Le manifeste contre le nouvel antisémitisme, appelant à « frapper d’obsolescence » des versets du Coran prônant la violence, suscite la colère des instances musulmans et d’éditorialistes arabes
Par Y. Graff*
Le 21 avril 2018, Le Parisien publiait un manifeste signé par plus de 250 personnalités françaises, dont l’ancien président Nicolas Sarkozy, l’ancien premier ministre Manuel Valls et le célèbre chanteur Charles Aznavour, condamnant le “nouvel antisémitisme” diffusé par les adeptes d’un islam radical en France. Le manifeste est paru près d’un mois après l’assassinat de Mireille Knoll, rescapée de la Shoah âgée de 85 ans qui a été mortellement poignardée dans son appartement parisien, et environ un an après qu’une autre femme juive, Sarah Halimi, âgée de 65 ans, eut été battue à mort dans son appartement de Paris. Ces deux assassinats ont été reconnus par les autorités françaises comme des crimes de haine à motivation antisémite.
Le manifeste, rédigé par Philippe Val, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, relève que « onze Juifs viennent d’être assassinés – et certains torturés – parce que juifs, par des islamistes radicaux », imputant par ce constat à l’islam radical un nouvel antisémitisme qui a conduit au meurtre de Juifs. On peut aussi lire que « 10 % des citoyens juifs d’Ile-de-France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités », ce qui s’apparenterait à une “épuration ethnique à bas bruit”.
Le manifeste demande par conséquent que les autorités musulmanes déclarent obsolètes les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des Juifs, des chrétiens et des incroyants, en prenant exemple sur l’abandon, par Vatican II, des écrits antisémites au 20e siècle. [1]
Il convient d’observer que parmi les signataires du manifeste figurent des personnalités musulmanes, comme l’écrivain algérien Boualem Sansal, le mufti de la communauté des îles Comores en France Mohamed ‘Ali Kacim, Hassen Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy, ou encore le blogueur palestinien Waleed Al-Husseini.
Ce manifeste a suscité des réactions virulentes de la part de religieux musulmans et d’éditorialistes des médias arabes. Les instances religieuses musulmanes ont rejeté la demande de déclarer obsolètes certains versets du Coran, et accusé les signataires d’ignorance et de racisme, ainsi que d’incitation à l’islamophobie. Parmi les critiques les plus remarquées figurent la haute autorité religieuse d’Al-Azhar, en Egypte, qui a rétorqué que les signataires du manifeste avaient mal compris les versets coraniques incriminés, lesquels ne se rapporteraient qu’à des circonstances d’auto-défense. Le Coran, soulignent ces détracteurs, prône la paix et non la guerre ou la violence. Le cheikh d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayeb a qualifié la requête du manifeste d’ “insolente”, ajoutant que le “mépris de ce qui est sacré pour les autres est une des principales causes du terrorisme et de l’assassinat d’innocents”.
L’adjoint d’Al-Tayeb, ‘Abbas Shouman, a pour sa part affirmé qu’on ne pouvait pas déclarer obsolète la moindre lettre du Coran, et que ceux qui le réclamaient pouvaient “aller en enfer”. Certains membres de l’Autorité des fatwas d’Egypte s’en sont également pris au manifeste et à ses signataires. Dans ce contexte, il convient de signaler qu’au cours des dernières années, le régime égyptien a appelé Al-Azhar à agir en vue de réformer le discours religieux, en l’expurgeant des messages et interprétations conduisant à la violence et au terrorisme, et que le refus d’Al-Azhar de se conformer à cette demande a conduit à un conflit avec la présidence. [2]
Des articles parus dans les médias arabes s’en sont également pris au manifeste, affirmant qu’il dénaturait le sens du Coran et pouvait conduire à une guerre de religion. Certains des auteurs ont recouru à des arguments antisémites, évoquant un complot juif contre l’islam, tandis que d’autres ont considéré que le manifeste participait d’une guerre de croisade contre l’islam.
On trouvera ci-dessous le texte du manifeste, suivi de traductions de réactions qu’il a suscitées parmi les autorités religieuses musulmanes, en particulier en Egypte, et parmi des éditorialistes des médias arabes. En annexe figure la liste intégrale des signataires.
Le manifeste contre le nouvel antisémitisme appelle à « frapper d’obsolescence » des versets du Coran qui encouragent la violence à l’encontre des non-musulmans
« Cette terreur se répand »
« L’antisémitisme n’est pas l’affaire des Juifs, c’est l’affaire de tous. Les Français, dont on a mesuré la maturité démocratique après chaque attentat islamiste, vivent un paradoxe tragique. Leur pays est devenu le théâtre d’un antisémitisme meurtrier. Cette terreur se répand, provoquant à la fois la condamnation populaire et un silence médiatique que la récente marche blanche a contribué à rompre. [4]
Lorsqu’un Premier ministre à la tribune de l’Assemblée nationale déclare, sous les applaudissements de tout le pays, que la France sans les Juifs, ce n’est plus la France, il ne s’agit pas d’une belle phrase consolatrice mais d’un avertissement solennel : notre histoire européenne, et singulièrement française, pour des raisons géographiques, religieuses, philosophiques, juridiques, est profondément liée à des cultures diverses parmi lesquelles la pensée juive est déterminante. Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés – et certains torturés – parce que Juifs, par des islamistes radicaux.
