La France, le Qatar et la Turquie tentent d’empêcher une guerre totale, et ils ont un intérêt économique
La Turquie, le Qatar et la France ont pris sur eux l’effort diplomatique pour calmer les esprits de guerre entre Israël et le Hezbollah. Doha et Ankara visent à étendre leur influence au Liban, entre autres grâce à des leviers de pression économique comme un partenariat dans le financement des salaires des soldats et l’exportation de marchandises par milliards. La France, qui investit au Liban et a déjà tenté de jouer le rôle de médiateur dans le passé, poussant à une solution politique et critiquant Israël.
L’envoyé spécial du président américain au Liban, Amos Hochstein, est assis depuis 11 mois sur un baril d’explosifs qui est maintenant sur le point d’exploser. Ses tentatives pour empêcher une escalade entre Israël et le Hezbollah et parvenir à une solution politique ont échoué, n’a pas donné de résultats jusqu’à présent, comme en témoignent les derniers jours tendus. Parce que l’influence de Washington s’estompe avec la prolongation de la guerre des Epées de Fer, ceux qui tentent d’atténuer les flammes dans la région sont la France, la Turquie et le Qatar. qui ont envoyé leurs représentants au Liban lundi et mardi – selon un reportage du réseau « Sky News » en arabe.
France : un acteur clé de la décision 1701 revient à la table
Après la première vague de bombardements aériens contre des cibles du Hezbollah lundi, la France a annoncé qu’elle exigerait une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, dont elle est membre permanent, pour discuter de la situation dans le pays. Jean-Noël Barro a promis que son pays « ferait tout pour éviter une flambée régionale qui serait dévastatrice pour tout le monde », a en même temps déclaré l’envoyé du président Macron pour les affaires libanaises, l’ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, lors d’une visite d’urgence à Beyrouth pour tenter de calmer les esprits.
Depuis le début de la semaine, la France tente de retrouver le rôle de médiateur entre Israël et le Liban, qu’elle a tenu aux côtés des États-Unis ces derniers mois et dans le passé, par solidarité, par clientélisme historique et par liens économiques avec ce pays. L’ancienne puissance coloniale, qui a gouverné le Liban jusqu’aux années 1940, est toujours un investisseur majeur dans les infrastructures du pays, l’aide financièrement et s’implique dans son système politique. Elle est également l’un de ses principaux partenaires commerciaux.
Les relations économiques des pays sont diverses. En 2022, le Liban a importé des marchandises de France pour un montant de 411 millions de dollars et en a exporté pour un montant de 107 millions de dollars. Mais ces produits ne reflètent pas seulement les intérêts du président français Emmanuel Macron au Moyen-Orient. Dès la première semaine de guerre, en octobre, on apprend qu’aucun gaz n’a été trouvé dans le bloc 9, qui était au cœur des négociations sur la frontière maritime en raison de la présence du gisement gazier de Kena sur son territoire. Un consortium dirigé par le français Total, qui comprend également l’italien ENI et Qatar Energy, s’est rendu compte à la fin des forages exploratoires qu’il n’y avait pas de gaz naturel à produire. En décembre dernier, un autre appel d’offres d’exploration a été lancé à Beyrouth, auquel Total pourrait participer.
Un nouveau gouvernement est désormais au pouvoir en France, nommé la semaine dernière après des mois de désordre politique et après « avoir plié la main » du président Macron et des luttes avec le bloc de gauche, qui a revendiqué la victoire aux élections générales tenues en juillet. Le nouveau gouvernement est considéré comme plus à droite que le gouvernement sortant, et Israël espère connaître ses positions concernant le conflit actuel avec le Hezbollah au Liban, ainsi que concernant la guerre à Gaza. Macron a condamné cette semaine l’attaque des téléavertisseurs et des talkies-walkies israéliens, affirmant que la France se tient aux côtés du Liban dans « la tristesse qu’elle éprouve pour toutes les victimes civiles », tout en évitant de mentionner l’organisation Hezbollah.
Macron se trouve être l’allié de la Turquie et du Qatar dans cette affaire. Dis-moi qui sont tes amis, je te dirais qui tu es.
A trois ils espèrent sauver le Hezbollah, avec l’appui de l’Iran, après avoir regretté de n’avoir rien pu faire pour le Hamas, dont le chef Sinwar semble avoir disparu.
Une fois de plus, la France est du mauvais côté de l’histoire. Israël en sait quelque chose, car toutes les pseudo-garanties de papier mises sur la table pour assurer la paix à la frontière notamment par la résolution 1701 de l’ONU n’ont jamais été assurées ni même assumées. Cela fait 56 ans que l’ONU est censée assurer le calme à la frontière, mais de facto cette force ne sert qu’à restreindre Israël dans ses capacités d’action à l’encontre du Hezbollah. La participation de la France à la force onusienne lui coûte près de 80 millions d’euros par an alors qu’elle est en faillite.
Le Hezbollah a en toute impunité transformé le Sud Liban en une forteresse capable d’agresser Israël, sous l’œil bienveillant des instances internationales et de la France en particulier. Il ne faut pas s’étonner des malheurs qui arrivent à Monsieur Macron. La justice immanente existe, encore faut-il la voir. Quant à la Turquie, la crise qu’elle subit est le prix de sa haine d’Israël. L’Iran quant à elle semble avoir changé de priorités, la situation en interne est devenue l’urgence absolue pour la survie du régime. Si elle flatte le Hezbollah alors qu’il est au fond du gouffre, c’est pour lui faire comprendre qu’il sera à présent seul à gérer ses problèmes.
La France met la charrue avant les bœufs dans cette affaire. Son objectif doit être le désarment du Hezbollah, et non d’Israël, et la paix ne passera que par la disparition du terrorisme, et non de ses victimes.