Le tout a commencé voici quelques semaines, quand le rabbi de Gour a refusé une bouteille de vin, alors qu’habituellement c’était bien de cette entreprise que l’on prenait le vin pour la Havdala. Mais non, fini : le rabbi le refuse. Il s’est avéré par la suite que la raison de cette décision était en fait non point la cacherouth du vin, mais le fait que la bouteille était fabriquée dans une usine qui travaille 7 jours sur 7. L’un d’entre eux est le Chabbath…
Cette décision a frappé de stupeur l’ensemble des consommateurs, et en tout premier lieu les responsables des divers organismes de cacherouth, car, en fait, il s’agit d’une entreprise énorme, fondée déjà en 1934, puis rachetée par Kour, qui est une entreprise nationalisée, et enfin rendue au secteur privé en 1989. Elle a deux agences : l’une à Yerou’ham, et l’autre à Nazareth.
L’immensité de cette entreprise et la chaleur à laquelle doit arriver son four (1600°) font qu’elle est ouverte sans arrêt, et en effet profane le Chabbath. Elle n’est fermée qu’un jour par an, à Yom Kippour, et cela prend 30 heures pour que la chaleur indispensable soit rétablie.
Mais de là à ce que des organismes de surveillance de cacherouth acceptent une telle situation et accordent leur tampon à l’utilisation de bouteilles de cette origine…
Une grande réunion a été organisée entre les rabbanim responsables de la cacherouth de divers organismes principaux, et la direction de l’entreprise, afin de comprendre le problème et de trouver des solutions valables sur le plan de la Halakha.
Le rav Halperin, responsable du Makhon Technologui libayoth haHalakha, a proposé une formule, et la réunion s’est terminée avec un sursis de deux mois pour arriver à une solution acceptable.
La morale de l’histoire est claire : avec un peu de bon sens, on peut arriver à arranger de nombreux problèmes, aussi lourds soient-ils.