Pensant vraisemblablement devoir rester à distance de l’ensauvagement du monde, le président Macron ne participera pas à la grande marche civique contre l’antisémitisme. Il se contente d’écrire une lettre dans Le Parisien Dimanche. Craindrait-il la rue arabe ? Le coup de gueule de Céline Pina.
Qui abandonne les Juifs, abandonne la France. Qui ne fait pas aujourd’hui de la lutte contre l’antisémitisme une priorité de la nation, livre symboliquement une partie de sa population à la vindicte d’une autre partie, fanatisée. Qui abandonne une minorité persécutée parce que ses bourreaux ont pour eux la loi du nombre, est destiné à trahir tous ses engagements. L’histoire révèle les grands hommes et met au grand jour les médiocres. Alors que l’on voit ressurgir les prémisses de ce qui annonça naguère la Shoah et les totalitarismes sanguinaires qui l’ont rendu possible, nos hommes politiques sont soumis à un terrible révélateur. Terrible parce que la majorité des donneurs de leçons bardés de principes qui s’exhibe à longueur de congrès et de meetings s’est vite transformée en une congrégation de lâches prête à sacrifier leurs concitoyens et leurs principes avant même d’y être obligée.
Il a été souvent écrit qu’Emmanuel Macron voulait laisser une trace dans l’histoire. En 40 par exemple on pouvait être de Gaulle ou Pétain. Bien sûr tout le monde se rêve en de Gaulle alors que la plupart finiront en Pétain. Emmanuel Macron, placé face à son moment de vérité, vient de démontrer qu’il n’y avait rien de gaullien en lui. En ne participant pas à la marche contre l’antisémitisme alors que les Juifs de France sont attaqués pour ce qu’ils sont, cet homme a trahi son devoir. Il est devenu indigne de sa fonction.
Terrorisé par l’idée qu’il y aurait une rue arabe en France aussi violente que les foules haineuses que l’on a vu à Berlin ou à Londres et résolu à lui donner des gages, il se montre particulièrement lâche dans un entretien à la BBC où il criminalise Israël et ne dit pas un mot des corridors humanitaires ouverts pour évacuer la population par les hommes de Tsahal. Pas un mot non plus sur les caches du Hamas dans les hôpitaux ni sur le fait que celui-ci tire sur les gazaouis car il ne veut pas que ses boucliers humains s’enfuient. Pourtant qui souhaiteriez-vous avoir comme voisin ? Un terroriste du Hamas ou un soldat de Tsahal ? Poser la question, c’est y répondre. Le premier vit au Moyen-âge et ne rêve que de mort, le second est notre contemporain et se bat pour que son pays puisse continuer à vivre. Le premier tire sur sa population, le second la défend et la protège.
Deux fois plus d’actes antisémites en un mois qu’en deux ans
Pour ne pas froisser la part de la communauté musulmane dominée par les islamistes qui applaudissent aux crimes du Hamas, Emmanuel Macron a choisi de faire de l’antisémitisme un point de détail. Il n’est pas au rendez-vous de l’Histoire alors que l’on a dénombré deux fois plus d’attaques contre les Juifs en un mois qu’en deux ans ! Ultime cynisme. Il se permet de se dérober car dans le fond il pense que les Français ne seront pas non plus au rendez-vous, qu’ils sont prêts à sacrifier leurs compatriotes juifs et qu’ils sont trop idiots pour avoir compris qu’ils sont les suivants au menu.
La réalité, c’est qu’en France, aujourd’hui, les Juifs doivent se cacher : retirer leurs mezouza de leur porte, enlever leurs étoiles de David, quitter dans certains endroits les écoles publiques, déménager de certaines villes, les écoles juives doivent être protégées, comme les synagogues, leurs magasins sont tagués et ils voient un parti comme LFI, leader de la gauche, faire de l’antisémitisme décomplexé une martingale électorale.
Être Juif en France est devenu dangereux. Surtout quand symboliquement le président de la République vous abandonne, donnant ainsi le signal que la curée peut se poursuivre. Ceux qui pratiquent la chasse aux juifs et l’intimidation peuvent donc continuer, le pouvoir vient de révéler qu’il a peur et se couche.
Pourquoi ? Parce qu’il a commencé les accommodements déraisonnables avec les islamistes. Premier gage : l’abandon de nos compatriotes juifs à la violence communautariste. Car c’est là que le bât blesse. Si on avait pu accuser l’extrême-droite de persécuter les Juifs, nul doute qu’Emmanuel Macron aurait pris la tête du cortège et nous aurait abreuvé de couplets sur les ventres féconds d’où sortent les bêtes immondes et sur notre amour de la liberté et de l’égalité qui nous a permis de les vaincre.
Seulement voilà, la France est face à un antisémitisme culturel arabo-musulman que l’influence de l’islamisme a décomplexé, libéré et que personne ne s’est soucié de combattre. Voire qui a été alimenté par l’extrême-gauche qui a très vite compris que le levier du vote musulman dans les banlieues était religieux et identitaire. Ce qui signifie qu’en reprenant les éléments de langage des islamistes, on peut faire un carton électoral à peu de frais. Or les islamistes utilisent énormément le conflit israélo-palestinien pour entretenir le ressentiment des jeunes musulmans et cultiver la haine des Juifs et le rejet de l’Occident.
