Alors que l’Iran fait face à une grave détérioration de sa situation économique, des manifestations massives contre le gouvernement ont éclaté à travers tout le pays pour la quatrième nuit consécutive, en protestation contre les coupures d’électricité prolongées et la hausse des prix alimentaires.
Ma’ariv
Selon des vidéos parvenues à Iran International, un média d’opposition basé à Londres, les manifestants ont scandé des slogans contre le Guide suprême Ali Khamenei, notamment « Mort au dictateur » et « Cette année est une année de sang, Khamenei tombera avec fracas ».
Tandis que les médias pro-gouvernementaux tentaient de décrire les troubles comme des conflits tribaux, les vidéos obtenues montrent clairement que les manifestations se concentrent sur des revendications économiques.
En réponse, les autorités ont procédé à plusieurs arrestations, détenant au moins six manifestants, dont deux femmes, mardi soir. Lors des deux nuits précédentes, quatre autres manifestants avaient été arrêtés.
Sur la plateforme X, des jeunes de Dehdasht ont appelé à poursuivre les manifestations et ont invité les habitants des régions voisines à les rejoindre, affirmant que « se taire face à la répression est une trahison ».
Ces manifestations surviennent alors que l’Iran célèbre l’anniversaire de la révolution islamique de 1979, dans un climat marqué cette année par une instabilité économique importante. La monnaie nationale a récemment atteint un niveau historiquement bas, le dollar américain se négociant à 940 000 rials, avant une légère reprise.
Des citoyens envoient des vidéos à Iran International pour exprimer leur colère face aux coupures d’électricité et accusent le gouvernement de retarder les coupures les plus importantes jusqu’à la fin des célébrations de la révolution.
Dans l’une des vidéos, un citoyen ironise en disant que les coupures d’électricité illustrent les « sommets de progrès que M. Khamenei a osé affirmer que nous avions atteints ».
Les produits de base, comme le riz, les produits laitiers et l’huile, ont vu leurs prix augmenter jusqu’à 110 % au cours de la dernière année, ce qui aggrave la pression économique sur les familles.
Des manifestations ont également éclaté dans la capitale, Téhéran, où les coupures d’électricité ont déclenché des slogans nocturnes contre la République islamique. Mardi, les coupures généralisées dans la capitale ont été attribuées à une consommation de gaz élevée et à une offre limitée, forçant la fermeture des écoles et des bureaux gouvernementaux dans la plupart des provinces.
Des hauts responsables iraniens, notamment le président Masoud Pezeshkian et le président du Parlement Mohammad Bagher Ghalibaf, ont salué le refus de Khamenei de reprendre les négociations avec les États-Unis lors des dernières célébrations de l’anniversaire de la révolution de 1979.