« Une épuration ethnique à bas bruit »
Pourtant, la dénonciation de l’islamophobie – qui n’est pas le racisme anti-Arabe à combattre – dissimule les chiffres du ministère de l’Intérieur : les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. 10 % des citoyens juifs d’Ile-de-France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Clemenceau.
Pourquoi ce silence ? Parce que la radicalisation islamiste – et l’antisémitisme qu’il véhicule – est considérée exclusivement par une partie des élites françaises comme l’expression d’une révolte sociale, alors que le même phénomène s’observe dans des sociétés aussi différentes que le Danemark, l’Afghanistan, le Mali ou l’Allemagne… Parce qu’au vieil antisémitisme de l’extrême droite, s’ajoute l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société. Parce que la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif.
« Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie »
Or à la marche blanche pour Mireille Knoll, il y avait des imams conscients que l’antisémitisme musulman est la plus grande menace qui pèse sur l’islam du XXIème siècle et sur le monde de paix et de liberté dans lequel ils ont choisi de vivre. Ils sont, pour la plupart, sous protection policière, ce qui en dit long sur la terreur que font régner les islamistes sur les musulmans de France.
En conséquence, nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des Juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime.
Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie. Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France. » [3]
Les autorités religieuses musulmanes accusent les signataires du manifeste d’ignorance, de racisme et d’islamophobie
Comme indiqué plus haut, le manifeste a suscité des réactions furieuses de la part des autorités religieuses musulmanes, y compris de l’institut Al-Azhar, considéré comme l’autorité pan-islamique suprême, de l’Autorité de la fatwa d’Egypte (Dar Al-Ifta) et d’autres religieux musulmans. [5] Rejetant l’appel à déclarer obsolètes certains versets du Coran, ils ont affirmé que ces versets étaient pacifiques et n’appelaient à la guerre que dans des situations d’auto-défense. Les signataires du manifeste, selon eux, sont simplement ignorants et nourrissent des sentiments racistes à l’encontre des musulmans.
Le cheikh d’Al-Azhar: « Le mépris de ce qui est sacré pour les autres est une des raisons principales du terrorisme » ; pas un seul verset du Coran n’appelle à tuer les Juifs et les chrétiens
Le cheikh d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayeb, a évoqué le manifeste lors d’un discours prononcé le 5 mai 2018 à Singapour en ces termes : “Le débat sur les assassinats commis au nom de la religion, phénomène actuellement désigné comme ‘terrorisme’, est ancien et décourageant, et une ou plusieurs conférences ne suffiront pas à mettre les choses au clair”. Il a ajouté que les religions étaient innocentes des crimes terroristes et a tourné en dérision la demande contenue dans le manifeste de “geler » [6] des versets du Coran : “Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par les ‘geler’. Devons-nous les mettre au congélateur ?” [7]
Al-Tayeb a mentionné le manifeste une nouvelle fois dans un discours prononcé lors d’une conférence marquant le Laylat Al-Qadr. Il l’a qualifié de « fruit du modernisme » qui cherche à “éliminer la vérité suprême de la religion”, ajoutant que “le mépris de ce qui est sacré pour les autres est une des principales raisons du terrorisme et du meurtre d’innocents. »
Il a encore déclaré que, bien que le manifeste contienne de fausses affirmations sur l’islam, on peut passer outre, sauf en ce qui concerne la requête visant à ce que les autorités religieuses musulmanes déclarent obsolètes certains versets du Coran qui appelleraient au meurtre des Juifs, des chrétiens et des incroyants. Il a expliqué que “le Coran ne contient pas un seul verset appelant à tuer les Juifs et les chrétiens, et qu’ “il n’y a pas de place pour une telle barbarie dans ce livre”. Les versets qui appellent à combattre ne s’appliqueraient qu’à des situations d’auto-défense, et ils s’appliquent aux attaques menées par des musulmans comme des non-musulmans, selon lui. Mentionnant le verset 2:256 du Coran, qui affirme qu’il “n’y a pas de contrainte en religion”, il a demandé : ”Pourquoi le Coran appellerait-il à tuer les Juifs et les chrétiens ? Pour les contraindre à se convertir ? Comment une personne raisonnable peut-elle prétendre cela ?” “Cela m’attriste que certains prétendent des choses pareilles”, a-t-il ajouté, “sans se rendre compte de la quantité d’hostilité et de haine que leurs déclarations sèment dans les cœurs d’un milliard et demi de musulmans, pour qui ce livre est sacré”.
Al-Tayeb a encore expliqué que, depuis l’époque de Mahomet, l’islam n’a jamais considéré les juifs comme un groupe uniforme, mais a distingué entre les bons et les mauvais Juifs, tout comme il fait aujourd’hui la distinction entre judaïsme et sionisme. “Critiquer l’entité sioniste ne signifie pas critiquer les Juifs et le judaïsme, et le problème de l’antisémitisme est un mensonge qui continue de tromper les nations jusqu’à ce jour” [8].
