L’Ukraine dévoile l’arme redoutable qui terrifie la Russie

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Une révolution technologique sur le champ de bataille ukrainien : l’Ukraine prévoit de commencer la production industrielle de ces drones grâce à l’intégration de systèmes sophistiqués utilisant des ordinateurs peu coûteux, comme l’a rapporté aujourd’hui (samedi) le Wall Street Journal. Le passage des prototypes à la production de masse est rendu possible par l’utilisation de composants accessibles et abordables.

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« La différence réside dans le prix », explique Lorenz Meier, fondateur et PDG de la société américaine Auterion. « Cette technologie existe depuis des années, mais elle est désormais abordable. » Son entreprise prévoit de fournir des dizaines de milliers de micro-ordinateurs, appelés Skynode, qui seront intégrés aux drones dès le début de l’année prochaine.

Sur le front, cette technologie est déjà en action. À un poste avancé, un opérateur de drone ukrainien désigne une cible – un camion de munitions russe – d’un simple toucher sur l’écran de sa tablette. Après l’activation du pilote automatique, le drone se lance sur des centaines de mètres et atteint sa cible. « Laisse-le brûler », dit l’un des membres de l’équipe en observant la colonne de fumée à travers la caméra d’un drone d’observation.

La société Vyriy Drone, une start-up ukrainienne de premier plan, a annoncé qu’elle allait commencer la production de milliers de drones autonomes dès ce mois-ci. « Notre système atteint un taux de réussite de neuf cibles sur dix une fois le pilote automatique activé », explique Oleksiy Babanko, le fondateur de 26 ans. « Le grand avantage, c’est que c’est très abordable. »

Le coût bas est crucial : le micro-ordinateur développé par Vyriy ne coûte qu’environ 15 dollars, et la caméra est au même prix. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’utiliser des systèmes vidéo coûteux », précise Babanko. Presque tous les composants sont fabriqués en Ukraine, sauf les moteurs et les caméras, importés de Chine.

L’avantage principal des drones autonomes est leur capacité à contourner les systèmes de guerre électronique russes. Aujourd’hui, à cause des interférences russes, seulement un drone sur cinq parvient à atteindre sa cible. La nouvelle technologie, appelée « pixel-lock », permet au drone de se verrouiller sur sa cible à l’aide de la caméra et du micro-ordinateur embarqués, sans dépendre des communications avec l’opérateur.

« La technologie est passée de la phase conceptuelle au champ de bataille, mais la question reste de savoir si elle existera en nombre suffisant pour avoir un impact », s’interroge Samuel Bendett, chercheur principal au Centre d’études stratégiques et internationales.

Ces avancées rapprochent également l’Ukraine de la possibilité de déployer des essaims de drones, des groupes capables de voler et de coordonner leurs actions de manière autonome sous la supervision d’un seul opérateur. La société ukrainienne Swarmer travaille déjà sur ce développement en collaboration avec Auterion.

De son côté, la Russie affirme utiliser elle aussi des drones guidés par ordinateur. Des vidéos diffusées en ligne montrent des drones russes contrôlés par de longs câbles optiques, permettant de contourner les interférences et de transmettre des images vidéo plus claires.

Pour l’Ukraine, qui fait face à une armée quatre fois plus grande, l’avantage technologique est crucial. Les drones autonomes offrent une alternative relativement peu coûteuse aux missiles et aux obus d’artillerie, et pourraient aider l’Ukraine à maintenir ses capacités de défense même en cas de diminution de l’aide militaire américaine. « Aujourd’hui en Ukraine, si vous créez quelque chose de bon, vous n’avez pas besoin de beaucoup d’argent pour en produire davantage », conclut Babanko.

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