L’Union européenne finance un projet visant à engager des poursuites judiciaires contre les soldats de Tsahal, selon NGO Monitor
YOSSI LEMPKOWICZ – European Jewish Press
L’Union européenne (UE) finance un projet visant à poursuivre les soldats de Tsahal, selon le quotidien israélien Hayom qui cite un rapport de l’organisation NGO Monitor.
La collaboration entre l’Union européenne et les groupes de gauche cherchant à saper Israël et les Forces de défense israéliennes comprend désormais le financement de poursuites judiciaires contre les soldats de l’armée israélienne, révèle le rapport.
NGO Monitor, qui promeut une plus grande transparence parmi les organisations non gouvernementales israéliennes financées par l’étranger, affirme que le programme, auquel l’Union européenne a alloué 250 000 euros (290 000 dollars), a été mis en place à la demande de trois organisations de gauche et devrait être en place au moins jusqu’en 2021.
Selon le groupe, l’initiative est une idée originale trois organisations israéliennes : Yesh Din – Volontaires pour les Droits de l’Homme, Briser le Silence, un groupe de défense des droits de l’Homme et des Médecins pour les Droits de l’Homme – Israël.
Citant une « culture de l’impunité parmi les membres des forces de sécurité israéliennes », ces groupes affirment que le système judiciaire israélien est incapable d’enquêter correctement sur les actions illégales contre les Palestiniens lorsque celles-ci sont commises par des soldats de Tsahal.
« Le système de justice militaire permet aux soldats d’agir avec une impunité presque totale », affirment les groupes dans leur pétition pour un financement européen.
Dans leur demande, ces groupes mentionnent les ‘’violations continues des droits de l’homme résultant des visites domiciliaires qui sont souvent menées arbitrairement par les forces de sécurité israéliennes’’.
Il n’est fait aucune mention du fait que ces visites domiciliaires sont en fait des raids effectués dans le cadre des efforts de contre-terrorisme menés par l’armée israélienne et le Shin Bet, les services de sécurité intérieure.
Le directeur de Shin Bet, Nedav Argaman, a révélé la semaine dernière que ces efforts ont permis d’éviter plus de 250 attaques terroristes majeures depuis le début de l’année.
Le programme de l’UE a été mis en place en dépit du fait qu’il peut potentiellement perturber les efforts quotidiens de lutte contre le terrorisme, a déclaré NGO Monitor. La demande de financement ne précise pas que c’est ce qu’elle cherche à faire, mais les mesures qu’elle suggère de prendre semblent viser ce résultat.
« C’est une étape dérangeante dans la façon dont ces organisations travaillent pour collecter des fonds, surtout avec l’accord de l’Union européenne pour financer un projet qui prétend que le système judiciaire israélien est dysfonctionnel », selon NGO Monitor.
Le consentement de l’Union européenne à financer cette action en justice est considéré comme une menace juridique sérieuse, étant donné que jusqu’à présent la communauté internationale a accepté l’hypothèse que l’Etat d’Israël était capable d’enquêter lui-même.
L’initiative pourrait, en fait, compromettre Israël au niveau international, comme le prévoit le Statut de Rome – le traité qui énonce les principes régissant la Cour pénale internationale de La Haye – l’incapacité d’un pays à enquêter lui-même justifie l’intervention de la CPI.
Avec de tels « amis », qu’a-t-on encore besoin d’ennemis ?