Le leader de la Ligue, devenu vice-Premier ministre italien chargé de l’Intérieur, engage Rome dans une lutte impitoyable contre l’immigration clandestine. Pour ce faire, il devra notamment multiplier les accords avec les pays d’origine des migrants.
«Le bon temps pour les clandestins est fini : préparez-vous à faire les valises», a prévenu le chef de la Ligue et membre du nouveau gouvernement italien, Matteo Salvini, le soir du 2 juin, lors d’un meeting à Vincenza, dans le Nord de la péninsule. «Les Etats doivent recommencer à faire leur travail et plus aucun vice-passeur ne doit accoster dans les ports italiens», a-t-il aussi martelé, dans une attaque claire contre les ONG de secours en mer, qu’il accuse régulièrement de complicité avec les réseaux de passeurs.
Luigi Di Maio, le chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S, en coalition gouvernementale avec la Ligue) et vice-Premier ministre chargé du Développement économique et du Travail, a lui aussi traité ces ONG de «taxis de la mer», même si le discours de son mouvement reste plus tempéré que celui de la Ligue sur l’immigration.
«Un bon coup de ciseaux» dans le budget consacré à l’accueil des demandeurs d’asile
Pour accélérer les expulsions – il y en a eu seulement 6 500 en 2017 –, Matteo Salvini devra multiplier les centres de rétention et les accords avec les pays d’origine, dont beaucoup ne sont pas pressés de voir revenir leurs citoyens. Pour trouver rapidement des fonds, il réclame «un bon coup de ciseaux dans les cinq milliards d’euros» consacrés chaque année à l’accueil des demandeurs d’asile.
Ce sont surtout ces centres que dénonce Matteo Salvini. Ils sont payés en moyenne 35 euros par jour et par personne pour fournir gîte, couvert, cours d’italien, soutien juridique et psychologique… Beaucoup s’y emploient et génèrent ainsi une floraison d’activités qui ont redonné vie à des communes rurales en déshérence. D’autres rognent sur tous les frais pour augmenter leurs bénéfices.
Et au-delà des efforts en Italie, le leader de la Ligue est attendu ce 5 juin à Luxembourg pour une réunion des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne. Au menu : la révision de l’accord de Dublin, qui oblige les migrants à déposer leur demande d’asile dans le premier pays européen où ils arrivent.
Cet accord pénalise fortement l’Italie, qui a vu arriver plus de 700 000 migrants depuis 2013. D’autant que si la majorité poursuivaient quand même leur périple vers le nord les premières années, l’Union européenne a imposé une procédure d’identification à l’arrivée en Italie et les pays frontaliers ont mis en place des contrôles systématiques.
Source francais.rt.com