Quand le poids du nombre anéantit toute morale
Les Juifs, eux, représentent moins de 1% de la population, quand la population d’origine arabo-musulmane représente aujourd’hui plus de 20% des naissances et se chiffre en millions. Le rapport de force numérique n’est donc pas en faveur des Juifs et cela, les politiques l’ont compris. Ils ont compris aussi qu’une partie non négligeable de cette population est sous influence des islamistes et a rompu avec notre mode de vie, nos principes et nos lois. Certains vivent ou désirent vivre ici comme ils le feraient sous la charia: ils voilent les femmes, applaudissent aux prêches antisémites, refusent les principes et valeurs occidentales et veulent imposer un mode de vie islamique en Europe. Pour continuer à profiter de la part de l’électorat musulman sous influence islamiste, ils épousent donc leurs représentations, dont un discours propalestinien plus axé sur la haine des Juifs que sur la quête de solutions pour les Palestiniens.
Ainsi, quand les Juifs sont les cibles d’une idéologie violente, obscurantiste qui rejette l’égalité en droit des hommes, retire à certains toute dignité humaine, légitime le meurtre, le viol, l’esclavage de ce qui n’est pas eux et hait tout ce que nous représentons en tant que peuple, ils ne la reconnaissent pas. Alors que les islamistes, quelle que soit leur obédience, partagent une vision du monde que n’auraient pas démenti les nazis, ils font semblant de l’ignorer. Les islamistes pourtant ne se cachent pas. La branche Frère Musulman par exemple n’a jamais caché son alliance avec Hitler lors de la Seconde guerre mondiale ni le partage de nombre des idées du IIIème Reich. D’ailleurs le modèle de société qu’ils portent est monstrueux : l’État islamique alias Daech n’en est pas une dérive, mais l’aboutissement logique.
L’heure est grave et le président n’est pas au rendez-vous du courage et de la dignité
Cela, le président le sait. Alors pourquoi ne pas être au rendez-vous du courage ? Peut-être tout simplement parce qu’il n’en a aucun. Peut-être parce que, par intérêt électoral et au nom du poids des musulmans dans la société, il prépare les abandons futurs. D’autres explications peuvent être avancées : la crainte que l’emprise islamiste soit tellement forte que si on ne leur abandonne pas symboliquement les Juifs de France, la banlieue pourrait s’embraser. On a vu aussi avec les sorties de Dominique de Villepin le poids et l’influence du Qatar, allié et financeur des Frères musulmans et du Hamas, qui sait faire profiter de ses largesses les hommes de pouvoir des pays européens. On peut aussi évoquer l’absence de travail sur la question de l’emprise islamiste en France au sein des partis politiques, de la haute fonction publique, de l’université…
Un autre point peut être relevé, l’entourage proche de M. Macron vient de la gauche. Or aujourd’hui elle sombre avec LFI dans l’antisémitisme le plus crasse. Quant aux professionnels de l’agitation de la menace fasciste que sont devenus le PS et EELV, non seulement ils ne reconnaissent pas un pogrom et un crime contre l’humanité quand il se commet sous leurs yeux, mais ils sont incapables de défendre sans barguigner les innocents attaqués car ils pensent qu’être trop fermes contre l’antisémitisme leur fera perdre la seule rente électorale qui leur reste.
Une promesse sacrifiée et nos compatriotes juifs abandonnés
Mais si nos compatriotes juifs sont sacrifiés si facilement par des gens qui n’ont que leur intérêt électoral et financier comme boussole morale, vous croyez vraiment qu’ils vous défendront ? Les islamistes ne s’arrêteront pas aux Juifs, c’est notre façon d’être, de penser, de vivre qu’ils haïssent. Notre président vient de montrer qu’il était un Daladier, ce signataire des accords de Munich qui céda tout à Hitler pour éviter la guerre au prix du déshonneur et infligea à son pays, le déshonneur et la guerre selon le bon mot de Churchill.
« Plus jamais ça » était une des plus belles promesses qui aient été faites à l’humanité. Or si on ne peut empêcher que les monstres renaissent, cette phrase signifie que la détermination à les combattre sera telle que le mal ne se propagera plus. Cette promesse vient d’être piétinée par un de ceux qui en étaient garants, notre président. Alors qu’à nouveau l’antisémitisme se déchaine, il choisit sciemment de regarder ailleurs. Après avoir usé jusqu’à la corde le discours de « je suis l’unique garant des valeurs de la République contre le fascisme », il se dérobe quand il s’agit d’agir réellement. Aujourd’hui que le principal marqueur du nazisme, la déshumanisation des Juifs, est de retour, le président se met en scène s’en lavant les mains. Alors certes, comme le rêve Emmanuel Macron, Ponce Pilate est resté dans l’histoire. Mais comme l’archétype de l’irresponsable.