Le cheikh adjoint d’Al-Azhar : « Les signataires du manifeste ont mal compris le Coran ; qu’ils aillent au diable ! »
L’adjoint d’Al-Tayeb, ‘Abbas Shouman, a fustigé le manifeste dans un post du 26 avril sur sa page Facebook : “Non au gel d’une seule lettre du Coran. Ceux qui demandent cela peuvent aller au diable. La demande des 300 personnalités françaises de geler des versets du Coran qui, selon eux, appellent à tuer les non musulmans, est injustifiée et inacceptable… Elle traduit une ignorance absolue de leur part, dans le meilleur des cas. [Le Coran] ne contient pas un seul verset appelant à tuer quiconque n’a pas commis de crime passible de la peine de mort, comme l’assassinat prémédité ou le fait de prendre les armes pour nous combattre [musulmans]. Nous ne sommes pas responsables si d’autres interprètent mal les versets ou les interprètent de manière littérale, sans consulter les interprétations des érudits [musulmans]. Les versets qu’ils considèrent comme appelant à les tuer sont en réalité des versets pacifiques, parce que tous les versets guerriers se situent dans le contexte d’une agression contre nous, et pas d’une agression [de notre part] à l’encontre d’autrui. Le principe [de l’auto-défense] n’est pas contesté, même par ceux qui appellent à geler ces versets. Toutes les religions, et même les lois faites par l’homme, reconnaissent le droit à l’auto-défense et le droit de défendre sa nation, son honneur, etc. contre des attaques de différentes natures. Même le commandement d’Allah [Coran 8:60] de préparer des forces afin de terrifier l’ennemi – ‘Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre’ – (…) est en réalité un verset pacifique, parce que ceux qui pensent nous attaquer, lorsqu’ils voient notre puissance, ont peur de nous affronter et s’abstiennent d’attaquer et de nous combattre, et nous ne le combattrons pas non plus, aussi longtemps qu’ils seront pacifiques avec nous. Le fait de s’armer et de préparer des forces empêche ainsi la guerre. Les signataires du manifeste devraient comprendre correctement le Livre d’Allah [avant de présenter de telles demandes] – mais s’ils se reposent sur leur compréhension défectueuse, alors qu’ils aillent au diable avec leurs demandes ». [9]
Dans un discours prononcé le 28 avril 2018 lors d’une conférence à Al-Azhar, Shouman a réitéré ces arguments et expliqué que le Coran était exempt d’appels à la violence : “Je mets au défi le monde entier. Qu’une seule personne m’apporte un verset du Coran qui appelle au meurtre des autres… Al-Azhar ne laissera personne déformer le Livre d’Allah ». [10]
D’autres érudits d’Al-Azhar : « Le Coran est saint et ne doit pas être modifié ou remis en question »
Des critiques contre le manifeste ont également été exprimées par d’autres érudits d’Al-Azhar et membres des autorités religieuses égyptiennes. Un rapport paru le 29 avril dans le quotidien égyptien Al-Yawm Al-Sabi’ cite plusieurs cheikhs d’Al-Azhar, furieux par le manifeste, qu’ils considèrent comme une violation des valeurs sacrées de l’islam et de la liberté religieuse des musulmans. Ainsi, Muhammad Al-Shahat Al-Gundi, membre de l’académie pour la recherche islamique d’Al-Azhar, a déclaré au journal que “le Coran est un livre saint et inspiré, et il est interdit de modifier, de porter atteinte à ses déclarations ou de les remettre en question. Personne ne peut nuire à [sa sainteté] ou avancer des arguments mensongers, selon lesquels certains versets du Coran inciteraient à la violence ou au terrorisme, car ce sont des mensonges qui ne doivent pas [même] être discutés. Les paroles du Coran ne sont pas un sujet de discussion ou de débat”. Il a ajouté que “si l’Occident ne reconnaît pas la religion (…), alors posons la question en termes de droits de l’homme et demandons : est-il concevable de porter atteinte aux droits de millions de musulmans et de demander de geler des versets du Coran ? Cela est-il compatible avec les droits de l’homme [?]… Des délégations d’Al-Azhar devraient se rendre en visite dans d’autres pays pour discuter de la nature élevée du Coran et de la tolérance et du patriotisme qu’il renferme, et pour affronter les faux arguments présentés par des personnalités en Occident dans le but de déclencher une nouvelle crise sociale. »
Le cheikh Saleh ‘Abd Al-Hamid, membre de la Commission de la fatwa d’Al-Azhar, a déclaré : “Nous, membres d’Al-Azhar, comme tous les musulmans qui aiment profondément leur religion, monterons la garde face aux demandes entendues récemment de geler les versets de l’honorable Coran”. Il a précisé que “personne, aujourd’hui ou à l’avenir, ne devrait même oser discuter de ces demandes, qui reflètent l’ignorance, le fanatisme et l’ingérence dans les principes des autres[religions]… Je dis [à ceux qui les ont présentées] : « Vos demandes sont totalement rejetées, car elles trahissent votre ignorance et votre haine secrète de l’islam et des musulmans”. [11]
L’autorité des fatwas égyptienne : « La demande de supprimer des versets du Coran révèle un “racisme méprisable” »
Le 24 avril, l’Observatoire de l’islamophobie, lié à l’autorité des fatwas égyptienne Dar Al-Ifta, publiait un communiqué dénonçant le manifeste et ses signataires : “L’observatoire condamne l’appel de Philippe Val, ancien rédacteur en chef du magazine satirique Charlie Hebdo, à supprimer des versets du Saint Coran qui, pense-t-il, appellent à combattre les juifs et les chrétiens, et considère cet appel comme l’expression d’un racisme méprisable. L’observatoire dénonce les appels de ce genre, qui sont entendus périodiquement [en France], et qui suscitent des attaques contre les musulmans et de l’hostilité à leur encontre, déclenchent des conflits et des guerres intestines et renforcent le point de vue de certains, pour qui ‘la France n’est pas un pays pour les musulmans’, comme Marion Marechal-Le Pen l’a dit en 2015 (…) [12]
L’observatoire exige une réponse ferme aux appels racistes [du manifeste]… et souligne que le fait d’autoriser de tels appels ou d’en être solidaire alimente l’islamophobie et le sentiment d’exclusion des minorités musulmanes, engendrant une contre-réaction de radicalisation [parmi eux] et suscitant du terrorisme.”
