Bientôt la fin des traitements du cancer par chimiothérapie ? Une équipe de scientifiques israéliens travaille sur des cellules artificielles qui mangeraient littéralement les cellules cancereuses. Ces bijoux de nanotechnologie permettraient aussi de mettre au point un traitement personnalisé, loin des ravages de la chimiothérapie.
En Israël la nano-médecine avance à grands pas. Les chercheurs en bionanotechnologies et en nanomédecine à Haïfa travaillent à une nouvelle piste de traitement contre le cancer. Celui-ci s’appuie sur l’utilisation de petites particules de magnétite synthétisées par des bactéries. L’idée est de créer des chaînes de ces nano-aimants et de les guider par un champ magnétique vers la tumeur. Ce dernier peut être alors inversé, créant une surchauffe des aimants et la mort des cellules cancéreuses.
La nanothéranostique est un domaine de la médecine qui combine la thérapie et le diagnostic à une échelle nanodimensionnelle. En l’occurrence, la maladie est traitée par des nanoparticules capables de remplir une fonction en cas d’excitation optique — ou autre.
Par exemple, ces nanoparticules peuvent localement détruire une tumeur cancéreuse par surchauffe. Dans le même temps, la particule peut être fluorescente en cas d’excitation optique, ce qui nous permet de la détecter. Elle peut aussi servir de vecteur à un radionucléide qui peut remplir à son tour une fonction thérapeutique ou de visualisation. On obtient ainsi un système de diagnostic et de soin à trois niveaux.
Les technologies d’ingénierie physique de la biomédecine permettent aux matériaux utilisés en nanothéranostique être non toxiques et compatibles avec l’organisme humain. Leur propriété indispensable est également leur “invisibilité” pour le système immunitaire — sinon ce dernier risque de les détruire. Les nanoparticules ne doivent pas non plus s’accumuler dans l’organisme, et leur surface ne doit pas se salir.
Selon les chercheurs israéliens, l’avenir de la nanothéranostique est prometteur.
La synthèse des méthodes de nanomédecine utilisant des nanomatériaux ultrapurs et biodégradables (qui se désintègrent dans l’organisme) et des approches uniques du MEPhI dans le domaine de la synthèse des radionucléides ouvre des perspectives pour la mise au point de technologies révolutionnaires de nanothéranostique dans le diagnostic et le traitement des maladies oncologiques.
La particularité unique de la nanothéranostique est la destruction des tumeurs cancéreuses et de leurs métastases par des méthodes non invasives avec une précision subcellulaire déterminée par les dimensions de la zone d’impact des nanoparticules.
Les nanomatériaux ultrapurs et biodégradables que nous utilisons permettent de trouver même les tumeurs les plus réduites et de les détruire, le tout suivi de l’évacuation totale des nanoparticules de l’organisme sans effets secondaires. Sachant que l’évacuation est prise en charge par les reins, ce qui est plus sûr que l’évacuation par le foie.
Du point de vue des recherches, les projets en Israël ont significativement avancé. Cependant, l’objectif final consiste à utiliser les élaborations médicales dans la pratique. La prochaine étape sera de démontrer la vectorisation (direction dans laquelle se déplacent les nanoparticules) des médicaments sur les tumeurs simulées, puis de procéder aux essais cliniques en collaboration avec les médecins.
Commercialisation des médicaments à partir des liposomes nanométriques
Le professeur Yechezkel Barenholz, le biochimiste israélien mondialement connu, a été l’un des rares chercheurs à développer des médicaments potentiels basés sur les liposomes. Actuellement il étudie également les applications des liposomes pour la vaccination contre les maladies infectieuses et le cancer, sur le mécanisme de l’action de l’antioxydant et de la thérapie et enfin pour la thérapie des gènes.
Son médicament le plus célèbre, Doxil – développé avec le Professeur Alberto Gabizon, ancien du Centre médical de l’Université de Hadassah et désormais chef de la cancérologie au Centre médical de Shaare Zedek – est utilisé à travers le monde entier dans le cadre de chimiothérapie avec les liposomes. Son utilisation avait été approuvé pour les traitements de l’humain il y a quinze ans aux Etats-Unis et 1997 en Europe. Ce médicament est notamment utilisé dans le traitement du cancer des ovaires et des seins, mais pourrait bien devenir un moyen de traitement pour d’autre cancers encore.
Le docteur Schroeder a déclaré qu’il était important de combattre les métastases, considérant que 90% des morts de la suite d’un cancer résultent de l’ensemencement des tumeurs par la tumeur d’origine à d’autres tissus et organes. En utilisant les nano-robots et les liposomes il a affirmé que la chimiothérapie entrerait mieux dans les cellules.
Le nom de “liposome” est dérivé de deux mots grecs. “Lipo” siginifie graisse et “soma” qui fait référence au corps. Ils ont d’abord été mentionnés par l’hématologue britannique Dr. Alec Bangham en 1961 à Cambridge. Les liposomes ont une capacité naturelle à cibler le cancer, considérant que la paroi endothéliale des vaisseaux sanguins sains est encapsulée par les cellules endothéliales qui sont liées entre elles par de petites fibres empêchant les plus grosses particules de s’échapper. Mais les liposomes nanométriques peuvent entrer rapidement dans les sites de la tumeur par le sang et sont gardés dans le flux sanguin par les parois endothéliales.
Souhail Ftouh – identitejuive.com