Le meurtre de Sarah Halimi était « prémédité », a déclaré son fils Yonathan Halimi mercredi soir sur i24NEWS, qui a regretté que le rapport d’expertise psychiatrique du suspect, Kada Traoré, révélé plus tôt dans la journée, ne reconnaisse pas son entière responsabilité
« Il est très pénible de lire ce rapport. Les faits sont clairs pour nous. Cet assassin a été arrêté plusieurs fois, il était connu de la police, il n’a jamais été reconnu quelqu’un de malade mental », a-t-il déclaré.
« On sait qu’il a visé sa victime, qu’il a tout prémédité et organisé, et il est pénible de voir qu’on ne reconnait pas toute l’entière responsabilité (du suspect) dans ce meurtre et dans cet acte antisémite qui est évident », a-t-il ajouté.
« On se bat pour que le caractère antisémite et terroriste soit reconnu. Il faut que tout le monde sache que la veille du meurtre, l’assassin a passé la journée dans une mosquée (…) il savait qu’elle était juive et il a prémédité son acte », a-t-il martelé.
Pour Yonathan Halimi, qui notamment été le témoin d’insultes qui avaient été adressées par la famille du tueur à sa propre famille, « le meurtrier n’a jamais donné l’impression d’être dérangé mentalement ».
Contre-expertise
Plus tôt dans la journée, l‘un des avocats de la famille de Sarah Halimi, Me Buchinger, a annoncé qu’il sollicitera une contre-expertise, suite au rapport qui a conclu à une responsabilité partielle de l’auteur du meurtre le soir des faits en raison d’une « altération du discernement ».
Dans son rapport, le praticien « essaye de fournir des explications qui ne sont absolument pas convaincantes », a estimé Me Buchinger, « et il est évident que sur ce point nous allons solliciter, de toute évidence, une mesure de contre-expertise ».
L’expert a jugé dans son rapport remis au juge d’instruction, que l’auteur du meurtre, Kada Traoré, avait agi « sous l’emprise d’une bouffée délirante aiguë », et dont la prise « massive » de cannabis a « démultiplié l’effet »
C’est sur ce point précis, qui apparaît être l’élément central de l’atténuation de la responsabilité du suspect dans le rapport, que Me Buchinger a relevé des incohérences qui ont motivé sa demande de contre-expertise.
Selon lui, l’expert nommé dans cette affaire a « pris pour argent comptant » l’affirmation du suspect sans prendre en compte ce rapport toxicologique. Le médecin psychiatre a également « essayer de dissimuler » le fait que l’auteur du meurtre a « choisi délibérément sa victime », s’est révolté Me Buchinger.
Si le rapport atténue la responsabilité de Traoré, il laisse ouverte la voie à un procès, sans trancher la question du mobile antisémite.
Le 4 avril dernier, Sarah Halimi a été retrouvée morte au pied de son immeuble du quartier populaire de Belleville, après avoir été rouée de coups pendant plus d’une heure puis défenestrée vivante du 3ème étage de son appartement.
Kada Traoré, un Musulman de 27 ans, est entré à 4h du matin chez Mme Halimi par le balcon, l’a torturée, et a clamé des sourates du Coran et crié « Allah Akbar » à plusieurs reprises.
Après avoir achevé Mme Halimi, Kada Traoré aurait alors crié « j’ai tué le sheitan », selon des témoins.
Le meurtre de Sarah Halimi a provoqué une vague de colère et d’indignation, notamment auprès de la communauté juive française qui réclame depuis plusieurs mois que le caractère antisémite du crime soit retenu par la police, en vain.
Source www.i24news.tv