« Le manuscrit est quasiment prêt », annonce Florent Brayard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l’histoire de la Shoah, dans les pages du JDD. Depuis le 1er janvier 2016, les droits d’auteur de « Mein Kampf » (« Mon combat ») , l’ouvrage antisémite écrit en 1925 par Adolf Hitler dans sa cellule de prison, sont tombés dans le domaine public.
Pour la première fois depuis 1934, le texte va être réédité en France. « L’édition en circulation n’est pas critique. La traduction a vieilli », explique Florent Bayard. Fruit du travail d’une quinzaine de chercheurs et d’historiens, cette nouvelle édition cherche à apporter un regard actuel sur le texte à l’origine de l’Holocauste.
Succès de librairie pour la réédition allemande
Une réédition de l’ouvrage avait été évoquée en 2015, suscitant une vive polémique. À l’époque, Olivier Mannoni, l’un des traducteurs, expliquait au JDD : » Le problème de « Mein Kampf », c’est qu’il y a comme une espèce de malédiction qui pèse au-dessus du livre. Comme s’il était frappé d’une espèce de tabou parce qu’on a tellement peur des mensonges qu’il contient qu’on se refuse à en parler. Et on a raison. Il a été considéré comme un des moteurs du développement du nazisme depuis sa rédaction, en 1925, jusqu’à la fin de la guerre et la libération des camps de concentration. »
Cette annonce a suscité la réaction de Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui demande que les éditions Fayard « laissent Mein Kampf aux poubelles de l’histoire ».
L’édition commentée du texte, publiée en Allemagne en janvier 2016 pour la première fois depuis 1945, s’était imposée comme un véritable succès en librairie. 85 000 exemplaires s’étaient écoulés en moins d’un an.
Source www.ladepeche.fr