L’observatoire a appelé tous les secteurs de la société française “à respecter la loi qui garantit les droits religieux et met en avant la liberté de culte”, et a appelé les autorités musulmanes en Occident à s’unir, à appliquer les vertus de l’islam et à cultiver la coexistence avec les non-musulmans, tout en respectant la loi et les principes de la foi et en évitant la division et la discorde”. [13]
Khaled ‘Omran, secrétaire pour les questions de fatwas du mufti d’Egypte, a dit à des journalistes que le manifeste reflétait “une pensée extrémiste anti-musulmane… liée à l’extrémisme général qui prévaut dans le monde. Le monde souffre du phénomène de l’extrémisme musulman, [mais] il existe aussi des extrémistes hostiles à l’islam”.
Il convient d’observer que, durant le dernier Ramadan, Khaled Al-Gundi, membre du Conseil suprême aux affaires islamiques du ministère du Waqf égyptien, a parlé dans son émission télévisée des versets guerriers évoqués dans le manifeste et a répété l’argument selon lequel ces versets étaient essentiellement défensifs. Ainsi, mentionnant le verset 8:39 – “Et combattez-les jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allah » – il a déclaré qu’il se rapportait à une situation dans laquelle les musulmans auraient été attaqués. Or les ennemis de l’islam, qui ne connaissent pas l’arabe, se reposent sur leur compréhension erronée de ce verset pour diffamer l’islam, a-t-il dit. [14]
Un juriste marocain : « Aucun livre ne traite les Juifs et les chrétiens plus décemment que le Coran »
Le juriste marocain Ahmad Al-Raysuni, vice-président de l’Union internationale des savants musulmans (IUMS), dirigée par Youssuf Al-Qaradawi, a lui aussi affirmé que le Coran appelait les musulmans à ne combattre que ceux qui les combattaient, et a proposé de tenir un débat télévisé entre musulmans, Juifs et chrétiens sur leurs livres sacrés respectifs, afin de démontrer “qu’aucun des livres révélés [par Allah] ne traite les Juifs et les chrétiens plus décemment et équitablement, ne perpétue mieux la mémoire de leurs vertus et bonnes actions, et n’appelle autant à se montrer miséricordieux avec eux, que l’honorable Coran… » [15]
Des religieux musulmans français : « Le manifeste est “pervers” et “délirant” »
Des dirigeants de la communauté musulmane de France se sont également exprimés contre le manifeste. Ainsi, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a affirmé que le manifeste portait des accusations perverses et délirantes d’antisémitisme contre les citoyens musulmans français et contre l’islam en France, et qu’il était susceptible de dresser les communautés religieuses les unes contre les autres. Abondant dans le même sens, Tareq Oubrou, recteur de la Grande Mosquée de Bordeaux, a estimé que prétendre que le Coran appelait au meurtre était une aberration. [16]
Des auteurs arabes s’en prennent au manifeste, s’appuyant sur des arguments antisémites et anti-chrétiens
De vives critiques du manifeste ont été exprimées dans les médias arabes également. Certains ont estimé qu’il participait d’une guerre croisée contre les musulmans, tandis que d’autres ont accusé le lobby juif en France d’utiliser quelques cas de meurtres de Juifs tués par des musulmans, qui n’avaient pas nécessairement de caractère antisémite, pour accuser l’islam d’antisémitisme. D’autres ont évoqué un complot contre l’islam, lequel pourrait déclencher, selon eux, une guerre de religion et des affrontements entre Arabes et juifs. [17]
Un éditorialiste égyptien : « Le lobby juif déforme la réalité et transforme une poignée d’incidents mortels en vague d’antisémitisme »
L’éditorialiste May ‘Azzam a évoqué le manifeste dans des éditoriaux parus dans le quotidien égyptien Al-Masri Al-Yawm. Dans le premier, intitulé “Hitler était-il musulman ?”, elle affirme que les signataires du manifeste ont négligé le fait que les Juifs ont vécu confortablement sous domination musulmane, alors que les chrétiens les persécutaient en Europe. Elle ajoute que le lobby juif en France tente de détourner l’attention des crimes d’Israël en présentant quelques assassinats de juifs par des musulmans comme une vague d’antisémitisme. Extraits :
“Le lobby juif de France est l’un des plus puissants d’Europe. Il a réussi à dissimuler l’assassinat de manifestants désarmés à Gaza, et à présenter quelques cas de Juifs [français] assassinés par des musulmans, par des individus dérangés ayant un passé criminel, comme une menace pour la communauté juive de France et comme de l’antisémitisme…
Les 300 signataires du manifeste ne se sont pas contentés de dénoncer l’extrémisme musulman, mais ont demandé de geler ou de supprimer les versets du Coran qui incitent selon eux au meurtre de non-musulmans – juifs, chrétiens et athées – et attisent l’antisémitisme… Cet appel a récemment pris de l’ampleur et commence à être entendu par l’opinion. Certains pays se sont vu demander d’omettre du Coran à leurs programmes scolaires (…) tous les versets appelant au djihad et au combat, [au motif que] cela préviendrait le développement de la pensée extrémiste et l’émergence d’organisations terroristes comme l’EI.
