Microsoft expulse d’une réunion des employés opposés à Israël

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Le 26 février, cinq employés de Microsoft ont été expulsés d’une réunion avec Satya Nadella, PDG de l’entreprise, après avoir manifesté contre la collaboration de leur entreprise avec l’armée israélienne. Portant des t-shirts interpellant directement Nadella avec l’inscription « Notre code tue-t-il des enfants, Satya ? », ils ont exprimé leur opposition aux contrats conclus avec Tsahal, lesquels incluent des services d’intelligence artificielle et de cloud computing.

Des accusations lourdes

Cette manifestation fait suite à une enquête de l’Associated Press révélant que Microsoft et OpenAI ont fourni des modèles d’intelligence artificielle utilisés par l’armée israélienne pour identifier des cibles militaires à Gaza et au Liban. L’article mentionne notamment une frappe aérienne controversée en 2023 ayant coûté la vie à trois jeunes filles et leur grand-mère au Liban. Bien que Microsoft n’ait pas commenté ces révélations, la diffusion de ces informations a alimenté un climat de tension au sein de l’entreprise.

Lors de l’incident, Nadella, alors en pleine présentation de nouveaux produits, est resté impassible tandis que les employés manifestaient silencieusement. Rapidement, des agents de sécurité ont escorté les protestataires hors de la salle. Microsoft a précisé dans un communiqué qu’il existait « plusieurs canaux pour permettre aux employés d’exprimer leurs opinions », mais que toute interruption d’événements d’entreprise était proscrite.

Une opposition croissante
Microsoft n’en est pas à sa première confrontation avec ses employés sur ce sujet. En octobre 2023, la société avait déjà licencié deux employés qui avaient organisé une manifestation contre la guerre à Gaza. Lors de cet événement, certains manifestants avaient accusé Microsoft de complicité et qualifié les opérations militaires israéliennes de « génocide », une accusation fermement rejetée par Israël.

Une vidéo de cette manifestation, publiée par une employée juive sur son blog du Times of Israel, montre des protestataires poussant vers elle un drapeau libanais et la qualifiant de « nazie ». Microsoft avait alors justifié les licenciements en invoquant le non-respect de sa politique interne.

Un débat interne persistant
Depuis plusieurs mois, un collectif d’employés s’oppose publiquement à la fourniture de services à l’armée israélienne via la plateforme Azure. Selon l’Associated Press, l’utilisation de l’IA israélienne sur Azure aurait été multipliée par 200 après l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 200 personnes et la prise d’otages. Ces révélations ont relancé le débat interne sur l’éthique de ces contrats.

Les employés opposés à ces contrats ont partagé leur indignation sur des forums internes et les réseaux sociaux, remettant en question la compatibilité de ces engagements avec les principes éthiques de Microsoft, notamment en matière de droits humains. Un ancien employé, Abdo Mohamed, licencié après la manifestation d’octobre, accuse l’entreprise de privilégier ses profits aux dépens de ses engagements moraux.

Microsoft et Israël : un partenariat stratégique et légitime
L’affaire met en lumière les tensions croissantes entre les grandes entreprises technologiques et leurs employés engagés sur des questions éthiques et politiques. Cependant, Microsoft agit dans le cadre de la légalité et de ses obligations commerciales, en s’associant avec Israël, un allié stratégique des démocraties occidentales. La technologie développée par Microsoft et OpenAI vise à améliorer la sécurité d’un État qui fait face à des menaces terroristes constantes. La protection des populations civiles israéliennes nécessite des outils modernes et efficaces, et les avancées de l’intelligence artificielle contribuent à limiter les frappes aveugles en identifiant précisément les cibles militaires.

Microsoft, comme toute entreprise, doit naviguer entre ses impératifs économiques et les pressions internes, mais il est essentiel de rappeler que la sécurité d’Israël n’est pas un choix idéologique : c’est une nécessité pour la stabilité régionale et la défense des valeurs démocratiques. En maintenant ces contrats, Microsoft affirme son engagement à soutenir ses partenaires stratégiques tout en respectant les principes qui guident son action au niveau international.

Jforum.fr

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