Autour de la table de Chabbath, n°431 Chemini – Ha’hodech
Cette semaine nous aurons la chance de lire deux passages de la Tora. Le premier c’est la section hebdomadaire de Chemini puis la parachath « Ha’hodech ». Pour les besoins du feuillet je m’attarderai sur la deuxième lecture.
D’une manière générale la lecture du Chabbath suit un cours régulier depuis « Beréchith » jusqu’à « Zoth Haberakha » la dernière paracha du 5ème livre. Seulement les Sages de mémoire bénie ont institué durant la période qui précède Pessa’h la lecture de quatre autres passages : Chekalim, Zakhor, Para et enfin Ha’hodech. Chacune de ces lectures est liée avec un événement du calendrier. « Para » lue la semaine dernière, traite de la vache rousse. C’est une préparation à la fête de Pessa’h. A l’époque, quiconque voulait amener son agneau pascal au Temple devait être dépourvu de toute impureté, en particulier de celle du contact avec un mort. Pour ce, il fallait brûler la vache (rousse) entièrement et avec ses cendres faire une aspersion le troisième et le septième jour (il y en a eu en tout que neuf qui ont été incinérées dans ce but, la dixième devant l’être avec la venue du Machia’h). De cette manière nous étions aptes à rentrer au Mikdach (soit dit en passant, si mes lecteurs sont de passage en Terre sainte pour Pessah à venir et ont l’irrésistible envie de monter sur le parvis du Temple ainsi que sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem : étant donné que nous n’avons pas de vache rousse, il nous est formellement défendu de faire une visite cultuelle intéressante de cet ordre… S’il est juste qu’il existe certains endroits permis, nous ne connaissons pas précisément les limites. Il faudra donc s’abstenir d’y monter. Les Rabbanim l’interdisent formellement. D’autre part, notre période très troublée ne nous permet pas de venir jeter de l’huile sur le feu déjà bien chaud dans nos rapports avec les peuplades du Moyen Orient. Il faudra donc s’armer de patience et attendre la venue du Machia’h qui fera le grand lavage de printemps et nous permettra de venir en toute quiétude apporter nos sacrifices au Beth Hamikdach reconstruit… We want Moshiah Now !)
La parachath ‘Ha’hodech traite de la première Mitsva donnée au Clall Israël en Égypte : la sanctification des mois hébraïques (par la suite furent enseignées les lois concernant le sacrifice de l’agneau pascal). Mes lecteurs le savent, les mois du calendrier hébraïque sont lunaires, le cycle lunaire dure 29 jours, un tiers et un reste. A partir du moment où l’on voyait la lune pointer pour la première fois dans le ciel, des témoins se rendaient au Sanhédrin de Jérusalem et les juges proclamaient le début du mois. De nos jours il n’existe plus le Sanhédrin, les Sages ont donc élaboré le calendrier grâce à de savants calculs arithmétiques. Donc le premier mois a été sanctifié par Moché Rabbénou : c’était le mois de Nissan. Et 15 jours plus tard nous sommes sortis d’Égypte. Le Beth Avraham (Admour de Slonim) écrit qu’il s’agit d’une allusion à chacun d’entre nous à savoir que même lorsque l’on se trouve dans des situations compliquées il existe TOUJOURS une possibilité de s’en sortir. La preuve c’est que cette Mitsva « de sanctification du mois » a été donnée en pleine Égypte alors que nous étions plongés dans la plus grande impureté, depuis les pubs de Ramsès et les autres endroits sombres d’Alexandrie… Et pourtant, Hachem a dit à Moché Rabbénou de regarder la nouvelle lune et depuis lors, de mois en mois (et ce, depuis des millénaires) lorsque la lune apparaît, le Clall Israël sanctifie le nouveau mois. C’est une allusion au fait que Hachem donne à chacun la possibilité de renouveler sa ‘Avoda (Service) et aussi la manière de voir sa vie (d’ailleurs le mois c’est « Hodech » qui signifie aussi « Hidouch » / la nouveauté.
Ce passage n’est pas uniquement adressé à tous les Tsadikim de Bené Brak ou de Jérusalem mais c’est aussi une perche lancée en direction des communautés beaucoup plus ‘light’ / ouvertes… De plus, le premier Nissan, Moché Rabbénou a inauguré le Mikdach dans le désert. Cet évènement a eu un retentissement au-delà de la période de l’exode. Ce surplus de Kedoucha / sainteté servira à tout un chacun à sortir de ses zones d’ombres.