Ceux qui prétendent que les versets du Coran appelant à combattre les infidèles sont la cause de la violence et de l’antisémitisme dans le monde devraient se pencher sur l’histoire : Comment les Juifs ont-ils été traités par les musulmans en Andalousie ? Et qui a tué les Juifs d’Allemagne et les a brûlés dans des fours ? Qui a tourné en dérision l’avarice du Juif Shylock dans la pièce de théâtre Le Marchand de Venise ?” [18]
Dans le second éditorial, Azzam écrit que les intellectuels qui ont osé attaquer le Coran et la foi musulmane n’oseraient en revanche pas remettre en question la Shoah, car cela entraînerait des poursuites pour antisémitisme. Elle sous-entend en outre que la communauté juive de France pourrait avoir été impliquée dans les récents assassinats de juifs à Paris afin de tenter de présenter l’islam comme antisémite : “Certaines personnalités françaises bien connues se sont permis de demander l’omission de versets du Coran dont elles croient qu’ils appellent au meurtre des non-musulmans pour des raisons de religion et de foi. Ces personnes prétendent défendre les valeurs et les principes de la France, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Mais elles trembleraient de peur si elles étaient amenées à remettre en question le nombre de victimes de la Shoah – six millions de Juifs – parce que, conformément à la loi française contre l’antisémitisme, [toute personne qui remet ce chiffre en question] fait l’objet de poursuites judiciaires, à l’instar du philosophe Roger Garaudy après qu’il eut publié son livre Les mythes fondateurs de la politique israélienne… [19]
Est-ce une coïncidence si, en mars 2018, un an après le meurtre de Sarah Halimi, une autre femme juive âgée, Mireille Knoll, 85 ans, a été poignardée à mort et si ceux qui ont été accusés de ce crime étaient musulmans ? Ce dernier crime a suscité, le 28 mars 2018, une manifestation contre l’antisémitisme à Paris et la publication ultérieure du manifeste dans Le Parisien… Est-ce une coïncidence ? Peut-être, ou peut-être pas, mais dans tous les cas, les lobbies juifs ont profité de la situation pour exercer des pressions afin de dénoncer l’islam et de l’accuser de terrorisme et d’antisémitisme”. [20]
Un journaliste égyptien : « Le manifeste représente une nouvelle guerre de croisade contre les musulmans ; les 1,5 milliard de musulmans dans le monde ne vont pas rester bras croisés »
Dans un article paru le 29 avril 2018 dans le quotidien égyptien Al-Watan, Sa’id Al-Lawandi, expert en relations internationales au Centre d’études politiques et stratégiques Al-Ahram, a affirmé que la demande du manifeste de supprimer des versets du Coran représentait une nouvelle forme de guerre de Croisade qui pouvait conduire à des guerres de religion désastreuses : “La vérité est que cette demande n’est pas nouvelle, car certains cercles en France s’assurent de la réitérer en diverses occasions. Toutefois, elle a peut-être eu cette fois un impact populaire plus important, car elle a fait suite à l’implication de plusieurs Arabes et musulmans dans des actes de terrorisme, dont les plus récents étaient apparemment ceux de Nice et des Champs-Elysées à Paris. [21]
Il convient de mentionner que, dans les universités et les centres de recherche en France, des études exhaustives sur l’islam sont menées depuis longtemps, et je suis tout à fait certain que [leurs chercheurs] et ceux des autres facultés et bastions d’études orientales savent parfaitement que l’islam condamne la violence et n’y incite pas, car c’est une religion de tolérance.
