L’université Columbia menacée de perdre des milliards de dollars

L’université Columbia menacée de perdre des milliards de dollars

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Des milliards de dollars de contrats et de subventions fédérales de l’université Columbia menacés en raison de l’antisémitisme sur le campus

L’université Columbia se trouve aujourd’hui au cœur d’une tourmente inédite, alors que des accusations d’antisémitisme sur son campus mettent en péril des milliards de dollars de contrats et de subventions fédérales. Depuis plus d’un an, les comportements agressifs et les actes de harcèlement à l’encontre d’étudiants juifs ont suscité l’indignation tant au sein de la communauté universitaire que parmi les responsables gouvernementaux.

Face à ces faits préoccupants, plusieurs organismes fédéraux, dont le Département de la Santé et des Services Sociaux (HHS), le Département de l’Éducation (ED) et l’Administration des Services Généraux des États-Unis (GSA), ont décidé de revoir leurs partenariats financiers avec Columbia. En effet, l’institution se voit désormais menacée de sanctions, pouvant aller jusqu’à l’arrêt de contrats pour une somme de 51,4 millions de dollars, en parallèle d’un contrôle renforcé sur environ 5 milliards de dollars de subventions.

La secrétaire à l’Éducation, Linda McMahon, a souligné l’horreur ressentie par les Américains face aux agressions dont sont victimes les étudiants juifs dans les établissements d’élite. Elle rappelle que les universités qui bénéficient d’un financement public ont l’obligation morale et légale d’assurer un environnement sécuritaire et exempt de toute forme de discrimination. Selon elle, l’incapacité de Columbia à répondre à ces exigences fondamentales remet sérieusement en question sa légitimité pour continuer à collaborer avec le gouvernement fédéral.

Au-delà des enjeux financiers, la crise soulève des questions plus larges quant au climat social sur les campus américains. Des manifestations spontanées et l’occupation illégale de certains espaces universitaires ont perturbé le fonctionnement quotidien de Columbia. Ces actions, qui ont même entraîné l’interruption d’un cours consacré à l’histoire d’Israël, illustrent la profondeur des tensions internes. La situation a également conduit à l’émergence d’un mouvement de campement, avec des répercussions qui se font sentir sur l’ensemble de la vie académique.

 

Josh Gruenbaum, commissaire du Service fédéral d’acquisition au sein de la GSA, a affirmé que son agence jouerait un rôle clé dans l’évaluation de la conformité de l’université aux normes d’acquisition fédérales. Pour lui, il est impératif que tous les contrats gouvernementaux reflètent les valeurs fondamentales de la nation, notamment le respect et la tolérance. Il a rappelé que cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un décret présidentiel émis par Donald Trump, ordonnant aux agences exécutives de surveiller de près les incidents antisémites et de prendre des mesures concrètes pour y mettre fin.

Le porte-parole du HHS, quant à lui, a comparé l’antisémitisme au racisme, le qualifiant de « maladie spirituelle et morale » qui fragilise le tissu social. Robert F. Kennedy Jr. a dénoncé l’impact négatif d’une culture dite « woke » et de la cancel culture sur les grandes institutions académiques, accusées de transformer des lieux de savoir en foyers de discorde et de haine. Pour lui, restaurer la santé de la société américaine passe par la reconstruction de communautés basées sur le respect mutuel, la liberté d’expression et un dialogue ouvert.

Les autorités fédérales ne se limitent pas à des déclarations ; elles se mobilisent concrètement en organisant des visites sur les campus les plus touchés. Récemment, un groupe de travail fédéral chargé de la lutte contre l’antisémitisme a annoncé qu’il se rendrait dans dix établissements, dont Columbia, afin d’examiner de près les incidents remontés depuis octobre 2023. Ces inspections visent à dresser un état des lieux précis et à identifier les failles dans la gestion des conflits et de la sécurité sur le campus.

L’histoire récente de Columbia n’est pas étrangère aux polémiques. L’année précédente, l’université avait déjà été le théâtre de protestations anti-israéliennes intenses, lesquelles avaient débouché sur des occupations et perturbations significatives. Ce climat de tension, loin d’être isolé, semble aujourd’hui s’inscrire dans une dynamique plus générale où les valeurs de tolérance et de respect se trouvent compromises par des comportements inacceptables.

Au final, l’enjeu dépasse largement le cadre institutionnel de Columbia. Il s’agit de garantir que toutes les universités, en particulier celles bénéficiant de financements publics, soient des lieux sûrs et propices à l’apprentissage. La crise actuelle rappelle que la protection des droits des étudiants, notamment ceux issus de minorités, demeure une priorité absolue pour un système éducatif juste et inclusif. Les mesures envisagées par les agences fédérales devraient ainsi servir d’exemple et inciter l’ensemble des établissements à redoubler d’efforts pour éradiquer toute forme de discrimination sur leurs campus.

Face à ces événements, la communauté universitaire et les instances gouvernementales se retrouvent à un tournant décisif : restaurer la confiance dans le système éducatif passe par une prise de position ferme contre l’intolérance et un engagement renouvelé en faveur de la diversité et du respect des droits fondamentaux. Columbia, ainsi que d’autres institutions similaires, devra désormais démontrer sa capacité à relever ces défis pour préserver non seulement ses financements, mais surtout l’intégrité de son environnement académique.

 

Jforum.fr

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