À l’origine, l’Unesco, Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture, devait « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les peuples (Unesco) ».
Quels qu’en soient les objectifs, aucune agence de l’ONU n’échappe aux orientations politiques qui font, objectivement, dévier l’organisation-mère de ses statuts affichés.
C’est ainsi que le principe sacré de l’autodétermination des peuples est soutenu pour tous les peuples de la planète et combattu pour un seul d’entre eux, Israël, « le Juif des nations ». Son existence est remise en cause sous d’innombrables prétextes, parfois contradictoires entre eux, mais ayant toujours en commun d’être contestés par les faits.
L’ONU ou « droit international » : une addition doublée d’une addiction
L’addition est celle des 120 pays non alignés, plus les États arabes et musulmans qui n’en sont pas membres (le cumul est non seulement autorisé, mais encouragé), plus le groupe de ceux que rassemblent les valeurs « Indignité, Inégalité, Lâcheté », dont le nombre est variable et où la France fait, dans la plupart des votes, figure de leader.
Le 23 mai 2019, par 96 voix, 11 contre et 21 abstentions, l’OMS a adopté une résolution accusant Israël de « perpétuer une crise sanitaire dans les territoires palestiniens (Algemeiner) ». La corruption des autorités palestiniennes qui vendent les médicaments au marché noir et rackettent leurs administrés pour les autoriser à se rendre en Israël pour y être soignés n’est un secret que pour ceux qui croient que « Israël » est un synonyme de « coupable » en toutes circonstances. Une seule journaliste courageuse a dénoncé cette corruption. Ce n’était pas une journaliste française, qui n’aurait risqué que le mépris de ses confrères-et-sœurs. Elle est palestinienne et s’appelle Hajar Harb. Elle a « été inculpée d’une série d’infractions, notamment de diffamation et de publication de fausses informations (Amnesty). » Hajar a réussi à s’enfuir de la « prison à ciel ouvert » pour aller faire soigner son propre cancer en Jordanie. Le 4 juin 2017, elle a été jugée par contumace, reconnue coupable et condamnée à six mois de prison et une amende. Elle a fait appel. Son affaire devrait revenir devant les tribunaux au moment où Israël est condamné pour la situation qu’elle avait dénoncée. La France fait partie des 96 qui ont voté la résolution.
Le groupe additionnant l’OCI (Organisation de la Conférence islamique), les États africains et les Non-alignés, votant à l’unisson, représente entre 150 et 157 voix sur 193. Pierre-André Taguieff y voit la raison pour laquelle la « lutte contre le racisme » s’est rétrécie en « lutte contre l’islamophobie », qui constitue un « front, politique et culturel, ouvert contre l’Occident et ses valeurs fondatrices – pour simplifier, la civilisation issue de ces trois sources symboliques : Athènes, Rome, Jérusalem (Résiliencetv) ».
L’addiction est celle de la haine envers l’État juif. Lorsqu’un représentant d’une des dictatures appartenant à la majorité automatique entend le mot « Israël », l’aire septale de son cerveau (noyau basal de Meynert, noyau antérieur du thalamus et corps mamillaires) s’active et envoie à l’hypothalamus médian l’ordre de déverser dans son organisme de l’adrénaline, du cortisol et de la testostérone[1]. Résultat, il sort son pistolet. Si en plus, l’individu possède un faible taux de sérotonine, cela augmente son agressivité, ce qui n’est pas nécessaire, car le reste est suffisant pour que « l’État Juif, par un hasard cosmique ou une nécessité, (soit) le seul État de la planète systématiquement boycotté (Le Figaro) ».
Les villes (et les États) dont le prince est un religieux
Si l’égalité entre les citoyens est la base et la pierre angulaire des démocraties, elle représente un blasphème dans les théocraties islamistes, dont le credo stipule que la femme est inférieure à l’homme et le non musulman au musulman. L’adhésion de ces islamaddicts à leur supériorité ontologique les conduit, avec une touchante unanimité, à stigmatiser Israël, auquel ils ne pardonnent pas l’égalité de ses citoyens, tous sexes et toutes religions confondus. Mais être méchants n’implique pas nécessairement d’être bêtes, aussi ont-ils compris qu’il est plus efficace, pour stigmatiser l’État juif, de l’accuser d’un apartheid qu’ils sont les seuls à pratiquer dans la réalité.