Il s’agit d’une nouvelle guerre de croisade, différente de l’ancienne, au cours de laquelle les pays occidentaux avaient pris leurs armes et leurs munitions pour aller à Jérusalem, afin de détruire et de chasser la religion musulmane. Ils visent aujourd’hui les mêmes objectifs, par le biais d’un appel à retirer du Saint Coran plusieurs versets auxquels leur arrogance et leur ignorance font dire qu’ils incitent à la violence…
[Ces adversaires de l’Islam] ont oublié qu’1,5 milliard de musulmans dans le monde ne vont pas rester bras croisés. Je mets en garde contre le fait de raviver la haine de l’islam et les guerres de Croisades, depuis les tréfonds de l’histoire, et de ranimer une guerre de religion dans laquelle il n’y aura ni vainqueurs ni vaincus. Je demande à la communauté musulmane de Paris, qui compte entre cinq et six millions de personnes, d’activer les associations qui la représentent… et de soumettre des requêtes à l’Assemblée nationale française et au Parlement européen à Strasbourg, condamnant les signataires de ce [manifeste] incitant à la haine et l’appel à ostraciser les musulmans et à souiller leur honneur [au prétexte qu’[ ils prêcheraient la violence, car [cet appel] est susceptible d’entraîner des crimes contre la paix civile et un conflit de religions, et Allah seul sait quel sera l’impact [de ce conflit] sur les nations… [22]
Un auteur algérien : « Les Juifs comploteurs, et en particulier les sionistes, n’aideront jamais à trouver un terrain d’entente »
Dans un article paru le 26 avril 2018 dans le quotidien algérien Al-Shurouq, l’auteur et conférencier algérien Muhammad Abou Al-Ruwayeh a accusé les signataires du manifeste de préparer le terrain à un affrontement entre juifs et Arabes. Il écrit :
“Le manifeste appelant à supprimer du Coran [ce qu’il appelle] des versets antisémites est simplement un nouveau maillon de la chaîne des complots contre l’islam (…). Ces mesures, qui ne sont pas innocentes, annoncent un affrontement imminent entre Arabes et Juifs, lequel est préparé par tous les moyens, y compris ceux des forces intellectuelles qui soutiennent l’idée sioniste, ou du moins sympathisent avec elle… Certains intellectuels et analystes excluent peut-être un affrontement judéo-arabe, en raison de leur optimisme excessif… [concernant] le rapprochement entre les [différentes] religions et les différents courants. Mais en fin de compte, ils n’auront d’autre choix que d’admettre la réalité, qui conduit à un affrontement, lorsqu’ils comprendront que les Juifs, et en particulier les sionistes, n’ont jamais été et ne seront jamais une base permettant de trouver un terrain commun…
Les signataires du manifeste auraient dû tirer les leçons de l’histoire des combats entre les croisés et les musulmans, car le [mouvement] international des Croisades a tenté, avant même le sionisme international, de distancier les musulmans du Coran en les amenant à adopter les cultures chrétienne et occidentale. Mais ces croisés ont été amèrement déçus (…) ce qui a amené certains de leurs dirigeants à se suicider ou à quitter la région, remplis de crainte face à la prévalence du Coran dans tous ces pays (…). Ils auraient dû revoir le livre guerrier [Mein Kampf], du dirigeant nazi Adolf Hitler – qui a été conduit, par son fanatisme relatif à la race aryenne, à exterminer les autres races, en particulier les Juifs (…) – afin de comprendre la différence entre la manière dont l’islam traite les Juifs, même s’ils sont des comploteurs et des fripons, et malgré leurs attaques contre l’islam – et le traitement qu’ils ont reçu des autres, afin de comprendre la différence entre la justice de l’islam et les religions perverties.” [23]
Annexe : Les signataires
