La mort d’un homme est toujours une nouvelle triste, et il est habituel de ne pas dire du mal de celui qui vient de mourir. Mais les propos qui abondent en ce moment sont insupportables.
Jimmy Carter est présenté comme un homme de paix et de principes, respectable et respecté, ayant mené de nobles combats. Jimmy Carter a été en réalité l’un des pires présidents des Etats-Unis. Il a fallu attendre les présidences de Barack Obama et de Joe Biden pour qu’il ne soit plus considéré comme le pire président des Etats-Unis, absolument le pire.
Sur un plan intérieur, il a mené une politique économique qui a conduit à une très forte inflation, a une hausse vertigineuse du prix des carburants et a une pénurie de ceux-ci.
Sur un plan extérieur, c’est lui qui a donné le canal de Panama au gouvernement du Panama qui est en train de le céder maintenant à la Chine communiste. C’est lui qui a abandonné le shah d’Iran et qui a permis l’arrivée au pouvoir à Téhéran de l’ayatollah Khomeini, et depuis là, la création de la République islamique d’Iran. C’est sous sa présidence que le personnel entier de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran a été pris en otage et exhibé de manière grotesque dans les rues de la ville. Il a incarné l’humiliation des Etats-Unis sur la scène internationale et, à la fin de sa présidence, alors qu’il venait de dire que jamais l’Union Soviétique ne rentrerait en guerre contre l’Afghanistan, c’est lui qui a dû commenter l’entrée en guerre de l’Union Soviétique contre l’Afghanistan. Sous sa présidence, l’Union Soviétique s’est aussi emparée du Nicaragua et de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, et cela a été la plus grande avancée soviétique sur la planète depuis les années 1945-1950.
On porte à son crédit les accords de Camp David entre Anouar el Sadate et Menahem Begin, mais on oublie de dire que Sadate et Begin se sont mis d’accord pour signer un accord de paix sans l’intervention de Jimmy Carter, qui s’est contenté d’entériner l’accord sans obtenir ce qu’il entendait exiger de Begin, un État palestinien qui aurait été un État terroriste, et toute sa vie Jimmy Carter a été un ennemi résolu d’Israël. Il a publié en 2006 un livre abominablement anti-israélien : Palestine : Peace Not Apartheid. Le livre parle des attentats suicides en Israël comme de moyens de lutte légitimes, et présente le Hamas comme une organisation de résistance. Peut-on être plus infect ? Le Carter Center, censé faire avancer « la paix et l’espoir », a été très largement financé, à coups de millions de dollars, par le Zayed Centre, l’organisme de recherche de la Ligue Arabe, et le Zayed Centre publie régulièrement des textes niant la Shoah et clairement antisémites. L’un des hauts faits décrits sur le site du Carter Center concernant Israël est son action visant au rapprochement entre le Fatah et le Hamas.
Jimmy Carter a incarné la gauche américaine dans toute son horreur destructrice. Dès lors que Barack Obama et Joe Biden ont fait bien pire, on pourrait dire qu’il a été dans ce domaine un précurseur et un pionnier de l’abomination politique.
Il a fait beaucoup de mal aux Etats-Unis et à la liberté et à la démocratie dans le monde.
Je ne peux lui reconnaitre qu’une seule qualité : il a été si mauvais et si nocif au cours de ses quatre années de présidence que Ronald Reagan a pu être élu de manière triomphale en 1980, et mener la politique qui a permis un redressement des Etats-Unis grâce à l’économie de l’offre, et la victoire des Etats-Unis dans la guerre froide.
On retrouve aujourd’hui une situation presque similaire : Joe Biden a été un si atroce président, et Kamala Harris a été une candidate si nulle, que Donald Trump a été triomphalement réélu et va pouvoir mener une politique de redressement des Etats-Unis (Arthur Laffer fait partie de ses conseillers, et il avait été il y a quarante ans conseiller de Ronald Reagan), grâce à l’économie de l’offre, à nouveau, et conduire une politique qui mènera à la victoire des Etats-Unis face au nouvel axe du mal.
Il est consternant d’avoir à constater qu’il faut des présidents très destructeurs pour que de grands présidents soient élus ou réélus.
Jimmy Carter avait cent ans. Il a vécu assez longtemps pour voter en faveur de Kamala Harris : il ne pouvait que voter pour une candidate pareille. Il voyait en elle sans doute son héritière (si peu) spirituelle.
© Guy Millière pour Dreuz.info