S’il faut tenter de repérer un des points critiques marquants en Israël dans le domaine de la vie publique, on pourra le trouver dans la « clique » (pardon, mais c’est l’expression bien de chez nous employée en hébreu, quand même son sens péjoratif transpire dans cette langue) qui s’est formée dans l’enceinte de la Cour suprême locale – mais elle prend racine dans l’ensemble de l’establishment juridique du pays, puisque les juges de la Cour suprême ne proviennent pas d’ailleurs que des diverses instances normales, tribunaux locaux des diverses villes du pays. Le tout forme une sorte de tribunal du peuple, préposée – de son propre chef – à juger le parlement, ses députés, le public et ses tendances, et à prendre des décisions pouvant aller à l’encontre de la volonté du public, et les délégués qu’il a (osé) envoyer pour préparer ses lois et pour mettre en place ses règles de conduite.
Les exemples sont foule, le dernier étant la décision honteuse en provenance de ladite clique de permettre aux grandes surfaces commerciales de Tel Aviv d’ouvrir le Chabbath, ce qui détruit le statuquo local, va entrainer une dissolution absolue du respect du Chabbath dans toutes les grandes villes du pays, et surtout va forcer un grand nombre de magasins moins importants (le rav Moses parlait de 12.000, face à un peu plus d’une centaine de grandes surfaces ainsi favorisées) à en faire de même, de peur d’être acculés à déposer bilan.
Les députés religieux, tous ensemble, menacent de quitter le gouvernement si une solution n’est pas trouvée à cet égard – une proposition de loi contournant les dernières décisions de la Cour suprême est à l’œuvre actuellement, mais il n’est pas encore évident que le Premier Ministre soit de la partie.
Il n’est pas sans intérêt de constater que ce même phénomène fait surface ailleurs également, dans pas moins que les Etats Unies d’Amérique, sous la gestion de Donald Trump, ou, pour être plus précis, en opposition à la direction que le président de l’unité nationale en question tente d’innover ! Et ce n’est pas la première fois !
Là, c’est contre les sanctions qu’a décidées le président Trump contre les municipalités qui refusent de s’aligner sur la ligne tracée par lui afin de contrer l’affluence d’islamistes non-contrôlables dans ces villes-refuges. Ces agglomérations sont censées transmettre aux autorités centrales les listes des migrants illégaux qui se trouvent sur leur territoire, et sinon, elles se verront privées de subsides fédéraux.
Un juge fédéral américain de San Francisco a en effet bloqué l’administration Trump dans ce domaine, statuant que le président n’avait pas l’autorité d’attacher de nouvelles conditions à des dépenses fédérales.
Le juge de district William Orrick a accordé une injonction préliminaire pour deux poursuites – l’une déposée par la ville de San Francisco et l’autre, par le comté de Santa Clara – contre le décret-loi du président ciblant les communautés qui protègent les immigrants de la déportation.
L’administration américaine a réagi avec virulence : ce juge local, non élu par le public, se permet de gérer de son propre chef la politique d’accueil de migrants des Etats Unis : « Ce juge a accordé un cadeau aux criminels et aux membres du cartel de la drogue se trouvant aux Etats Unis contre la loi », selon l’expression du communiqué officiel de la Maison Blanche. Le porte-parole de la présidence a ajouté : « Ils doivent supporter d’avoir du sang de morts américains sur leur mains »… Le chef de cabinet de la Maison Blanche, Reince Pribus, a directement admis que le juge en question était tombé sur sa tête…
Cette question locale aux Etats-Unis n’est pas sans concerner également la France, et d’autres pays, émanant d’une conduite générale inspirée par la bonté et l’humanisme de gens de gauche…
Mais l’insoumission émanant des juges, préposés somme toute à n’appliquer que les résolutions du pouvoir, semble devoir être un problème qui dépasse les conjonctures locales : ainsi donc la « clique » en question, dans des pays à forte structure démocratique, finit par être entrainée à dépasser ses prérogatives et à se laisser entrainer à prendre des mesures qu’elle n’est pas habilitée à décréter.
Le chien de garde de la démocratie finit par mordre son maitre !