Autour de la table du Chabbath n° 307 Vayichla’h…
7ème année de parution !
Ces paroles de Tora seront étudiées Lé’ilouï Nichmat de Yo’hanan Ya’acov ben Moché (Edgard Atlani) תנצבה
Cette semaine notre paracha marquera le retour notre saint Patriarche en terre d’Israël. Malgré tous les pronostics pessimistes, notre « Bahour Yechiva » qui avait peu de chance de s’en sortir face à toutes les manipulations de Lavan, son beau-père, réussira finalement l’impossible : rester dans la droiture de la Tora et se marier avec les deux Matriarches Ra’hel et Léa qui mettront au monde les douze Tribus d’Israël. De plus, Ya’acov revient avec un bon pécule, le salaire de toutes ces années qu’il a passé à garder le troupeau de Lavan. Cependant lors de son retour, il devra affronter ‘Essav, son frère, et juste avant d’entrer en Erets Israël, il lui enverra des émissaires pour connaître ses intentions, à savoir, s’il gardait rancune concernant la bénédiction paternelle… Or, Essav n’est pas un homme qui pardonne facilement, même si plus de vingt ans se sont écoulées. Essav vient à sa rencontre avec quatre cent hommes pour exterminer Ya’akov ainsi que sa famille.
Avant de continuer mon développement je tiens à vous faire partager une réflexion du rav Eliahou Diskin Chlita sur le fait que Ya’akov ait devancé Essav pour recevoir la bénédiction. Comment comprendre le symbole, l’éthique et la morale ? Car Ya’akov a agi avec ruse contre son grand frère ! La réponse la plus courante et la plus percutante est que face à un homme rusé, on devra nous-même employer la ruse, tout en respectant la droiture. Dans ce cas spécifique, on ne pourra pas agir en toute simplicité, les Psaumes le disent (18.27) : « Avec le tordu, tu devras te courber ». La manière dont notre père Ya’akov s’est comporté avec Essav lorsqu’il a dit à Yits’hak : c’est moi Ya’akov, Essav (est) ton ainé » (Beréchit 27,18) ressemble à cette histoire qui pourrait être vraie. Il s’agit d’un touriste français qui vient pour la première fois de sa vie à Jérusalem, ville des lumières, pour se rendre au Kotel. Or, il se tient à l’entrée de la ville, à la station centrale des bus, et il demande à un passant dans un anglais pas très fameux où prendre le bus 17 pour le Kotel ? Le quidam est de surcroît un ancien français qui habite depuis bien longtemps dans la capitale éternelle du peuple juif et il répond, immédiatement et en français, qu’il faut prendre une autre ligne, le bus n° 2, car le 17 va en direction de Bait Végan et pas du Kotel… Seulement notre touriste se méfie de tout le monde, peut-être est-ce un espion du Mossad qui lui parle, qui sait, et il dira « Non, non au guichet de mon hôtel à Tel Aviv on m’a dit de prendre le 17 (comme je vous l’ai déjà indiqué son anglais n’était pas formidable…) ». Au final, l’ancien français qui voyait que le touriste s’entêtait verra le bus 2 venant de la station centrale. Par chance, un carton camouflait son numéro. Notre ancien français s’exclamera : »Voici ton bus n°17, monte dedans. Il t’emmènera au Kotel ! ». Conclusion, notre touriste montera dans son soi-disant bus 17 et arrivera à bonne destination. Fin de la petite histoire. D’après vous, est-ce que notre ancien français a eu raison de lui dire de monter dans le bus 17 alors que c’était en fait le bus 2 ? Certainement que oui car l’important c’est la destination finale. Pareillement pour Ya’acov. Il connaissait parfaitement les intentions d’Essav qui étaient à l’opposé de tout ce qui touche à l’élévation spirituelle de l’homme. Donc il est normal et souhaitable que les bénédictions de Yits’hak échouent à Ya’acov et non à son rusé de frère. Fin de l’aparté.