L’Unesco, comme l’ONU et les diverses commissions ad hoc créées dans ce but, œuvrent donc prioritairement à obtenir l’isolation de l’État hébreu sur la scène internationale, où leur majorité automatique leur a déjà valu de fulgurants succès : faire passer pour du racisme la loi qui protège les Juifs d’un éventuel retour de la solution finale, les déconnecter de Jérusalem, la capitale des rois d’Israël pendant près d’un millénaire, prétendre que la Shoah n’a jamais eu lieu, tout en dégageant leur responsabilité de sa mise en œuvre… Et il n’est pas exclu qu’ils parviennent également à sanctionner les Coranosceptiques qui s’obstinent à douter que la terre soit plate, comme c’est écrit dans le texte sacré.
C’est dire la sidération qui saisit l’observateur en voyant qu’ils ne se sont pas opposés à la publication, par l’Unesco, le 17 mai 2019, du rapport intitulé « Je rougirais si j’en étais capable », dont l’objectif vise à « Améliorer l’égalité des genres dans le numérique et éliminer les stéréotypes dans l’intelligence artificielle (Unesco) ».
Pour améliorer l’intelligence artificielle, supprimons l’intelligence tout court
« La plupart des assistants vocaux sont dotés de noms et voix de femmes ainsi que d’une « personnalité » docile », s’indigne l’organisation qui envisage de légiférer sur le blasphème.
Blasphème ? À peine le mot prononcé, vous voilà gratifié de l’étiquette « laïcard intégriste », qui dispense de discuter vos arguments. Sauf que c’est pas moi qui l’dit et c’est çui qui l’dit qui y est.
En effet, depuis décembre 1998, une Déclaration universelle des droits de la personne par les religions du monde a été proposée dans de nombreuses instances internationales et adoptée à Montréal, le 7 septembre 2011. « Considérant que toute exclusion des religions du monde comme ressources positives quant aux droits de la personne est nuisible et va à l’encontre de la vie quotidienne (…), ce document vise à reformuler la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies le 10 décembre 1948 (Conférence mondiale sur les religions) ».
L’article 4 de cette nouvelle déclaration a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête de Fabien Barthez, Bruce Willis, Monsieur Propre et Zizou réunis : « Chacun a le droit que sa religion ne soit pas dénigrée dans les médias ou dans les maisons d’enseignement. » Si ce n’est pas la pénalisation du blasphème, au pays de la Loi de 1905 de séparation entre l’Église et l’État, qu’est-ce donc ?
Mère-Grand, que vous avez un beau Coran…
Cette déclaration religieuse, ou bien la Déclaration islamique universelle (!) des droits de l’homme[2], qui subordonne tous les droits universels aux particularités inégalitaires de la sharia, ont vocation à remplacer la déclaration bien nommée « universelle » tout court.
Leurs supporters y étaient parvenus brièvement en 2009, quand le CNDH, le conseil des Droits de l’homme de l’ONU, à l’époque présidé par la Libye, s’était déclaré « alarmé par l’inaction de certains États à combattre les pratiques discriminatoires et rappelle le besoin de combattre réellement la diffamation de toutes les religions en général, et de l’islam et des musulmans en particulier ». Dans la foulée, une résolution prohibant « des actes de haine, de discrimination et d’intimidation qui résultent de la diffamation des religions » avait été votée.
Cette résolution a été amendée le 19 décembre 2011 pour se concentrer sur « la lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence fondés sur la religion ou la conviction (Human Rights) ».
