Mar Mar Ra – amer, amer et mauvais !
C’est ainsi que l’on peut résumer la conclusion qui se dessine de l’affaire du Marmara : l’envoi de quelques bateaux turcs, avec le Marmara à leur tête, afin de casser le blocus dont souffre la bande de Gaza, s’est soldé par une attaque de l’armée israélienne et par la mort d’une dizaine d’activistes armés, se trouvant sur ces bateaux.
Depuis lors, la Turquie et Israël sont en brouille, alors que ces deux pays ont très fortement besoin l’un de l’autre : Israël, car la Turquie est tout de même une grande puissance, située à proximité ; la Turquie, face à ses nombreux soucis sur sa frontière orientale, et aussi à sa volonté d’acheter du gaz naturel à Israël, au lieu de dépendre de l’Iran ou de la Russie (un marché évalué à 50 milliards de dollars – dans lequel Israël aura investi quelques pauvres 20 millions…).
Mais, justement, la Turquie n’est pas un pays facile à vivre, et si Erdwan a pris Israël en grippe, il n’est pas aisé de l’amener à changer de position. Ce, d’autant plus que le dirigeant turc n’a pas épargné, ces dernières décennies, le pays des Juifs, y voyant la source du mal dans le monde, un pays qui a dépassé Hitler dans sa cruauté, etc, etc.
Alors, comment fait-on pour débrouiller une telle situation ? De longues tractations ont été entreprises, qui semblent déboucher ces jours-ci sur quelques millions en faveur des familles des tués du Marmara. Ah oui, cela ne signifie-t-il pas qu’Israël s’avoue quelque peu coupable alors que le pays était agressé dans sa politique de légitime défense face au ‘Hamas ?! Cela semble l’être, mais il ne fait aucun doute qu’il vaut mieux avancer d’un pas un peu gênant, plutôt que de rester dans la situation actuelle !
Et ce n’est pas faux : que ne ferait-on pas pour arriver à la paix ?
Du reste, Erdogan a lui aussi été amené à lacher du lest : n’avait-il pas promis qu’il ferait tout pour lever le blocus de la bande de Gaza ? Eh bien voilà : il n’est pas levé… La Turquie pourra envoyer autant de bateaux « humanitaires » qu’elle veut, ils passeront par le port d’Ashdod et leurs produits seront acheminés à leur destinataire par voie terrestre. Ce n’est pas terrible : il s’agit juste de quelques dizaines de kilomètres.
En tout cas, le nom lui-même de cette flotte, qui est celui d’un région centrale en Turquie, pouvait l’indiquer : Mar mar ra’, mais l’essentiel est que cette affaire soit déjà derrière nous…
Un point réellement amer toutefois : les deux familles, dont les enfants ont disparu durant le dernier conflit contre le Hamas, protestent contre le fait que la restitution des restes funéraires de leurs enfants n’ait pas été introduite comme condition à ces accords, alors que Netaniahou s’y était engagé.