Cette semaine je m’attarderai sur une intéressante question du ‘Hafets ‘Haïm. Il est mentionné que la veille de la rencontre des deux frères, un ange maléfique, attitré à Essav, est venu combattre Ya’acov. Toute la nuit notre patriarche luttera contre lui et ce n’est qu’au petit matin que Ya’acov aura le dessus. Sur ce, le ‘Hafets ‘Haïm demande pourquoi l’ange s’est attaqué en particulier à Ya’akov et non aux autres Patriarches ? Or, Avraham est le premier homme qui a développé la foi en D’ au travers des actions de générosité. Yits’hak est considéré comme le pilier de la crainte et de la prière. Chacun des Patriarches a développé une approche particulière dans le service de D’. Donc pourquoi l’ange ne s’est-il pas attaqué à eux ? La réponse que donne le ‘Hafets ‘Haïm est la suivante : ce mauvais ange n’est pas dérangé outre mesure par la générosité de Avraham Avinou ni par les prières de Yitshak. Ce qui le dérange le plus c’est la Tora de Ya’akov. En effet, Ya’akov personnifie le Talmid ‘Hakham, l’érudit qui s’adonne à la Tora. La crainte du Satan est vis-à-vis de Ya’aokov car il sait que le meilleur remède au mauvais penchant c’est l’étude de la Tora. Comme l’enseigne la Guemara : » J’ai créé le mauvais penchant de l’homme, dit Hachem, mais j’ai aussi créé son antidote : la Tora. »
Pourquoi le Satan en veut-il tellement aux érudits ? La première réponse est que les Avrékhim (ceux qui étudient la Tora avec assiduité toute la journée et pas seulement le matin ou l’après-midi) sont le gage que la parole sainte entendue par le peuple au Mont Sinaï perdure au cours des générations. Car les Avrékhim détiennent la connaissance de la Tora et de ce qu’Hachem attend de son peuple.
Cette semaine je rapporterai en deuxième réponse, une nouveauté écrite par le Choul’han Arouh HaRav, Rabi Zalman MiLiyadi de Loubavitch. Il rapporte au nom des Kabbalistes, dans Hilkhoth Talmud Tora 1.4, que toute âme doit passer plusieurs fois en guilgoul, réincarnations jusqu’à ce qu’elle ait accompli toutes les Mitsvoth de la Tora (613). Or, l’étude des Mitsvoth est considérée par le Ciel comme leurs réalisations. De plus, chaque âme doit avoir une connaissance maximale des différentes facettes de la Tora, jusqu’à son sens cachée. L’homme ne pourra pas s’approcher de la lumière d’Hachem, après nos 120 ans, qu’après avoir étudié ces différents niveaux.
D’après cela, on aura compris l’importance du soutien aux Collelim (centre d’étude de Tora), car c’est grâce à l’étude désintéressée des Talmidé ‘Hakhamim que le reste de la communauté par leur association pourra jouir et se délecter de la présence de D’ au monde à venir. A bien réfléchir…
Quand l’Admour béni, il n’a pas besoin des Qvitels…
Cette semaine, comme j’ai beaucoup prêché pour « ma paroisse« , je continuerai encore … Il s’agit d’une anecdote véritable qui s’est déroulée sous les cieux miséricordieux de la Terre Sainte il y a 70 ans. Il s’agit du rav Mendelson zatsal, rav de l’agglomération religieuse de Kommémiout (comme quoi, il n’y a pas que les Kibboutz de l’Hachomer/socialiste qui existent en terre sainte…). Ce Mochav se trouve dans le sud du pays, entre Re’hovot et Béer Chéva. Cette homme était connu comme un grand Tsadik et respectueux de toutes les lois de la Tora liées à la sainteté de la terre. Au tout début de la naissance du pays à l’étoile de David, ce Mochav gardait toutes les lois de la Chemitta et pendant une année entière pratiquait la jachère complète (ils n’ont pas utilisé le « Héter Méh’ira »/la vente des terres durant la Chemitta). Dans ce petit village, vivait une famille qui avait eu la chance d’avoir donné naissance à un garçon. Elle tenait à ce que le rav de l’endroit soit le Sandak, celui qui tient le bébé lors de la Mila. Or, rav Mendelson connaissait le Rama (Choulhan Arouh 265.11) qui déconseille d’être deux fois le parrain dans une même famille. Donc le rav refusa