L’épée de Damoclès est toujours là, qui menace les opposants, entre autres, aux sourates 4,3 : « Épousez les femmes qui vous plaisent, deux, trois ou quatre, mais si vous craignez de n’être pas équitables envers celles-ci, alors n’en prenez qu’une, ou bien les esclaves que vous possédez » et 4,34 : « Admonestez celles dont vous craignez l’infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les », à la sourate 2,282 (traitant du juridique) : « Demandez le témoignage de deux témoins parmi vos hommes. Si vous ne trouvez pas deux hommes, choisissez un homme et deux femmes, parmi ceux que vous agréez comme témoins. Si l’une des deux femmes se trompe, l’autre lui rappellera ce qu’elle aura oublié » et à la sourate 4,11 (traitant de l’héritage) : « D’ vous ordonne d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles. »
L’humour est haram à l’Unesco
L’Unesco doit avoir une ‘’personnalité’’ féminine, donc docile vis-à-vis de ses dictatures membres, aussi ses fonctionnaires évitent-ils les sujets qui fâchent et se concentrent-ils sur des combats virtuels. L’organisation dit vouloir lutter contre « la soumission et la servilité exprimées par tant d’assistantes vocales {qui illustre le} préjugé sexiste véhiculé par les produits faisant appel à l’intelligence artificielle ». Ce n’est pas, en soi, incompatible avec l’idéologie suprémaciste de l’islam. En revanche, l’objectif invoqué pour le faire, à savoir, la lutte contre « un modèle d’acceptation et de tolérance du harcèlement sexuel et de la violence verbale », s’il était atteint, nuirait aux instructions du Prophète et donc, se trouverait en contradiction avec le préambule de la Déclaration islamique : « Les droits de l’homme, dans l’Islam, sont fortement enracinés dans la conviction que D’, et D’ seul, est l’auteur de la Loi et la source de tous les droits de l’homme. Étant donnée leur origine divine, aucun dirigeant ni gouvernement, aucune assemblée ni autorité ne peut restreindre, abroger ni violer en aucune manière les droits de l’homme conférés par D’. De même, nul ne peut transiger avec eux. »
D’autant que le clou est enfoncé avec le point B de la note explicative : « Le terme « Loi » signifie la sharia, c’est-à-dire la totalité des ordonnances tirées du Coran et de la Sunna et toute autre Loi déduite de ces deux sources par des méthodes jugées valables en jurisprudence islamique. »
Droits humains, sexe et genre
Pour une fois, il risque de se passer quelque chose d’intéressant dans les instances scléronusiennes !
Si l’on comprend bien, le fait que les assistants numériques appartiennent au beau sexe conduit directement à la misogynie. Voilà un grand pas en avant pour l’anthropologie : on sait désormais ce qui est à l’origine de la répartition des rôles chez l’Homme de Neandertal !
Précisons, pour ne pas encourir les foudres néoféministes unescophiles, que nous entendons « l’Homme » en tant qu’espèce et non en tant que genre, comme nous le ferions pour la Sauterelle, la Fourmi ou la Baleine qui, nonobstant le genre de leur intitulé, concernent aussi bien les membres de l’espèce porteurs de chromosomes XY que XX.
Il semble qu’une des motivations au lancement de l’étude ait été une citation de Siri, l’assistant vocal de Google, qui avait attribué à sa créature une personnalité intelligente, flegmatique et drôle, d’où le « I’d blush if I could », (je rougirais si j’en étais capable), que l’IA rétorquait aux impatiences vocales de ses utilisateurs. Plutôt que protéger cet humour capable de désamorcer la mauvaise humeur, les concepteurs de Google ont préféré obéir aux censeurs, pour qui le « savoir-rire » est passible d’ablation des cordes vocales. Siri est désormais plus terne, donc plus dogmatico-compatible avec les pisse-vinaigre des deux sexes, qui président aux destinées de la culture humaine.
Recommandations pour rendre la vie encore plus pesante
Ayant établi son diagnostic, l’Unesco s’est aussitôt fendue de recommandations : ne plus doter, par défaut, les assistants vocaux numériques d’une voix féminine, encourager le développement des assistants vocaux numériques qui ne soient ni féminins ni masculins et les programmer de manière à décourager les utilisateurs de faire l’usage d’insultes sexistes.
Le deuxième point n’interpelle-t-il que l’auteur de ces lignes « au niveau de son vécu », comme disaient les pompeux, quand il était encore halal de les moquer ? Qu’est-ce qu’une voix qui n’est ni féminine ni masculine ? Et pourquoi n’exigerait-on pas également qu’elle ne soit ni blanche ni noire, ni rien entre les deux ? Ni nue ni vêtue, de la tête aux pieds ? Quid des assistés vocaux qui n’ont pas envie de se voir indiquer la route par des voix d’escargots, de cochenilles ou d’huîtres plates, toutes espèces garanties rigoureusement hermaphrodites ?
