Soupçons de détournement et d’abus de confiance : Mélenchon dans le viseur de l’Office antifraude européen
Le fondateur de LFI est au cœur d’une enquête depuis 2017, qui doit déterminer s’il a utilisé des fonds du Parlement européen lorsqu’il était eurodéputé pour financer ses ambitions politiques en France.
Alors que Marine Le Pen pourrait être condamnée lundi à une peine d’inéligibilité, Jean-Luc Mélenchon pourrait lui aussi faire face à de tels risques. Le fondateur de La France insoumise (LFI) est visé depuis 2017 par une enquête de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf). Le rapport final a été dévoilé par Libération vendredi 28
Selon l’Olaf, l’attachée de presse historique de Jean-Luc Mélenchon, Juliette Prados, et son directeur de cabinet, Laurent Maffeïs, sont suspectés d’avoir omis de déclarer qu’ils travaillaient pour le compte de l’Insoumis « en tant que chef de parti politique », indique le rapport cité par Libé. Et ce, alors qu’ils étaient payés par l’institution européenne.
Juliette Prados et Laurent Maffeïs n’auraient également pas respecté la réglementation du Parlement européen, en communiquant via la messagerie du Parti de gauche et non pas à travers celle de Bruxelles. Les anciens collaborateurs de Jean-Luc Mélenchon assurent qu’ils ne savaient pas qui payait leur frais de déplacement. Interrogé par l’Olaf en septembre 2020, l’ancien candidat à la présidentielle est d’ailleurs resté plutôt vague : « Si on n’a rien demandé au Parlement européen, c’est que ça a dû être payé par quelqu’un d’autre […]. Je suppose que cela a été payé avec l’enveloppe « frais de mission ». » Avant d’ajouter qu’il ne serait « pas au courant des règles de mission ».
« Une méconnaissance et un désintérêt assumé »
Le rapport de l’Olaf n’évoque pas clairement une fraude au financement mais juge que Jean-Luc Mélenchon a « méconnu les critères réglementaires associés au contrat d’assistant parlementaire accrédité de M. Maffeïs et de Mme Prados, dont il a pourtant demandé la prise en charge par le Parlement européen ».