Au mois d’avril 2016, dans le cadre d’une visite en Egypte du roi Salman d’Arabie au Caire, un accord avait été passé entre les deux dirigeants pour la rétrocession à l’Arabie saoudite des îles de Tiran et Sanafir. Ces deux îlots inhabités mais hautement stratégiques situés à l’entrée du golfe d’Akaba sont à équidistance des deux pays. Ils avaient été “cédés” sous forme de bail par l’Arabie saoudite à l’Egypte après la Guerre d’Indépendance de 1948 en “compensation” de la prise d’Eilat par l’armée israélienne.
Cette décision égyptienne de 2016 avait entraîné de nombreuses protestations en Egypte et la Haute cour constitutionnelle avait annulé toutes les décision concernant cette question. Après des débats très houleux, le Parlement avait tout de même entériné l’accord, et en 2017, le président égyptien Abd El-Fatah A-Sissi, passant outre la décision de la Haute cour, avait également donné son accord à ce transfert de souveraineté.
Et alors que le prince héritier Mohamed ben Salman était reçu dimanche par le président A-Sissi à Ismaïlia, la Haute cour d’Appel a finalement validé l’accord de manière définitive. Cette décision judiciaire a été interprétée dans les deux pays comme un cadeau de bienvenue au prince d’Arabie.
Mais pour que cet accord soit mis en oeuvre il fallait encore l’assentiment d’Israël, car en vertu des accords de paix signés avec l’Egypte en 1979, ces deux îles font partie des zones qui doivent être démilitarisées. En effet, la fermeture du détroit de Tiran, comme l’avait fait le président Nasser à la fin du mois de mai 1967, empêcherait le trafic maritime israélien à destination d’Eilat ou en partance de ce port.
Mais Jérusalem a donné son aval à la décision égyptienne par le biais de son ambassade au Caire, ce qui ne pourra qu’améliorer encore les relations encore discrètes entre Israël et l’Arabie saoudite.
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