Eliette ABECASSIS ; Richard ABITBOL ; Ruth ABOULKHEIR ; André ABOULKHEIR ; Laure ADLER ; Paul AIDANE ; Waleed AL-HUSSEINI ; Mohamed ALI KACIM ; Michèle ANAHORY ; François ARDEVEN ; Pierre ARDITI ; Janine ATLOUNIAN ; Muriel ATTAL ; Charles AZNAVOUR ; Elisabeth BADINTER ; Patrick BANTMAN ; Laurence BANTMAN ; Adrien BARROT ; Stephane BARSACQ ; Maurice BARTELEMY ; Stéphane BEAUDET ; Patrick BEAUDOUIN ; Annette BECKER ; Florence BEN SADOUN ; Georges BENSOUSSAN ; Gérard BENSUSSAN ; Alain BENTOLILA ; André BERCOFF ; Aurore BERGE ; François BERLEAND ; Françoise BERNARD ; Florence BERTHOUD ; Naem BESTANDJI ; Muriel BEYER ; Jean BIRENBAUM ; Claude BIRMAN ; Joelle BLUMBERG ; Marion BLUMEN ; Lise BOËLL ; Jeannette BOUGRAB ; Céline BOULAY-ESPERONNIER ; Michel BOULEAU ; Laurent BOUVET ; Lise BOUVET ; Fatiha BOYER ; Anne BRANDY ; Caroline BRAY-GOYON ; Zabou BREITMAN ; Claire BRIERE-BLANCHET ; Jean-Paul BRIGHELLI ; Pascal BRUCKNER ; Laura BRUHL ; Daniel BRUN ; Carla BRUNI ; François CAHEN ; Séverine CAMUS ; Jean-Claude CASANOVA ; Bernard CAZENEUVE ; Hassen CHALGHOUMI ; Catherine CHALIER ; Elsa CHAUDUN ; Evelyne CHAUVET ; Ilana CICUREL ; Eric CIOTTI ; Gilles CLAVREUL ; Brigitte-Fanny COHEN ; Marc COHEN ; Jonathan COHEN ; Danielle COHEN-LEVINAS ; Antoine COMPAGNON ; Jacqueline COSTA-LASCOUX ; Brice COUTURIER ; Fabrice D’ALMEIDA ; Eliane DAGANE ; Gérard DARMON ; Marielle DAVID ; William DE CARVALHO ; Elisabeth DE FONTENAY ; Xavier DE GAULLE ; Bernard DE LA VILLARDIERE ; Bertrand DELANOË ; Richard DELL’AGNOLA ; Chantal DELSOL ; Gérard DEPARDIEU ; Guillaume DERVIEUX ; Patrick DESBOIS PERE ; Alexandre DEVECCHIO ; Bouna DIAKHABY ; Marie-Laure DIMON ; Joseph DORE MGR ; Daniel DRAÏ ; Michel DRUCKER ; Richard DUCOUSSET ; Stéphane DUGOWSON ; Martine DUGOWSON ; Frédéric DUMOULIN ; David DUQUESNE ;
Frédéric ENCEL ; Raphaël ENTHOVEN ; Francis ESMENARD ; Christian ESTROSI ; Elise FAGJELES ; Roger FAJNZYLBERG ; Luc FERRY ; Alain FINKIELKRAUT ; Pascal FIORETTO ; Marc-Olivier FOGIEL ; Renée FREGOSI ; Michel GAD WOLKOWICZ ; Aliou GASSAMAL ; Lucile GELLMAN; Jasmine GETZ ; Sammy GHOZLAN ; Jean GLAVANY ; Bernard GOLSE ; Roland GORI ; Marine GOZLAN ; Olivia GREGOIRE ; Mohamed GUERROUMI ; Ghislaine GUERRY ; Olivier GUEZ ; Lydia GUIROUS ; Talila GUTEVILLE ; Patrick GUYOMARD ; Noémie HALIOUA ; Françoise HARDY ; Frédéric HAZIZA ; Jean-Luc HEES ; Serge HEFEZ ; François HEILBRONN ; Marie IBN ARABI-BLONDEL ; Aliza JOBES ; Arthur JOFFE ; Michel JONASZ ; Christine JORDIS ; Dany JUCAUD ; Liliane KANDEL KARIM ; David KHAYAT ; Catherine KINTZLER ; Alain KLEINMANN ; Marc KNOBEL ; Haïm KORSIA ; Julia KRISTEVA ; Rivon KRYGIER ; Estelle KULICH ; Philippe LABRO ; Alexandra LAIGNEL-LAVASTINE ; Lilianne LAMANTOWICZ ; Jack LANG ; Joseph LAROCHE ; Damien LE GUAY ; Daniel LECONTE ; Barbara LEFEBVRE ; Yoann LEMAIRE ; Pierre LESCURE ; Bernard-Henri LEVY ; Maurice LEVY ; Stéphane LEVY ; Michèle LEVY-SOUSSAN ; Marceline LORIDAN-IVENS ; Christine LOTERMAN ; Patrick LOTERMAN ; Enrico MACIAS ; Richard MALKA ; Wladi MAMANE ; Yves MAMOU ; Juliette MEADEL ; Sylvie MEHAUDEL ; Yael MELLUL ; Françoise-Anne MENAGER ; Daniel MESGUICH ; Richard METZ ; Habib MEYER ; Radu MIHAILEANU ; Yann MOIX ; Antoine MOLLERON ; Thibault MOREAU ; Jean-Jacques MOSCOVITZ ; Slim MOUSSA ; Laurent MUNNICH ; Lionel NACCACHE ; Marc NACHT ; Aldo NAOURI ; Xavier NIEL ; Sophie NIZARD ; Anne-Sophie NOGARET ; Karina OBADIA ; Jean-Pierre OBIN ; Edith OCHS ; Christine ORBAN ; Olivier ORBAN ; Marc-Alain OUAKNIN ; Yann PADOVA ; Brigitte PASZT ; Dominique PERBEN ; André PERRIN ; Serge PERROT ; Laurence PICARD ; Céline PINA ; François PINAULT ; Jean-Robert PITTE ; Nidra POLLER ; Richard PRASQUIER ; Michael PRAZAN ; Nadège PULJAK ; Jean-François RABAIN ; Marianne RABAIN-LEBOVICI ; Ruben RABINOVITCH ; Jean-Pierre RAFFARIN ; Christiane RANCE ; Jean-Jacques RASSIAL ; Renaud RENAUD ; Jean-Louis REPELSKI ; Solange REPLESKI ; Ivan RIOUFOL ; Jacob ROGOZINSKI ; Olivier ROLIN ; Marie-Helène ROUTISSEAU ; Catherine ROZENBERG ; Philippe RUSZNIEWSKI ; Boualem SANSAL ; Georges-Elia SARFATI ; Nicolas SARKOZY ; Josiane SBERRO ; Jean-Paul SCARPITTA ; Eric-Emmanuel SCHMITT ; Dominique SCHNAPPER ; André SENIK ; Joann SFAR ; Vadim SHER ; Stéphane SIMON ; Patricia SITRUK ; Jean-François SOLAL ; Paule STEINER ; Jean-Benjamin STORA ; Francis SZPINER ; Anne SZULMAJSTER ; Pierre-André TAGUIEFF ; Maud TABACHNIK ; Jacques TARNERO ; Michel TAUBER ; Daniel TECHNIO ; Julien TROKINER ; Cosimo TRONO ; Monette VACQUIN ; Henri VACQUIN ; Philippe VAL ; Caroline VALENTIN ; Manuel VALLS ; Sibyle VEIL ; Jacques VENDROUX ; Natacha VITRAT ; Sabrina VOLCOT-FREEMAN ; Régine WAINTRATER ; Laurent WAUQUIEZ ; Aude WEILL-RAYNAL ; Simone WIENER ; Annette WIEVIORKA ; Jean-Pierre WINTER ; Jacques WROBEL ; André ZAGURY ; Alain ZAKSAS ; Paul ZAWADZKIv Marc ZERBIB ; Céline ZINS ; Jean-Claude ZYLBERSTEIN. »
* Y. Graff est chercheur à MEMRI.
