Si l’on pensait que la gauche israélienne avait atteint les bas-fonds du sens moral, la journée de mardi aura montré qu’elle est capable de creuser encore davantage en profondeur. Durant quatre ans et en dépit des évidences, elle a exprimé une haine irrationnelle envers le président américain Donald Trump. Elle a décoché ses flèches les plus empoisonnées à son encontre, le qualifiant de « fou », « déséquilibré », « corrompu », « va-t-en-guerre », « dangereux », « raciste » quand ce n’était pas « fasciste ». Un président américain, qui il faut le rappeler, a pris des décisions historiques sans précédent en faveur d’Israël, s’est dressé contre l’Iran et a réalisé avec Binyamin Netanyahou ce que cette même gauche prétend attendre depuis tant d‘années : la paix avec des pays arabes. La gauche israélienne a d’ailleurs tout fait pour minimiser cette avancée spectaculaire alors qu’elle avait applaudi des deux mains lorsque son idole, Barack Obama, avait obtenu sans raison le prix Nobel de la paix au début de son mandat avant de planter des graines de guerre au Moyen-Orient.
Et voilà que décède mardi dans un hôpital israélien l’une des figures de l’Olp, Saeb Erakat, après que ceux qu’il honnissait tant – les Israéliens – aient tenté de le sauver dans un hôpital de Jérusalem. Et ces mêmes personnalités de gauche – et pas seulement de son extrême – qui n’ont pas de mots assez durs pour le président américain couvrent aujourd’hui d’éloges et pleurent celui qui félicitait les assassins du ministre Re’havam Zeevi, avait lancé la calomnie d’un « massacre de civils » lors de l’Opération Remparts à Jénine, faisait campagne à l’étranger pour la délégitimation d’Israël, revendiquait toute la ville de Jérusalem, accusait les Israéliens de transmettre le Covid19 aux ‘Palestiniens’ et la liste est encore très longue : « homme de paix », « modéré », « intelligent », « amusant », sans oublier « que son souvenir soit béni » et « nos pensées avec sa famille et le peuple palestinien » écrits dans plusieurs tweets. ! On nage en plein délire.
Être aussi impitoyable et agressif envers le président Trump et d’un autre côté aussi indulgent et nostalgique envers un ennemi acharné de l’Etat juif démontre que l’on touche ici au domaine de la psychiatrie et des pulsions autodestructrices, et qu’il y a quelque chose qui s’est définitivement détraqué dans cette gauche israélienne qui fut un jour sioniste et saine d’esprit.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90