les honneurs. Malgré tout, la famille continua de le solliciter afin qu’il soit le Sandak de leur deuxième enfant. Durant cette même période le rav devait se rendre auprès de l’Admour, le rav, dans les communautés ‘hassidiques de Belz, rabbi Aharon, que son mérite nous protège, qui vivait à Tel Aviv. Ce saint homme (l’Admour) avait échappé miraculeusement aux griffes des nazis et était arrivé en 1944 en Terre sainte. Le rav Mendelson voulait profiter de sa rencontre pour lui poser, entre autre, la question du parrainage. De plus, le rav avait prévenu, les habitants de son Mochav qu’il se rendrait auprès de l’Admour. Tout celui qui voulait mériter d’une bénédiction particulière devait écrire sur un petit papier (Qvitel) sa demande. Au final, le rav se rendit jusqu’à la maison du rabbi avec toutes les demandes des gens de son Mochav. Rav Mendelson entra dans la pièce du rabbi. L’admour lui dit : « Pose devant moi ton Qvitle (petit papier) et laisse tous les autres dans ta sacoche ». Le rav Mendelson acquiescera et posera sur la table uniquement sa demande. Le rabbi dit : « La raison est que tu n’as pas besoin de placer les autres « Qvitlers », c’est que, lorsque le rav de la communauté reçoit la bénédiction, tous les habitants reçoivent leur bénédiction par son intermédiaire…. L’Admour continua à parler sans que le rav Menddelson ait mentionné un mot sur sa question du Sandak. « D’ailleurs même si le Rama dans le Choul’han ‘Aroukh écrit qu’on ne doit pas être deux fois le parrain dans une même famille, il s’agit de tout un chacun. Seulement lorsqu’il s’agit du rav de l’endroit, à qui on demande d’être par deux fois le Sandak la coutume générale est qu’il n’y pas de problème, car le rav de la ville est le conduit de toutes les bénédictions du Ciel pour ses habitants. Puisqu’il en est ainsi, que c’est grâce au rav que les habitants reçoivent leur bénédiction, il convient de renforcer le rav et le soutenir afin qu’il soit à l’étude de la Tora et au service Divin et qu’il soit le gardien des lois de la sainte Thora en l’honneur du Ciel ! Donc je te bénis Toi, et grâce à cela tous les gens de ta communauté seront pareillement bénis avec profusion pour la vie et la Berakha… »
Quand il entendu ces paroles, le rav de Kommimiout était sidéré du niveau de sainteté de l’Admour qui avait répondu à sa question d’être ou pas Sandak alors qu’il ne le lui avait pas demandé ! Fin de l’anecdote.
Et pour nous, qui ne vivons pas à côté de ces grands hommes, il reste qu’on retiendra de cette véritable histoire; qu’une bénédiction, se mérite. En soutenant les institutions de Thora, la communauté aura droit à sa bénédiction comme l’a si bien démontré l’Admour…
Coin Halakha : Hanouka. On fera attention de faire un bel allumage durant les 8 jours de Hanouka (le premier allumage sera le dimanche soir 28 novembre). On placera l’allumage (la Hanoukia) à l’entrée de notre maison à l’extérieur en direction du domaine public. Si on a un jardin, on la placera à l’extérieur du portique (juste à 10 cm de la porte). Si on vit en appartement à l’étage, on mettra la Hanoukia sur la fenêtre qui donne sur la rue la plus animée. En Israël, il existe deux avis pour ceux qui vivent en immeuble. Le premier avis, celui du Hazon Ich est d’allumer à sa fenêtre, tandis que les Rabanim de Jérusalem (rav de Brisk) préconisent de faire l’allumage en bas de l’immeuble, à l’entrée qui donne sur le rue. (Siman 671.5).
Chabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut
David Gold soffer
Je vous propose de belles Mézouzots (15 cm) écriture Beit Yossef
Prendre contact au 00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com
Une bénédiction à mon ami David Timsit et à sa famille (Raanana), qu’il reçoive une grande bénédiction dans tout ce qu’il entreprend et l’éducation des enfants
Une bénédiction à Daniel Albala et son épouse dans tout ce qu’ils entreprennent