Et comme nous sommes à quelques encablures de la fête de Pessa’h (fête de la transmission), on pourra dès à présent tendre une oreille plus attentive envers nos chères petites têtes blondes… Ne pas attendre qu’ils atteignent la vingtaine pour commencer à avoir une discussion ouverte avec notre fils/fille qui a déjà pris un certain pli dans la vie… Si Hachem s’est dévoilé à Moché Rabbénou sur une terre impure, c’est pour lui enseigner le renouvellement du mois, alors à (beaucoup) plus forte raison que nous, les parents qui ont la quarantaine ou la cinquantaine, pourront se pencher sur notre petit Michael ou David âgé de 14/15 ans pour avoir de bonnes et agréables discussions sur ce qu’il traverse à l’école, avec les copains ou dans la famille. Et même si notre Mikael a déjà passé la vingtaine, notre paracha nous apprend qu’il n’est jamais trop tard pour BIEN commencer.
Le sippour
Et comme mon feuillet tient à se renforcer dans la Emouna dans la communauté, je finirai par une anecdote réelle qui s’est déroulée il y a quelques temps en UKRAINE.
Comme mes lecteurs le savent certainement, la vie juive a repris ces dernières années en Ukraine grâce, en particulier, au travail prodigieux des envoyés du rabbi de Loubavitch zatsal. Ils ont constitué et animé des communautés dans tout le pays avec des écoles, synagogues, Mikvé etc. Ce qui mérite une grande bénédiction de notre part et de toutes les communautés juives dans le monde pour leur magnifique travail sur le terrain. Un grand « coup de chapeau » sera levé pour l’abnégation de ces familles ‘Habad qui viennent d’Israël ou d’Amérique et qui redonnent une vitalité à ce pays.
Tout dernièrement alors que l’armée de Poutine bombardait sans pitié les villes limitrophes de la frontière avec la Russie (les soldats russes n’envoient pas des petits papiers jetés par des hélicoptères qui préviennent la population civile de l’imminence d’un bombardement afin que les populations civiles puissent fuir les lieux stratégiques, comme a toujours fait l’armé de l’État hébreu lors des différentes opérations à Gaza… N’est-ce pas ?). Des groupes de réfugiés quittent donc ces villes en direction de la frontière occidentale de l’Ukraine (vers la Pologne et la Roumanie). Dans une de ces villes (je crois que c’est Kharkov, à l’époque elle était hors d’atteinte…) deux groupes de réfugiés de la communauté se sont retrouvés dans un lieu sûr de la ville en préparatif à leur départ. Les passeurs devaient se charger de leur transit. Normalement le premier groupe devait partir le jour-même et seulement le second composé de 18 personnes devait partir le lendemain. Mais les passeurs emmêlèrent les ordres… Au lieu de ne prendre que le premier groupe, ils prirent le deuxième groupe avec le premier groupe en direction de la frontière. Les 18 personnes prirent leurs bagages et baluchons et se dirigèrent vers la frontière laissant loin derrière eux la ville de Kharkov.
Les informations sont formelles : le lundi soir l’aviation russe a bombardé Kharkov et a fait exploser l’immeuble dans lequel les 18 réfugiés devaient passer leur dernière nuit avant leur départ prévu pour le lendemain. L’immeuble a été entièrement rasé ! N’est-ce pas un prodige de Hachem que ce passeur se soit trompé et a pris le deuxième groupe au lieu du premier… D’après vous est-ce qu’il s’agit d’un hasard, ou bien plutôt d’un très grand miracle ? Question à 1000 dollars !
Chabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.
David Gold Soffer tél : 00972 55 677 84 47
e-mail dbgo36@gmail.com
Une grande berakha au rav Mordechai Azoulay et à son épouse (Bait Végan) à l’occasion du mariage de leur fils Aharon Yossef néro yaïr, Mazal Tov, Mazal Tov !
Une bénédiction à Dan Portuguais et à son épouse (Raanana) pour un bon ‘Hinoukh des enfants, la Parnassa et la santé
Et toujours des Tefiloth (prières) pour la protection de tout le Clall Israel et des soldats qui se trouvent sur le front dans le sud ou le nord. Qu’Hachem fasse revenir rapidement les otages dans leurs familles réunies.