Quant à « décourager les utilisateurs de faire l’usage d’insultes sexistes », si la formulation est irrésistible de prétention, le concept est encore plus risible. Soyons clairs, il ne s’agit en aucun cas de décourager la lapidation des femmes adultères (ou soupçonnées de) dans les cultures qui la pratiquent, ou d’encourager les imams à décourager le viol conjugal licite et à pénaliser le meurtre des infidèles. Non, c’est clair : ce qui est important pour « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité (…) afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion », c’est de décourager les insultes sexistes, pas les insultes tout court, juste les sexistes.
Et nul besoin d’être grand clerc.que.s pour comprendre que les insultes sexistes vis-à-vis de mâles blancs sont bénignes et ne demandent aucune mesure spécifique…
La poule et l’œuf… Oups ! Le coq et l’ovule
« Les machines obéissantes et serviles qui se présentent comme des femmes entrent dans nos maisons, nos voitures et nos bureaux. Leur asservissement programmé influe sur la façon dont les hommes s’adressent aux voix féminines et façonnent la manière dont les femmes réagissent aux demandes et s’expriment », dixit Saniye Gülser Corat, Directrice de la division sur l’égalité des genres à l’UNESCO[3].
On remarque au passage que si elle possède une division sur l’égalité des genres, l’Unesco ne semble pas s’intéresser à l’égalité des sexes dans les cultures où la loi dérive de la sharia qui, elle, fait de l’inégalité le fondement de sa doctrine.
En fait, nous avions tort de croire que l’humour était banni de l’Unesco, car « l’organisation s’est engagée à appliquer le Plan d’action de l’ONU pour la prévention de l’extrémisme violent (Unesco). » Oui, vous avez bien lu, « l’extrémisme violent », pas les extrémistes qui violent en conformité avec l’islam. D’où son choix de s’attaquer aux voix des assistant.e.s vocal.e.aux.s, en « rappelant aux utilisateurs que la technologie est une machine » et qu’il convient donc de l’insulter au masculin. Comment le Général de Gaulle appelait-il l’ONU, déjà ? Ah oui, « le machin[4] »…
Des stéréotypes masculins et de leurs homologues virtuelles
Microsoft est une entreprise qui vend du software, donc du matériel immatériel, aussi s’intéresse-t-elle à l’impact de ses produits sur le monde réel, non pas pour en modifier la perception, comme le fait l’Unesco, mais pour agir sur lui, en adaptant ses produits à la demande des utilisateurs.
C’est ainsi qu’elle a lancé une étude intitulée « Voice report – From answers to action: customer adoption of voice technology and digital assistants (Microsoft) »(Rapport vocal – Des réponses à l’action : adoption par les clients de la technologie vocale et des assistants numériques).
Microsoft a ainsi découvert que 41% des utilisateurs n’ont qu’une confiance mitigée dans leur assistant virtuel, craignant pour leur vie privée si leurs conversations étaient écoutées.
L’Unesco serait bien placée pour les rassurer en leur expliquant que leur principale inquiétude provient de ce que leurs assistants vocaux sont des assistantes et que, comme les femmes ne savent pas tenir leur langue, il suffirait d’attribuer à ces assistants la voix du doublage de Sylvester Stallone, pour que le risque disparaisse et qu’ils retrouvent leur sérénité.
L’usine à gaz qui brasse du vide nous coûte cher
Juste pour rire, en additionnant les contributions annuelles de la France au budget ordinaire de l’Unesco, à son fonds pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel et à celui pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, on atteint presque 6,2 millions d’euros (Unesco et Unesco). Quelle que soit l’affectation budgétaire de l’étude sur le genre des voix des assistants numériques, ça ne valait ni le coup ni le coût. CA♦
Cécile Attal, mabatim.info
[1] Ceux que le sujet intéresse apprendront des choses sur Futura Sciences
[2] Texte intégral ici
[3] Pour télécharger le rapport
[4] Le 10 septembre 1960, parlant du Congo, il a mentionné « Le machin qu’on appelle l’ONU ».