Mort de Nasrallah : tous les scénarios sont désormais sur la table

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La mort de Hassan Nasrallah : une situation imprévisible pour le Liban et le Moyen-Orient

La récente annonce de la mort de Hassan Nasrallah, figure emblématique du Hezbollah, a secoué tout le Moyen-Orient, marquant un tournant dans la guerre qui oppose l’armée israélienne au mouvement chiite libanais. Ce décès, confirmé par le Hezbollah après avoir été rapporté par l’armée israélienne, plonge le Liban dans une incertitude totale, redéfinissant les équilibres de pouvoir dans la région. Si la guerre totale semblait être une éventualité depuis plusieurs mois, personne ne s’attendait à une telle intensité de frappes israéliennes, ni à l’effondrement aussi rapide de l’une des milices les plus redoutées du monde.

L’Iran, principal allié du Hezbollah, se retrouve au cœur de toutes les interrogations. Quelle sera sa réponse face à cette défaite cinglante ? La réponse à cette question déterminera l’avenir non seulement de cette guerre, mais aussi de la stabilité du Liban et de toute la région.

L’ampleur des frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth a pris tout le monde de court. Malgré des années de préparation militaire et stratégique, le Hezbollah semble avoir été totalement dépassé. L’armée israélienne, en planifiant cette guerre depuis près de deux décennies, avait une avance considérable. Grâce à des renseignements extrêmement précis sur les caches d’armes, les dépôts de missiles et les communications du Hezbollah, Israël a pu frapper avec une efficacité redoutable. En quelques jours, une grande partie du commandement du Hezbollah a été décimée, y compris des figures de premier plan telles que Fouad Choker, tué fin juillet.

Cette série de défaites a mis en lumière la vulnérabilité du Hezbollah, malgré sa réputation de force invincible. Les mythes qui entouraient le mouvement, tels que celui de son invulnérabilité ou de l’équilibre des forces avec Israël, se sont effondrés en quelques jours. Le Hezbollah, longtemps perçu comme une armée régionale puissante, est aujourd’hui à terre, incapable de réagir immédiatement à la mort de son leader emblématique.

Le Hezbollah, bien que considérablement affaibli, conserve néanmoins une capacité militaire non négligeable. Avec un arsenal estimé à plus de 150 000 missiles et une force armée de dizaines de milliers d’hommes, le mouvement n’a pas encore perdu tous ses moyens. Cependant, sa capacité à mener une guerre de longue durée dépend désormais de l’Iran. Téhéran doit choisir entre accepter cette défaite ou autoriser une escalade potentiellement désastreuse pour sa propre survie.

L’Iran pourrait être tenté de rétablir l’équilibre des forces avant de négocier, en activant ses alliés régionaux et en donnant l’ordre au Hezbollah d’utiliser ses missiles de précision. Cependant, une telle décision comporte des risques énormes. Les États-Unis, qui ont déjà envoyé des avertissements à Téhéran, ne resteraient pas inactifs dans un conflit direct. Un affrontement entre l’Iran, Israël et potentiellement les États-Unis, appuyés par leurs alliés du Golfe et la Jordanie, pourrait mettre en péril l’existence même du régime iranien.

Pour le Liban, cette guerre pourrait s’avérer dévastatrice. L’armée israélienne, dans son offensive contre le Hezbollah, ne semble pas se soucier des pertes civiles, frappant massivement des zones densément peuplées. Les morts se comptent par centaines, et si le conflit se poursuit, ce chiffre pourrait rapidement atteindre des milliers. De plus, l’infrastructure du pays, déjà fragile, risque d’être anéantie, plongeant le Liban dans une crise humanitaire sans précédent.

L’absence de condamnation internationale exacerbe le sentiment de désespoir au Liban. Si un cessez-le-feu est atteint, il marquera peut-être le début d’un nouveau chapitre pour un pays marqué par des décennies de domination du Hezbollah. Cependant, la disparition de Nasrallah laisse un vide immense. Il était non seulement la voix du Hezbollah, mais aussi l’un des symboles les plus influents du « bloc de la Résistance ». Son successeur devra faire face à une organisation affaiblie et à une population de plus en plus hostile à la guerre.

La mort de Nasrallah ne signifie pas la disparition du Hezbollah. Même affaibli, le mouvement pro-iranien restera une force influente au Liban. Il est probable que le Hezbollah change de stratégie, adoptant un comportement plus prudent et une approche moins exposée face à ses adversaires. Certains imaginent qu’il pourrait revenir à un état de milice plus classique, tandis que d’autres pensent qu’il tentera de se réinventer pour s’intégrer davantage dans le paysage politique libanais.

Quoi qu’il en soit, tous les scénarios sont désormais sur la table. Le Liban pourrait soit plonger dans une guerre totale dont il sortirait encore plus affaibli, soit profiter de cette période de bouleversements pour repenser son avenir et se libérer de l’emprise militaire du Hezbollah. Seul l’avenir dira si le pays tirera les leçons de ce drame pour éviter une nouvelle catastrophe.

Jforum.fr

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