L’Université d’Amsterdam cède devant le lobby anti-Israël

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L’Université d’Amsterdam met fin à l’échange d’étudiants avec l’Université hébraïque, affirmant qu’elle est complice de l’armée israélienne

Environ 10 étudiants de chaque école ont participé à l’échange chaque année.

PAR SHIRA LI BARTOV

L’Université d’Amsterdam a suspendu un échange d’étudiants avec l’Université hébraïque de Jérusalem, affirmant que l’institution n’avait pas réussi à se distancier des violations des droits de l’homme à Gaza pendant la guerre entre Israël et le Hamas.

L’université néerlandaise a annoncé la semaine dernière la suppression du programme, suite à l’avis d’un comité interne chargé des projets avec ses partenaires en Israël, en Chine et en Hongrie. Le conseil d’administration de l’établissement a demandé cette enquête après les manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué le campus l’année dernière.

L’université a également décidé de ne pas collaborer avec plus de 20 institutions hongroises sanctionnées par l’Union européenne, jugées trop étroitement contrôlées par le régime hongrois. Elle a également décidé que les doctorants chinois qui se rendent aux Pays-Bas par l’intermédiaire du Conseil chinois des bourses seraient autorisés à poursuivre leurs études, mais a déclaré qu’elle adopterait de nouvelles mesures pour protéger leur liberté académique face au gouvernement chinois.

Les directives visent toutes à empêcher l’Université d’Amsterdam de « contribuer à des violations des droits de l’homme, à une mauvaise utilisation des connaissances à des fins militaires indésirables ou à de graves dommages à l’environnement par le biais de collaborations éducatives ou de recherche », a déclaré l’administration.

L’Université d’Amsterdam rejoint une vague d’écoles européennes qui ont rompu leurs liens avec les institutions israéliennes et les entreprises liées à Israël, souvent en guise de concessions aux étudiants militants.

Cette tendance marque une nette divergence avec les États-Unis, où les établissements scolaires ont presque tous rejeté les demandes des étudiants de rompre leurs liens avec les institutions israéliennes, invoquant les principes de la liberté académique. Ces demandes ont été formulées dans le contexte d’une vague d’activisme étudiant l’année dernière, pour laquelle la nouvelle administration Trump sanctionne désormais à la fois les étudiants et leurs établissements.

Ce programme d’échange, en place depuis 1986, accueille habituellement une dizaine d’étudiants à l’Université hébraïque et une dizaine à l’Université d’Amsterdam, a indiqué l’université néerlandaise à l’Agence télégraphique juive. L’Université hébraïque n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Mais les étudiants néerlandais n’y ont pas participé depuis le 7 octobre 2023, conformément à un avis de voyage du ministère néerlandais des Affaires étrangères. Les étudiants israéliens ont été autorisés à terminer leur semestre à Amsterdam l’automne dernier, mais aucun nouvel étudiant d’échange n’a été accepté, selon le rapport de l’avis.

Le comité a cité les organismes internationaux qui ont enquêté sur Israël pour crimes de guerre contre les Palestiniens depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, notamment les Nations Unies et la Cour pénale internationale. Il a estimé que l’Université hébraïque n’avait pas suffisamment pris ses distances avec ces allégations.

Ils ont également critiqué l’université de Jérusalem pour ses programmes de recherche et de formation qui soutiennent l’industrie de défense israélienne et l’armée israélienne, comme le programme Talpiot pour la formation du leadership en matière de sécurité et de technologie, le programme Havatzalot pour la formation des officiers de renseignement et Tzameret, une filière de médecine militaire.

Le comité s’est également interrogé sur la situation des libertés académiques à l’Université hébraïque. Une professeure, Nadera Shalhoub-Kevorkian, a été suspendue et sommée de démissionner après avoir signé une lettre accusant Israël de génocide à Gaza et affirmant qu’il était temps d’« abolir le sionisme ». Shalhoub-Kevorkian, juriste palestinienne, a également été arrêtée et a fait l’objet d’une enquête de la police israélienne pour incitation au terrorisme, une mesure condamnée par l’université. Elle aurait démissionné l’année dernière.

JForum.fr avec JTA
Université d’Amsterdam, Pays-Bas. (Avec l’aimable autorisation de l’Université d’Amsterdam)

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