équipe de la candidate LREM s’est exprimée par communiqué :

« Louisa Ben Fakir, candidate aux côtés d’Emilie Chalas, est depuis quelques jours mise en cause pour avoir prétendument tenu des propos antisémites à l’encontre de Jérôme Safar lors du second tour de l’élection municipale de 2014. Louisa Ben Fakir déclare solennellement ne pas être antisémite et ne jamais avoir tenu des propos de cette nature. Elle portera plainte pour diffamation contre tous ceux qui prétendront le contraire. Louisa Ben Fakir déclare également que cette fausse rumeur constitue une manoeuvre et un coup bas visant à déstabiliser la candidature d’Emilie Chalas ».

Et de poursuivre en expliquant que Louisa Ben Fakir se retirera néanmoins de la liste menée par Emilie Chalas afin de « ne pas lui porter préjudice ».

« Une polémique très politique »

Emilie Chalas, pour sa part, dénonce « une polémique très politique » et espère « que Louisa Ben Fakir pourra continuer à apporter son expertise en faveur de la réussite éducative, de l’égalité des chances et de l’amélioration de la qualité de vie des populations dans les quartiers ».

De son côté, toujours par communiqué, Jérôme Safar a expliqué : « Pour la première fois depuis 6 ans, un élément tangible tend à prouver que certaines personnes s’étaient bien livrées à la propagation de messages à l’encontre de la liste que je conduisais et de ma personne relevant à mes yeux d’incitation à la haine raciale et à l’antisémitisme ».

Puis de développer : «La publicité de ces éléments étant nouvelle, et de nature à atteindre ma personne, j’ai demandé à mon conseil d’engager toutes les actions nécessaires afin que la lumière soit faite sur ces tristes éléments qui ne sont pas dignes de notre ville, de son histoire, de la qualité du débat démocratique  et que nous sommes en droit d’attendre de la part de personnes détentrices d’un mandat électoral ou, souhaitant  accéder à cette responsabilité ».

A peine commencée, voici donc la campagne pour les élections municipales de 2020 perturbée par de potentiels relents antisémites venus de celle de 2014…

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