[1] Lors de la conclusion du Concile Vatican II, le 28 octobre 1965, le Pape Paul VI avait lu la ‘Déclaration sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes (Nostra Aetate). » Cette déclaration exprime le respect des autres religions et appelle au dialogue des catholiques avec elles. Elle rejette également la notion selon laquelle les Juifs à l’époque, ou ceux d’aujourd’hui, pourraient être accusés d’avoir crucifié Jésus, et déplore “ les haines, persécutions et manifestations d’antisémitisme qui ont été dirigées contre les Juifs”(catholicculture.org).
[2] Voir MEMRI Special Dispatch No. 6114, Egyptian Columnists On Al-Sisi Regime’s Campaign For ‘Renewal Of Religious Discourse’ As A Way Of Fighting Terrorism, 23 juillet 2015 ; Inquiry & Analysis No. 1326, In Egypt, Clashes Between The Institution Of The Presidency And The Institution Of Al-Azhar, 21 août 2017.
[3] Source : Le Parisien (France), 21 avril, 2018.
[4] Référence aux marches en mémoire de Mireille Knoll organisées le 28 mars 2018 à Paris et dans d’autres villes de France. Theguardian.com, 28 mars 2018.
[5] Al-Qaeda a même appelé à assassiner l’auteur du manifeste, Philippe Val. Voir MEMRI JTTM report, Al-Qaeda Media Outlet Threatens Former Editor Of French Satirical Magazine Charlie Hebdo, 17 mai 2018.
[6] Dans de nombreuses informations parues dans les médias arabes faisant état du manifeste, son appel à “frapper d’obsolescence” certains versets du Coran a été traduit comme une demande à les “geler”, “supprimer” ou “annuler”.
[7] Al-Ahram (Egypte), 5 mai 2018.
[8] Al-Masri Al-Yawm (Egypte), 11 juin 2018.
[9] Facebook.com/shoumanabbas, 26 avril 2018.
[10] Al-Masri Al-Yawm (Egypte), 29 avril 2018.
[11] Al-Yawm Al-Sabi’ (Egypte), 29 avril 2018.
[12] Marechal-Le Pen a tenu ces propos dans le cadre d’une interview en date du 21 novembre 2015 pour le magazine d’extrême-droite Présent.
[13] Dar-alaifta.org, 24 avril 2018.
[14] Al-Masri Al-Yawm (Egypte), 3 juin 2018.
[15] Alyaaoum24.com, 10 mai 2018.
[16] France24.com, 24 avril 2018.
[17] Il convient de noter que presque aucun article dans la presse arabe n’a justifié ou soutenu le manifeste, à l’exception d’un article de Mahmoud Sultan, directeur du quotidien égyptien indépendant Al-Misriyyoun. Il a noté que les musulmans extrémistes qui soutiennent le djihad et commettent des crimes, y compris contre d’autres musulmans, utilisent des versets du Coran pour justifier leurs actes, et que les musulmans sont donc partiellement responsables de la publication du manifeste Al-Misriyyoun (Egypte), 30 avril 2018.
[18] Al-Masri Al-Yawm (Egypte), 28 avril 2018.
[19] Roger Garaudy (1913-2012) était un philosophe et écrivain français communiste, converti à l’islam en 1982 et devenu champion de la cause palestinienne. Dans la dernière partie de sa vie, il a mis en question la Shoah, en particulier dans son livre paru en 1996, Les mythes fondateurs de la politique israélienne. En 1998, ilfut poursuivi en France pour contestation de crimes contre l’humanité.
[20] Al-Masri Al-Yawm (Egypte), 1er mai 2018.
[21] Référence apparente aux attentats à la voiture bélier du 14 juillet 2016 à Nice et sur les Champs-Elysées le 19 juin 2017.
[22] Al-Watan (Egypte), 29 avril 2018.
[23] Echoroukonline.com, 26 avril 2018.