Le président français Emmanuel Macron a vivement condamné Israël après une frappe aérienne sur le quartier de Dahiyya, à Beyrouth, déclarant qu’il s’agissait d’une « violation inacceptable » du cessez-le-feu. Cependant, cette déclaration a fait l’impasse sur les tirs précédents du Hezbollah, qui avaient visé plusieurs communautés du nord d’Israël, ainsi que sur la présence d’un entrepôt militaire du groupe terroriste caché en zone résidentielle.
Dans sa déclaration, Macron a exprimé sa solidarité avec les habitants de Beyrouth, affirmant que « rien ne justifie le bombardement israélien d’une banlieue libanaise ». Il a également annoncé son intention de contacter le Premier ministre israélien ainsi que le président américain pour discuter des événements récents.
Toutefois, le président français n’a à aucun moment mentionné les tirs de roquettes du Hezbollah qui ont provoqué des alarmes dans plusieurs localités israéliennes, notamment Kiryat Shmona, Margaliot et Misgav Am. Il n’a pas non plus évoqué la menace que représentent les infrastructures militaires du Hezbollah dissimulées au sein de zones civiles, mettant en danger la population libanaise elle-même.
L’attitude du président français s’inscrit dans une tendance plus large de la diplomatie européenne, qui se montre souvent critique envers Israël tout en minimisant les actions agressives du Hezbollah et d’autres groupes soutenus par l’Iran. En déclarant que « ce qui s’est passé aujourd’hui au Liban est inacceptable », sans émettre la moindre réprobation à l’égard des attaques précédentes du Hezbollah, Macron envoie un message ambivalent. Il laisse entendre que seules les actions d’Israël sont sujettes à critique, tandis que les violations du cessez-le-feu par les groupes terroristes semblent être passées sous silence.
Israël, de son côté, justifie son opération à Beyrouth par la nécessité de neutraliser des menaces imminentes. Le Hezbollah a déjà utilisé la méthode consistant à positionner ses armes dans des zones densément peuplées, ce qui complique toute réponse militaire sans provoquer de dégâts collatéraux.
Macron a également mis en avant son engagement pour la reconstruction du Liban, en partenariat avec Washington et l’ONU. Mais cette démarche soulève une question essentielle : peut-on parler de « reconstruction » alors que le Hezbollah conserve une mainmise totale sur le sud du pays, empêchant toute stabilisation véritable ?
Israël, confronté à une menace constante, poursuit ses opérations défensives pour assurer la sécurité de ses citoyens. Face à cette réalité, les critiques à géométrie variable de certains dirigeants occidentaux risquent de miner les efforts en faveur d’une paix réelle et durable dans la région.
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