Dans « Le Figaro », Francis Kalifat explique pourquoi il n’a pas souhaité que Le Pen et Mélenchon viennent à la marche blanche pour Mireille Knoll.
Dans une tribune publiée dans Le Figaro, le président du Crif a choisi d’expliquer son choix lors de la marche blanche organisée le 28 mars pour Mireille Knoll. Il avait alors expliqué que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon « ne seraient pas les bienvenus » à cette manifestation en souvenir de la femme de 85 ans assassinée le 23 mars.
« Le souvenir d’une femme assassinée doit être digne et solennel », commence le président du Crif, expliquant qu’il « condamne, sans réserve et avec force, les huées qui ont accueilli Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ». Distinguant le Crif de la « minorité de manifestants qui a brisé le recueillement du reste du cortège », Francis Kalifat affirme qu’il craignait de tels débordements. Selon lui, c’est une des raisons pour lesquelles il ne souhaitait pas la venue de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. « Ces incidents, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon les anticipaient eux aussi, mais cela ne les a pas dissuadés de venir », leur reproche-t-il. « Eux, les intolérants, ont ainsi pu prendre la pose en victimes de l’intolérance », assène-t-il.
« La lutte contre l’antisémitisme n’est pas un combat à la carte »
Méfiant face « à une unité qui n’aurait été que de façade » avec la présence du Front national et de La France insoumise, il rappelle que « la lutte contre l’antisémitisme n’est pas un combat à la carte ». « Si les dirigeants de ces partis veulent vraiment participer à l’unité de la nation contre l’antisémitisme, alors qu’ils fassent le ménage chez eux et qu’ils lèvent toute ambiguïté sur leurs amitiés et leurs complaisances avec de véritables antisémites », prévient Francis Kalifat.
Si le président du Crif reproche à l’extrême gauche des « complaisances avec l’antisémitisme mais aussi avec l’islamisme », il demande que, face au Front national, « les républicains de gauche comme de droite restent unis et continuent à résister à l’offensive de dédiabolisation de Marine Le Pen ». « Pour extirper ensemble ce cancer qui gangrène notre société et qui rend la vie des Français juifs de plus en plus difficile, il en va de la France et de la République. Le Crif est prêt à relever le défi », conclut Francis Kalifat.
Source www.lepoint.fr